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Miyagikyo (Addendum Santé)

MIYAGIKYO Distillery*

 

 

 

*ATTENTION, d'autres distilleries ou sociétés sont également potentiellement concernées,voir plus bas:

 

 

 

ADDENDUM IMPORTANT (Santé):

 

 

 

A propos de la catastrophe nucléaire de FUKUSHIMA EN 2011 et son impact sur les whiskies japonais, que ce soit MIYAGIKYO ou au delà:

 

 

 Mise à jour (et corrections & "veille sanitaire") du : 26/10/2014

 

 

 

BREF RAPPEL DES FAITS :

 

 

En 2011, la région ou est située la distillerie MIYAGIKYO a été touchée (bien que MIYAGIKYO soit un peu moins exposée que d’autres lieux car située à environ 100 km au Nord de Fukushima, elle est tout de même indirectement, voire directement concernée à cause des nappes phréatiques) par le Tsunami qui a entraîné la catastrophe nucléaire de Fukushima du 11 Mars 2011 (dont rappelons-le la fuite de 300 tonnes d’eau radioactive…et plus encore, ce sur plusieurs semaines). Assez rapidement, au delà de ce drame humain épouvantable, la polémique et les rumeurs sur la sécurité sanitaire ont atteint le microcosme des amateurs de whisky japonais français (amateurs dont je suis, le terme "microcosme" n'étant pas méprisant) et l'on a tout dit et son contraire. A l'occasion de la réalisation de la fiche distillerie de MIYAGIKYO, je voulais revenir sur ce sujet , et doner mon avis, aussi documenté que possible...

 

 

MON OPINION :

 

En France, certains particuliers, mais aussi certains cavistes parisiens (pas très professionnels !) ont profité sans scrupule de la situation pour spéculer sur la marque, affirmant même parfois (pour l'un d'entre eux en particulier!) que la distillerie était détruite et que l’on disposait en 2011 des dernières bouteilles jamais produites, ce que l’actualité à démenti au fur et à mesure. D’autres ont aussi prétendu qu’il ‘y avait aucun risque et aucune conséquence, sans doute davantage menés par des préoccupations de pertes potentielles de vente que par le souci d’informer le public objectivement.

 

Qu’il me soit permis ici de donner mon avis également, aussi documenté que possible (j’ai communiqué directement avec le groupe Nikka a cet effet en 2012, ainsi qu’avec des spécialistes du whisky japonais, dont certains vivants au Japon) toujours dans l’esprit qui est le mien depuis le début du site, c’est-à-dire sans langue de bois. Donc, d’après mes informations :

 

1/Le site de la distillerie MIYAGIKYO a subi des dégradations matérielles mineures (un bâtiment d’entreposage détruit), mais pas davantage (côté strictement matériel). Il est opérationnel.

 

2/Rien ne prouve que les nappes phréatiques et les sources dites très profondes utilisées par la distillerie pour ses whiskies de grain comme de malt n’ont pas été et ne sont pas encore touchées, les équipes de la centrale et leurs dirigeants (Tepco) –sans parler du gouvernement-ayant laissé l’eau se contaminer aux alentours de la centrale, mais aussi à plusieurs centaines de kilomètres, dans le Pacifique, durant des semaines, puis, après quelques dérisoires tentatives (et désormais des années, car je viens d’apprendre que la décontamination des eaux a de nouveau été stoppée fin Mai 2014 pour raison d’obscure panne technique !).

 

A Tokyo même, située à 250 km de Fukushima, l’eau a été déclarée dangereuse à la consommation durant une période significative, mais il y a eu peu d’informations pour la population. Le 12 Mai 2011, la société NIKKA déclarait, je cite, que la distillerie était « totalement opérationnelle », et que «Â L’eau utilisée à Miyagikyo est de l’eau souterraine qui provient d’une rivière voisine, sur laquelle nous menons, ainsi qu’un laboratoire extérieur, des tests de radioactivité».Puis, à un journaliste français, Emiko Kaji, représentante commerciale de NIKKA, contactée par «Â 20 Minutes » répondait que : «Conformément à la réglementation européenne, nous menons des tests de radioactivité sur les produits destinés à ce marché: iode 131, césium 134 et césium 137. Les inspections sont menées par des laboratoires expérimentés, sur chaque lot expédié. Les premières analyses ont montré la sécurité des produits, qui seront testés à nouveau à l’entrée dans l’Union européenne».

 

Source du dernier article  cité : 20 Minutes "Bientôt la dernière gorgée..."

 

 

A Noter, c’est également ce que m’a répondu, dans les grandes lignes, le webmestre du site internet de NIKKA, que "les risques sont inexistants dans la mesure ou les stocks sont surveillés par mesure de radioactivité" et qu’ils estiment que la production pouvait reprendre (2012). J'ai obtenu le même "son de cloche" de la part de Marcin MILLER de Number One Drinks sur les chais et bouteilles de KARUIZAWA (également dans un rayon de 100 km de Fukushima), ainsi que CHICHIBU et HANYU précisant que les lots sont testés avant exportation.

 

J’avoue que j’ai des doutes sur cette période 2011/2012 surtout, voire au delà, bien sûr....car même si la radioactivité décline progressivement un peu plus rapidement dans ces zones éloignées du séisme, tout est relatif...une contamination importante ne se mesure en conséquences sur un ou deux ans, mais sur 100 ou 1000 ans. L’eau est tout de même d’une importance capitale pour une distillerie, durant toutes les phases de la production (maltage, brassage, fermentation, puis réduction avant mise en bouteille, etc…), sans parler d’une possible contamination (probablement moindre, car s’étant produite sous l’eau et dans les sols environnant la centrale) des chais de toute distillerie située à moins de 300 km.

 

Des mesures ont été réalisées par les sociétés concernées (NIKKA & SUNTORY pour leurs distilleries, mais aussi par exemple KARUIZAWA* à l’époque encore géré par NUMBER ONE DRINKS-*distillerie pour laquelle les risques sont un peu moindre vu que la distillerie s'est arrêtée de produire en 2000, N°1 Drinks qui a racheté le stocks de fûts n'embouteillant presque plus que des single-casks & quelques assemblages réduits "Asama"-c'est ce dernier cas qui pourrait poser problème) pour évaluer les risques de contamination, mesures non systématiques (hélas) sur certains lots choisis au hasard, et d’après elles, les résultats furent négatifs. Mais qu’en est-il des lots non testés ? Est-ce suffisant, je vous en laisse juges ?

 

Une des questions les plus difficiles à évaluer pour le particulier également c’est la localisation des lots tant des productions de MIYAGIKYO que des «Â Pure Malts » produits par la distillerie. Mais cela pourrait être vrai pour d’autres distilleries comme HANYU (fermée), CHICHIBU, SHIRAKAWA (fermée), voire même HAKUSHU. Et à cause des courants, à terme, peut être aussi YOICHI (certes bien plus au Nord !). En effet, dans l’attente de leur exportation vers l’Europe (par exemple !), des stocks importants étaient ils déjà constitués près de Tokyo ou l’étaient ils longtemps à la distillerie, a fortiori au moment de la catastrophe ? Sans réponse à toutes ces questions (je n’ai pas pu les obtenir), prudence sur les lots postérieurs au 11 Mars 2011 et antérieurs au (disons-date un peu aléatoire je le reconnais ?) 11 Mars 2012, donc… ou 11 Mars 2112 si vous êtes «Â paranos ? » (j’ai moi-même une bouteille du 10 ans d’âge de 2011) et merci d’avance de vos retours éventuels.

 

Personnellement, jusqu'à que la preuve soit apportée que les bouteilles de tel ou tel soient contaminées (MIYAGIKYO comme d'autres), et au risque de vous surprendre, je continue à envisager des achats de bouteilles de cette distillerie, même si je ne l'ai pas encore fait (ça signifie quelque chose tout de même), et ce contre le principe de précaution dont je parle en quelque sorte, mais c'est un choix personnel, qui n'engage que moi, aussi, je ne conseille ici ni de plus en acheter (car je ne souhaite pas récolter un procès!) ni d'en acheter sans se poser de questions. A chacun de se faire sa propre opinion, et tant pis si cela résonne comme une réponse de Normand...mais sachez que cet article est aussi le moyen de solliciter vos avis et vos expertises...merci d'avance.

 

3/ Le Japon importe l’essentiel, voire la quasi-totalité de son orge et les autres céréales concernées, aussi il y a peu de risques concernant un des trois ingrédients essentiels pour la fabrication du whisky. Mais cela pourrait changer si une des distilleries situées à moins de 100 à 250 km de Fukushima décidait de produire de l’orge localement par exemple, pour une démarche plus artisanale (comme celle de CHICHIBU, par exemple), les sols pourraient ne pas être sains en profondeur (via la contamination de l'eau des nappes phréatiques et autres sources d'eau).

 

4/ En France, la question nucléaire étant toujours très sensible et aucune autorité réellement  indépendante ne pouvant œuvrer pour contrôler la question des risques de nos installations, les réponses aux journalistes données par les autorités et les cadres du nucléaire sur ce sujet ont été, comme souvent, d’après ce que j’ai pu en comprendre, «Â minimisantes » sur les conséquences à long terme de cette catastrophe, et conformes à l’opacité et aux conflits d’intérêt que dénoncent, par exemple, l’organisation «Â Greenpeace » mais aussi des associations indépendantes locales (japonaises) ou internationales. Sur ce point aussi, il s’agit d’une opinion, que je n’oblige personne à partager…

 

En résumé difficile de trancher et de vous conseiller soit de ne plus acheter soit de vous en moquer. J’avoue que l’année d’après, la tentation de venir au Whisky Live Paris avec un compteur Geiger était grande, mais frisait aussi d’un autre côté le ridicule, car «Â a priori » les stocks importés sont censés être à nouveau contrôlés à leur arrivée en Europe…Allez savoir…

 

D'autres éléments qui pourraient vous intéresser:

 

Décontamination de l'eau stoppée (2014)

Journal de Fukushima par un japonais

carte du Japon

 

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