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AMRUT
AMRUT
(Amrut distilleries Ltd)
Catégorie:
Distillerie de Malt
(mais aussi d’autres spiritueux)
Le directeur d'AMRUT dans les chais, dégustant le "Fusion", Mr Jagdale (Photo : Amrut, recadrée).
Pays:
Inde, Sud
Région :
Bangalore
Statut:
En Activité
Date de Création:
1948
Nombre d'alambics:
4 (de capacité individuelle de 5000 litres)
Production Annuelle:
1 Million de litres (mais près de 35 autres millions pour le gin, le rhum, et la vodka)
Adresse Postale:
Amrut distilleries Ltd, (N.R. Jagdale Group), Kambipura, Bangalore – 560 074 India
A Noter :
Même si la plupart de la production est réservée aux blended-whiskies indiens, la distillerie produit un single-malt, AMRUT, depuis 2004, mais celui-ci est essentiellement destiné à l’exportation (20 pays).
Description:
AMRUT ("le nectar de la vie" en sanskrit, nom provenant de la mythologie indienne) est une des rares distilleries indiennes de whisky à respecter les règles de production traditionnelles, "à l'écossaise", là ou la plupart dans ce pays utilisent d'autres ingrédients comme la mélasse ou pire (voir la rubrique "prévention"). La distillerie date de 1948, elle appartient au groupe Jagdale, et se situe à Bangalore (dans le Sud du pays). Elle est bâtie à environ 1000 mètres au dessus du niveau de la mer. L'orge provient du Nord du pays, dans des champs situés au pied de l’Himalaya, puis elle est maltée à Jaipur et à Delhi, tandis que pour les versions tourbées, la distillerie fait venir de la tourbe d'Ecosse (en provenance d'Inverness, elle est utilisée pour tourber le malt à habituellement 24 p.p.m.-l'unité de mesure de la tourbe; concrètement, la concentration en tourbe se situe entre celle des whiskies des distilleries Bowmore et Laphroaig). La distillerie dispose de 4 alambics d'une capacité de 5000 litres chacun. La production est essentiellement destinée aux blended-whiskies locaux, et la distillerie produit également d’autres spiritueux (rhum, gin, vodka), mais destine sa production de whiskies surtout à l’exportation, et ce depuis 2004 Il a fallu attendre 2007 pour que ses whiskies soient importés en France-c’est la Maison du Whisky qui les distribue chez nous. Aujourd’hui elle exporte ses single-malts dans une vingtaine de pays, et depuis peu aux Etats-Unis. Le succès critique y est pour beaucoup, et on commence même à trouver des versions de négoce (comme celle de Blackadder en 2011) d'Amrut. La distillerie exporte environ 10000 à 15000 bouteilles par an vers l'Europe.
La maturation est effectuée le plus souvent en ex-fûts de Bourbon américains, mais la distillerie utilise bien d’autres types de fûts, comme des ex-fûts de Sherry, mais aussi d’autres ayant contenu du Rhum, du Brandy, du Porto, et parfois même elle utilise des fûts neufs. La distillerie a une science unique de la maturation multiple (voir notes de dégustation) y compris pour faire « revenir » le distillat, après affinage dans un fût de Sherry ou de Porto, dans le même type de fût d’origine (que ce soit le Sherry pour l’« Intermediate Sherry matured » ou le Bourbon pour le « Portonova ». Elle poussera même le vice (expérimental) en faisant vieillir une seconde partie du temps son whisky en Europe, et en Allemagne notamment, comme par exemple pour la version dite « Herald », et ailleurs en Europe (peut être bien en Ecosse, qui sait ?) pour la version dite « Two Continents ».
De plus, elle cultive le caractère artisanal et authentique de ses single-malts en refusant l’ajout de caramel et la filtration à froid. Bien sûr la différence la plus importante avec un whisky écossais n’est pas celles précédemment citées. Non, c’est bien sûr le climat indien ! Passer d’environ 20 ° en hiver à près de 40 ° en été, sans compter le taux d’humidité de 60 à 90 % en moyenne dans la région….La part des anges dans les chais de cette région de l'Inde est de 12 % en moyenne (au lieu de près de 2 % en Ecosse) et peut même aller jusqu'à 16 % (dans les étages les plus hauts d'un des chais modernes utilisés par la distillerie). Cela est dû au fort taux d'hygrométrie (climat tropical) ainsi qu'aux fortes variations de température suivant les saisons. Le résultat ? Une maturation beaucoup plus rapide qu’en Ecosse, et sauf exception (comme le magnifique récent « Greedy Angels » de 8,5 ans d’âge-un exploit en Inde !), la distillerie estime que 3,5 à 4,5 ans (voire 5,5 ans maximum) de vieillissement sont suffisants pour produire un single-malt satisfaisant, et on les croit volontiers. La première fois que j’en ai dégusté un, en 2007, dans sa version tourbée, j’ai cru avoir affaire à un LAPHROAIG 15 ans d’âge à peine un peu différent, presque plus complexe que le vrai, incroyable !
LA GAMME:
Parmi les éditions régulières, signalons l’entrée de gamme, qui ne porte pas de nom autre que "Single-malt" et qui existe en version tourbée (« Peated ») ou non tourbée. La première version disponible en France en 2007 n’était qu’à moitié convaincante en version non tourbée car sa délicatesse et son profil un peu herbacé, floral et un rien boisé s’accommodait mal avec ses 40 %. Chose résolue (et sans doute aussi grâce à une amélioration significative depuis du distillat) depuis quelques années comme le prouve la version actuelle, réduite qu'à 46 %, et dont la fraîcheur rappelle un peu à la fois « feu » le 10 ans d’âge de chez HAKUSHU et « feu » le 14 ans d’âge de GLEN SCOTIA, ce qui est un compliment à mes yeux. Mais là ou les choses vraiment impressionnantes commencent, c’est avec les versions brut de fût (tourbées ou non) et avec le « Fusion », une belle maturation dans des ex-fûts de Bourbon des Etats-Unis, dont le malt est tourbé à 25 %, mais qui curieusement laisse échapper des notes étonnantes de bois orientaux et de fleurs et épices locales. Et il en va de même pour d’autres versions, dont certaines sont véritablement extraordinaires.
LES EDITIONS LIMITEES:
Parmi celles-ci signalons en quelques unes, emblématiques du savoir-faire de la distillerie (toutes portent un numéro de lot, certains ont vu déjà plusieurs batches être produits, pouvant être un peu différents):
-« Two Continents », 46 %: (Maturation : 4 ans en Inde, 3 ans en Europe). « Joliment boisé ».
-« Intermediate Sherry Matured », 57,1 %: (Maturation : ex-Bourbon durant 3 ans & fûts neufs, puis fûts de Sherry pour un an, puis à nouveau remis à vieillir dans des ex-fûts de Bourbon pour un an). « Un single-malt puissant et raffiné, avec des qualités fruitées indéniables qui en font une alternative aux « sherry monsters » écossais ».
-« Portonova », 62,1 %: (Maturation: ex-Bourbon, puis Porto, puis à nouveau ex-fûts de Bourbon). « Un chef d’œuvre, une explosion de saveurs, de fruits, de fleurs, de boisé, d’épices… » (voir la note de dégustation).
-« Kadhambam », 50 %: (En indien, ce mot signifie « mixture », enfin, traduire en plus élégant : assemblage), un terme trivial pour évoquer une maturation multiple, jugez plutôt, hormis Richard Paterson, personne d’autre n’oserait ces associations, en ayant des chances de succès, j’entend : Assemblage d’ex-fûts de Sherry Oloroso, tourbés et non tourbés, avec des des fûts ayant contenu des spiritueux produits par la même distillerie, d’abord du Rhum puis du Brandy !). –« Délicieusement exotique, très subtil ».
-« Greedy Angels », 50 %: (Maturation: Ex-fûts de Bourbon & fûts neufs, durant 8,5 ans !) « Un pari sur l’avenir réussi ». (voir la note de dégustation à venir, et son résumé dans la rubrique "Coup de coeur").
-« Herald », 58,4 %: (Maturation : 4 fûts ex-Bourbon vieillis d’abord en Inde, puis durant une seconde période dans des fûts situés sur l’île d’Helgoland, en Allemagne).