- Erreur
PORT ELLEN
PORT ELLEN
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Catégorie:
Distillerie de MALT (& malterie)
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Photo: Hugh ©
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Pays & Province :
Royaume-Uni, Ecosse
Région:
Islay
Statut:
Fermée, en tant que distillerie, en partie démantelée,
mais ouverte en tant que malterie pour les autres
distilleries de l’île.
Date de Création:
1824
Nombre d'alambics:
6
Production Annuelle:
Aucune (1 700 000 litres entre 1967 et 1983)
Adresse Postale:
Port Ellen, Isle of Islay, Argyll PA42 7 AJ
A Noter: En fait il n’y a plus d’adresse officielle et pas grand-chose sur le site principal du propriétaire, Diageo, donc voir plutôt les quelques lignes consacrées à la dernière version officielle en date, sur un autre de leurs sites consacré à la gamme des Classic Malts (Port Ellen n'en fait pas partie, mais il y a une rubrique dédiée aux éditions limitées, comme celle ou figure également la distillerie BRORA, également fermée, également mythique):
http://www.malts.com/index.php/fr_fr/contents/annualspecialreleases
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Description:
Cette distillerie fondée en 1824 par Alexander Kerr Mackay dans le village du port du même nom, qui devint le plus grand port de l’île (Port Ellen est aussi la deuxième ville de l'île après Bowmore en termes de population et d'économie), grâce au succès de cette distillerie et de celles du sud de l’île (Ardbeg, Lagavulin, Laphroaig)-le ponton fut reconstruit et agrandit en 1826- et fut la première distillerie à vouloir expérimenter le procédé de spirit safe (coffre à alcool) inventé par Aeneas Coffey. Mais ce ne fut pas le cas tout de suite, puisque la société fit rapidement banqueroute et dut céder la distillerie à d’autres propriétaires. Après différents propriétaires durant de courtes périodes, la distillerie tombe aux mains de John Ramsay, un entrepreneur en vins et sherry, et il nous faut rappeler combien les premiers propriétaires de la distillerie furent novateurs et visionnaires (première distillerie à exporter aux USA en 1848, la première à disposer d’un Spirit safe-ou coffre à alcool). La famille de J.Ramsay repris le flambeau à sa mort en 1892, et à la mort de sa femme Lucy, en 1906, à son fils, Captain Ian Ramsay of Kildalton. Pour raisons économiques (dont les taxes en forte augmentation et des restrictions suivant la première guerre mondiale), il dut céder la distillerie à une société appartenant à un grand groupe dont le propriétaire n’étaient autres que John Dewar et James Buchanan, et ces sociétés furent intégrées en 1925 au groupe D.C.L. (Distillers Company Limited) qui allait plus tard devenir U.D.V. puis Diageo.
La distillerie a fermé en mars 1983, comme une douzaine d’autres, après semble t’il une période de forte production et sous le prétexte (d’après certains) que le style de son whisky ressemblait trop à celui de la distillerie Caol Ila (située elle au Nord–Est de l’île d’Islay). La distillerie fut hélas mise en sommeil jusqu’en 1967, et ne fut réactivée réellement que 18 mois plus tard, après d’autres aménagements. Ainsi 4 autres alambics (à chauffage au charbon) furent ajoutés au deux autres existants (même si tous les alambics furent chauffés qu’à la vapeur à partir de 1970). En 1973, de nouveaux tambours de maltage furent installés (le maltage est en effet mécanisé, comme dans la plupart des distilleries) afin de permettre de traiter 48 tonnes d’orge chacun. Le malt était séché dans 3 grandes aires surmontée de pagodes (kilns), des fours alimentés à la fois par du pétrole et de la tourbe durant 36 heures (beaucoup plus que la technique employée sur le continent écossais.
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La distillerie côté malterie...visible de loin...presque un lieu de pèlerinage ! (Photo : Hugh ©)
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Aujourd’hui Port Ellen a disparu en tant que distillerie, en partie démantelée, mais ses aires de maltage subsistent, dans un grand bâtiment qui porte encore les lettres Port Ellen sur ses flancs, et ces aires servent d’approvisionnement en orge maltée aux autres distilleries de l’ile. Certains des chais sont intacts également. Hélas un des toits en pagode du kiln a été détruit en 2004, et la licence d’exploitation n’est plus valable depuis longtemps. La société M.H.-DIAGEO responsable de sa fermeture, possède encore d’importants stocks, et les écoule en embouteillant des versions brut de fût depuis sa fermeture, en éditions (ou Release) limitées (à l’heure ou j’ai débuté la rédaction de cet article, début 2009, nous en étions à la 11 ème édition-depuis deux nouvelles éditions officielles sont parues). La distillerie vendait, et vends encore via M.H-Diageo également des fûts aux maisons de négoce. Ces fûts, qui sont embouteillés souvent en single-casks ou en Small Batch, sont bien entendu de plus en plus âgés (au minimum plus de 25 ans en moyenne, 32 ans en 2012, 34 ans en 2013). Hélas PORT ELLEN fait partie, avec ARDBEG (pourtant encore active) ou BRORA (également fermée) et depuis peu KARUIZAWA pour le Japon, des distilleries qui font le plus l’objet de spéculations et d’inflations financières, tant de la part des producteurs, cavistes et des particuliers que de négociants ou encore d’intermédiaires soucieux d‘effectuer toujours davantage de plus-value. Heureusement (mais pour combien de temps encore ?) certaines versions de négoce, plus abordables et issues de maisons sérieuses, le plus souvent en tout cas, rendent plutôt justice à cette distillerie aux single-malts hors du commun.
Dernière minute (2019):
Diageo relance la distillerie, avec le projet de la réouvrir en 2020 (tout comme BRORA par ailleurs). A suivre !
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PORT ELLEN, le style maison:
Si vous êtes néophyte en matière de Port Ellen et que vous connaissez cependant un peu les whiskies tourbés écossais, essayez de vous imaginer une synthèse entre la finesse et la fusion des arômes de votre Lagavulin 16 ans avec la délicatesse florale des Bowmore 8-20 ans vieillis en fûts de Bourbon, avec une touche de minéralité et de fumée à la Talisker (sans parler des notes florales & marines communes à celles du 18 ans), l’équilibre gourmand d’un jeune (enfin 10-12 ans tout de même) Caol Ila…saupoudrez de quelques épices et ajoutez 10 à 15 ans et voilà. (bien sûr les Port Ellen peuvent être très différents les uns des autres…les versions 100 % sherry notamment-la distillerie utilisant majoritairement des fûts de Bourbon pour ses éditions officielles).
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Avertissement:
Port Ellen étant ma distillerie favorite, ou disons ma distillerie fermée favorite (voir mon ode à elle dans l’Abécédaire….et aussi mon classement des Top distilleries), j’avoue avoir parfois du mal à ne pas être que subjectif avec les bouteilles que je déguste (près de 30 différents Port Ellen dégustés à ce jour, seulement, parmi environ 1860 bouteilles dégustées si je compte les derniers salons-oui cette distillerie se fait rare et chère…). Malgré mon barême de notation détaillé (dont je vous épargne pour le moment le tableau un peu complexe que j’utilise pour la note chiffrée et les indices quantitatifs), j’avoue avoir parfois du mal à ne pas noter fort ces monuments du whisky en termes de complexité, de charme, de profondeur, surtout que mon échelle va jusqu’à 100/100 (et au-delà parfois!) avec l’option possible d’y ajouter la mention Hors catégorie, même si la note n’est pas maximale…Cependant certains ont pu être notés plus durement (mais rarement en dessous de 90 vu la qualité du distillat). Ne prenez donc pas trop au pied de la lettre ces notes chiffrées, basez-vous plutôt sur l’esprit des commentaires, et bien sûr surtout au vôtre! Mais attention, avec des whiskies de ce calibre, pas question d’atmosphère enfumée, de nourriture piquante avant, de verre non adaptée, idem pour l’eau…il faut lui rendre justice.
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PORT ELLEN, les versions officielles (ou OB) :
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? Les versions officielles, en tout cas les plus communément admises comme telles :
(D = Disponible / PD = Encore parfois disponible / EP = Epuisé, sauf miracle…/ R= Rare et à prix prohibitif…)
Note chiffrée personnelle (GWG) sur 100: La mention H.C. signifie Hors catégorie (la mention la plus élevée pour un whisky)
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Tableau créé par l'auteur, merci de ne pas le reproduire © Grégoire Sarafian
Mise à Jour du tableau: 14/02/2016
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