Editorial No 15
EDITORIAL No 15 : « L’offre et la demande » :
(« Supply and Demand »)
Première Edition/1st Edition: 21/06/2015
Mise Ă jour/Update: 02/08/2015
Dernière minute (30/07/2015): Pour raisons de santé (même si cela va un peu mieux depuis quelques jours), il ne m'est pas encore possible actuellement de déguster de whisky (pour ne pas dire d'alcool) ni de me concentrer sur la rédaction d'un quelconque article ou de notes de dégustation, ce depuis plusieurs semaines, aussi veuillez m'en excuser. L'Editorial N°16 (ainsi que d'autres articles) est certes en préparation avec notamment l'annonce de nombreuses nouveautés mais il devra encore être retardé. Merci de votre patience. / ENGLISH last minute note : For health reasons, even though I'm a little better these days, alcohol consumption & writing long articles about whisky are impossible things to do for me at the moment, so all my apologies for that. However, before these recent problems I started to work on Editorial N°16 (& on other articles), which will announce, as soon as possible, numerous new bottlings & some news as well. Please be patient...thanks.
INTRODUCTION :
Pour ce nouvel Editorial, l'actualité ayant imposé certains sujets et les nouveautés étant un peu moins importantes ou pertinentes à signaler, j'ai décidé de la scinder en deux parties seulement (en réalité deux gros sujets et un plus modeste), la première consacrée à l'actualité brûlante du whisky japonais, et du groupe NIKKA en particulier, l'autre à de brefs comptes-rendus sur des soirées dégustation et divers événements (KILCHOMAN, Douglas LAING) liés au whisky (soit pas moins de 15 notes de dégustations), puis enfin un mot sur le festival "Feis Ile" 2015. Hélas, vous trouverez aussi une information dramatique sur la distillerie bretonne GLANN AR MOR, qui va cesser ses activités très bientôt.
S'y ajoutent quelques liens vers des sujets en cours qui seront activés très prochainement concernant notamment un numéro spécial d'Express Notes consacré à un rapide tour d'horizon de certaines de mes dégustations passées et récentes (centré plutôt sur les whiskies écossais de type single-malt, essentiellement, officiels & de négoce, en de brèves notes-en effet un soucis technique m’empêchant de les publier dans le menu de gauche, par distillerie, je suis obligé de contourner l’obstacle en créant des sujets de forme blog, désolé pour cela), bientôt à celui sur les blended-whiskies écossais, plus du point de vue de la dégustation que de l'histoire des maisons d'assemblage cette fois, entre autres choses.
ENGLISH SUMMARY (Foreword) :
For this new Editorial, the News led me to speak about some topics more than others, also because they were less relevant new bottlings to write about this time. The first part is devoted to the worrying Japanese whisky situation, especially about NIKKA whiskies. Then I’ll evoke several tasting evenings or events, such as KILCHOMAN masterclass & Douglas LAING tastings in Paris (with no less than 15 tasting notes). Finally I will add progressively to this some links to others topics of mine, including very soon a quick survey of many single-malts tasting notes of mine listed in a row, brief notes (this is also due to temporary technical problems that doesn’t allow me to publish notes on the dedicated left menu, so I have to publish them in a blog form-apologies), then one about blended whiskies, with the same idea (less history & context, more tasting notes). There's also a word about the "Feis Ile" 2015 festival. Unfortunately, I also have a sad information for you I will develop on another entry on the website (see link below), about the closing in a month of Brittany boutique distillery GLANN AR MOR, which I believe was the best whisky distillery from France ever...
You can get an approximative translation of my full EDITORIAL by using « Google Translate ». Please click here below… :Translator link
NOUVELLES WHISKY (TOUS PAYS)/SCOTCH WHISKY NEWS :
-NIKKA revoit ses gammes de SINGLE-MALTS fortement Ă la baisse:
C'est un coup de tonnerre, un véritable Tsunami si j'ose dire pour les fans de ces deux distilleries (MIYAGIKYO et YOICHI) que j'apprends par voie de presse indirecte (rumeurs sur la toile, via des cavistes) puis, renseignement pris, de manière confirmée via des professionnels français (en liaison directe avec le groupe NIKKA par le fait qu'ils sont importateurs exclusifs de la marque) que nous allons être privés de nombreuses références de la marque et ce pour un moment.
Désormais, tous les whiskies de cette photo prise il y a plusieurs années ont disparu du marché régulier (ou vont l'être sous peu pour le YOICHI). Photo: © Grégoire Sarafian
Oui, en effet, cette décision survient plutôt brutalement, pour des raisons de pénurie des stocks liés à l'augmentation globale (surtout en 2014-2015) de la consommation de whiskies d'une part, consécutifs à une hausse importante de la demande intérieure japonaise de l'autre, et notamment à cause du succès d'une série télévisée: Oui, qui l'aurait cru, autrefois confidentielle ou connue que des passionnés de whisky (la plupart des japonais dégustant leur whisky en mode "mizuwari", avec beaucoup de glace, de soda et peu de whisky), l'histoire du whisky japonais et notamment ses débuts "romantiques" liés à la rencontre de Masataka Taketsuru le japonais et de Jessica Roberta Cowan, alias Rita, a été mise en avant par une série télévisée nommée "Massan" retraçant cette rencontre et ses suites. Sa diffusion sur le long terme créant un engouement sans précédent de la part des japonais non seulement pour les blended-whiskies d'entrée de gamme, mais aussi pour les single-malts et les single-casks haut de gamme.
Le fameux feuilleton télévisé japonais retracant la vie de Rita & Masataka Taketsuru, diffusé de Septembre 2014 à Mars 2015 sur la chaîne NHK.
A cela il faut ajouter parait il (information sous réserve cette fois) une "razzia" sans précédent au Japon opérée par un certain nombre de touristes fortunés en provenance d'un grand pays voisin que je ne nommerais pas et qui auraient vidé (en les achetant, je vous rassure) toutes les références de single-casks des boutiques des 2 distilleries du groupe, voire même celles liées au siège. Des achats dit-on à forte visée spéculative cette fois-ci.
D'ou cette pénurie de vieux whiskies. Certes, l'on s'en doutait depuis un moment, lorsque certains des plus vieux fûts ont été incorporés dans les batches du NIKKA Taketsuru 35 ans d'âge il y a quelques années de cela, puis en 2014 avec la sortie du 40 ans d'âge. NIKKA l'avait dit, elle avait préféré utiliser pour ce blend notamment ses plus anciens fûts de la distillerie de YOICHI, datant de 1945, plutôt que de les sortir en single-malt. Je pense aussi que la multiplication des marques d’assemblages de NIKKA (notamment sur le marché intérieur) a peut être aussi aggravé la situation. Je me rappelle ce catalogue en langue japonaise aimablement concédé par la société NIKKA il y a quelques années recensant tous les produits de chez ASAHI (célèbre brasseur propriétaire du groupe NIKKA) et ou le nombre de références de whiskies avait de quoi faire tourner la tête (de mémoire je crois plus d’une vingtaine, sans même aborder les single-malts…). Le groupe a peut être également mal anticipé le succès de ses whiskies qui a débuté en 2001 avec le prix donné à une version brut de fût du 10 ans d'âge. Par la suite, vers 2010, lorsque les récompenses s'accumulaient et la demande également, NIKKA n'a procédé à aucune expansion de ses distilleries, contrairement au groupe concurrent SUNTORY qui a augmenté les capacités de production de YAMAZAKI, notamment, puis a augmenté les prix de certaines éditions limitées également.
Concrètement, concernant MIYAGIKYO, les références 10 ans d'âge, 12 ans, 15 ans et les singles-casks sont abandonnées, tandis que pour YOICHI ce sont les 10, 12, 15 et 20 ans d'âge de la gamme régulière qui sont abandonnés, ainsi que les single-casks, et ce pour toute l'Europe.
Le YOICHI 12 ans, selon moi un des plus grands single-malts de l'histoire (mondiale) du whisky...J'assume ces propos.
Photo: © Grégoire Sarafian
En matière d'assemblage plus large, les références suivantes seront également abandonnées : Nikka "Pure-Malt"/White, Nikka "Tsuru" 17 ans, "The Blend of Nikka", "G & G", "Black Nikka" 8 ans, sa variante "SP" (ainsi que d'autres références locales non exportées ici comme "Malt Club", "Hakata", "Hi Nikka"), mais aussi (mais ça on le savait déjà en 2014) le Nikka "Taketsuru" 12 ans d'âge.
Les références d'assemblage maintenues sont : Nikka "Pure-Malt"/Black, Nikka "Pure-Malt"/Red, Nikka "Taketsuru" n.a.s., 17, 21 & 25 ans, le "Coffey Grain", le "Coffey Malt", bien sûr les Blended whiskies Nikka "From the barrel", une des plus grosses ventes de la marque en France & le "Super Nikka". D'autres références plutôt locales persisteront également (Nikka 12 ans, "The Rich Blend", "Clear Blend", "Deep Blend"; "Black Nikka"). Dernière minute (30/06/2015): le "NIKKA BLENDED Whisky" (étiquette orange) à 40 % est maintenu pour l'Europe seulement (c'est d'ailleurs une exciusivité européenne).
Une partie de la gamme NIKKA de blended whiskies, blended malts et même un single-cask, à gauche, qui va devenir une denrée rare. Photo: © Constantin Sarafian
En revanche, ne subsisteront pour les deux distilleries de malt du groupe (MIYAGIKYO & YOICHI) que des références sans compte d'âge, mais pas les "Non Age" actuels (qui ont entre 5 et 8 ans environ et sont conditionnés en bouteilles de 50 cl), voire une seule par distillerie. Pourquoi? Parce que la distillerie doit non seulement reconstituer ses stocks de whiskies âgés mais aussi veiller à alimenter ses blended-whiskies comme ses blended-malts, dont le succès ne se dément pas non plus.
Les "remplaçants" de ces "Non Age" seront peut être présentés au prochain salon "Whisky Live Paris" 2015, (sinon au printemps 2016) avec, de manière encore incertaine, mais, selon les mêmes sources (dernière minute: 25/06/15), il n'y aura pas de nouveau single-cask de chacune des deux distilleries en dégustation, mais uniquement des bouteilles des millésimes présentés l'an dernier. En revanche, elles seront proposées uniquement dans le cadre du stand « Collector’s » (dégustations payantes, au verre, en quantités limitées).
Dans l'ordre, le nouveau YOICHI & le nouveau MIYAGIKYO, tous deux sans compte d'âge. Photo : © Nonjatta.
Il n’y a aucun délai pour un retour à la normale de l'approvisionnement de ces références, mais on peut raisonnablement penser que cela n'arrive pas avant une décennie au moins (information au conditionnel pour ce point précis, la société, elle tablant plutôt sur un retour à des whiskies avec compte d'âge dans "on l'espère 5 à 6 ans").
Afin d'éviter toute polémique ou malentendu au sujet des sources de cet article, je tiens à préciser que ces informations proviennent autant de sites internes sérieux (ex.: Nonjatta, fortement recommandé : lien direct), de sources commerciales japonaises via des contacts français particuliers tout aussi sérieux, que d'informations recueillies auprès de La Maison du Whisky (dont le chef de produit NIKKA que j'ai contacté personnellement avant de vous présenter cet article), qui, rappelons-le, est l’importateur exclusif de la marque en France.
J'espère que ce sujet (l'essentiel des informations commence à être connu depuis peu) ne servira à pas à créer une panique ou pousser la spéculation, mais plutôt à encourager ceux qui hésitaient à acquérir une référence avec compte d'âge à peut être franchir le pas pendant qu'il en est encore temps....personnellement, je considère que toutes ces références (je parle de la gamme régulière, car je n'ai bien évidemment pas dégusté tous les single-casks produits par NIKKA-enfin en général les standard de qualité sont très élevés) sont bonnes, de grande qualité, mais j'attire votre attention sur des références importantes pour moi comme le YOICHI 12 ans, absolument remarquable de maturité et de classe, le YOICHI 15 ans et son élégance complexe, ou encore le MIYAGIKYO 12 ans, délicieusement fruité...je ne parle même pas des single-casks millésimés (voir le sujet sur le superbe millésime 1988 de YOICHI au Whisky Live Paris 2013-voir photo ci dessous et note de dégustation : cliquez ici / click here) des 2 distilleries.
Le YOICHI "1988", un single-cask millésimé âgé (25 ans) tel qu'on en verra plus pendant de nombreuses années sur le marché, hélas. Photo: © Grégoire Sarafian
Par ailleurs, au sujet du groupe concurrent SUNTORY, même s'il n'y pas encore d'annonce officielle, les stocks s'amenuisent aussi pour les références âgées, les prix ont déjà augmenté en 2015 comme annoncé sur ce site, et vont continuer à l'être, avec une probable réaction similaire du groupe...Je doute qu'on puisse encore obtenir les HAKUSHU & YAMAZAKI 18 ans encore longtemps, sans parler des assemblages plus larges comme ceux liés aux blended whiskies "HIBIKI" âgés...
Concernant l'abandon du compte d'âge, l'on peut considérer que SUNTORY a pris un peu d'avance en dévoilant les versions n.a.s. dites "'Distiller's Reserve" il y a déjà plusieurs années. Du coup, les versions de 12 ans d'âge ont pris une courbe ascendante côté prix, mais rien ne dit qu'elles seront supprimées par la suite (la capacité de production d'HAKUSHU est également bien plus grande que celle de YOICHI, par exemple...). D'ailleurs le groupe SUNTORY ne vient il pas de (re) lancer une version sans compte d'âge du "HIBIKI" nommée "Harmony" ? (ce qui signifie la même chose en réalité). Une version pour l'heure locale, mais qui devrait arriver sans doute à l'automne prochain en Europe également.
Le SUNTORY "HIBIKI" 21 ans, un chef d'oeuvre en péril, à mon avis...à moyen terme, et hélas déjà frappé par la spéculation (certes pas au point d'un KARUIZAWA).
Enfin, je ne peux pas vous dire pour l’instant l’incidence qu’aura cette décision radicale de NIKKA de supprimer (même momentanément) ces références sur les autres distilleries ou marques de whiskies japonaises, mais si le report de l’intérêt, de la spéculation et des achats de passionnés vers celles-ci se produit, alors bien évidemment, pour des distilleries à faible quantité de production comme CHICHIBU ou MARS, cela peut poser problème (d’autant plus qu’elles importent en Europe leurs whiskies), certes sans doute moins pour WHITE OAK (qui conditionne déjà ses whiskies systématiquement en bouteilles de 50 cl au moins pour l'Europe), tandis que par exemple pour KIRIN et leur FUJI-GOTEMBA de 18 ans d’âge, il est évident que la référence ne pourra être maintenue longtemps. Je ne parle même pas de la distillerie fermée KARUIZAWA qui a probablement battu depuis longtemps les records de plus value spéculative, hélas…
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A SUIVRE :
D’autres NOUVELLES à venir concernant des ouvertures, mises en sommeil ou fermetures de distilleries en Ecosse ou ailleurs vous seront prochainement annoncées dans ce même Editorial, aussi n’hésitez pas à revenir sur le site le consulter en vérifiant la date de mise à jour. Merci de votre patience.
Dernière minute (02/07/2015): Comme je le craignais (rumeurs, contacts directs avec la distillerie...), et j'attendais pour l'annoncer moi-même la publication du communiqué de presse de la part de la distillerie, la distillerie bretonne GLANN AR MOR, située à Pleubian dans les côtes d'Armor va fermer ses portes le 15 août prochain. Cette micro-distillerie artisanale produisait des single-malts non tourbés sous le nom de GLANN AR MOR et des single-malts tourbés sous le nom de KORNOG. J'ai consacré un long sujet expliquant la raison officielle de cette fermeture, exposant les faits puis un avis et des hypothèses personnels, que faute de place vous trouverez dans une autre rubrique, voir ici :
Les raisons de la fermeture...
Dernière minute (02/08/15) : GLANN AR MOR a indiqué il y a quelques jours par voie de presse qu'après une reprise de contact avec l'I.N.A.O. (Institut National de l'Origine et de la Qualité), elle avait bon espoir d'avoir gain de cause et, du coup, elle revenait sur sa décision de fermer la distillerie. Affaire à suivre....Je me réjouis personnellement de cette annonce, mais restons prudents, étant donné la nature du litige et les rebondissements passés. / GLANN AR MOR Distillery says they will reopen, because the I.N.A.O. institute accepted to reconsider some questions about the distillery's demand. These are good news for sure, but let's stay prudent as a lot of unforeseen developments have already happen in the recent past.
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RETOUR SUR QUELQUES EVENEMENTS WHISKY :
(Short reports on some recent Whisky events)
-Masterclass KILCHOMAN:
C'est à la boutique (que l'on nomme parfois la N°3) située au 28, Rue du Faubourg Poissonnière de l'enseigne Nicolas JULHES qu'a eu lieu le 18/06/2015 une dégustation "afterwork" de 4 références de la "ferme-distillerie" artisanale KILCHOMAN (située au Nord-Ouest de l’île d’Islay en Ecosse) comme elle aime bien être présentée, avec Leonie WOOD, ambassadrice de la distillerie, aidée d’Anaïs Boutron, des caves Julhès.
Leonie WOOD, ambassadrice de la distillerie, parle avec passion de cette vraie distillerie artisanale.
Photo: Grégoire Sarafian
Quatre flacons étaient proposés à la dégustation, plus deux en démonstration seulement, certains déjà évoqués sur le site, d’autres non, dont une nouveauté et les autres en édition la plus récente possible. Les prix oscillent entre 49 € environ pour le « MACHIR BAY » et environ 100 € pour les deux dernières éditions limitées pas en dégustation (l’ « ORIGINAL CASK STRENGTH » et le « PORT CASK MATURED ») car en passe d’être épuisées (et toutes deux recommandées par votre serviteur, avec une préférence pour la première). Je ne reviens pas sur la présentation de la distillerie, que vous pouvez déjà trouver sur le site : cliquez ici / click here
Les quatre versions en dégustation ce jour là . Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce fut déjà un régal en matière de conditionnement (ou "packaging" si vous préférez) à connotation celtique et locale. Chez KILCHOMAN, l'on a pas peur de la couleur non plus, et cela fait plaisir à voir. Photo: © Grégoire Sarafian
Quelques mots cependant, car l’ambassadrice nous a annoncé une nouveauté concernant la distillerie, à savoir qu’elle a décidé pour l’année prochaine d’augmenter sa capacité de production en passant de 140 000 à 200 000 litres d’alcool pur par an, ce qui n’est pas négligeable pour une si petite distillerie. C’est presque le double, et l’on pouvait s’y attendre, étant donné le succès de la distillerie depuis quelques années et l’annonce l’an dernier de l’extension de sa capacité de stockage par la construction de nouveaux chais. Leonie en profite pour nous rappeler les atouts de la distillerie, et notamment son choix de la fermentation lente (jusqu’à environ 100 heures, la ou "les autres ne vont en général que jusqu’à 40 ou 60 heures", dit elle-NDLR : J'ai eu un doute à ce sujet, aussi, renseignement pris, rappelons tout de même que chez TALISKER, par exemple, celle-ci peut aller jusqu'à 90h, de même que chez GLENFIDDICH, CAOL ILA, LAPHROAIG-ou elle débute vers les 60h-ou encore BRUICHLADDICH qui peut aller jusqu'à 110 h !). Elle précise également concernant la distillation que le « cœur de chauffe » est situé entre 74 et 65,5 %, et que seuls cinq minutes des têtes de distillation sont utilisées. Par ailleurs, pour information, si le distillat fait pas loin de 70 % à l’arrivée, il est traditionnellement réduit avant l’enfûtage à 63,5 %, comme la plupart des distilleries d’Ecosse.
La dégustation a débuté avec le KILCHOMAN « 100 % ISLAY » (d’environ 5 ans d’âge), étui livrée couleur sable, un single-malt très délicat malgré sa jeunesse et ses 50 %.
Cette version, élaborée essentiellement sur place, sur l’île d’Islay (enfin, pas totalement, puisqu’à la question posée par votre serviteur, j’apprends que la levure utilisée ne provient pas d’Islay), avec l’orge cultivée dans la ferme attenante. Une orge cependant en quantité insuffisante pour pourvoir à toute la production de la distillerie, d’où cette version, qui, au passage, contrairement aux autres versions dégustées ce même soir, n’est tourbée qu’à 25 p.p.m. (au lieu de 50 pour les autres), et, pour celle-ci, ne fait appel qu’à des fûts de Bourbon de premier remplissage, nous dit Leonie (des fûts rappelons-le en provenance de la distillerie BUFFALO TRACE, située dans le Kentucky).
Au premier plan de la tourbe en provenance d'Islay....Puis le "100 % ISLAY" dans son édition la plus récente. Photo: Grégoire Sarafian
Couleur : Or assez clair. Nez : Assez séduisant (fleurs, fruits, badiane, embruns, un rien de vanille) et paradoxalement assez fumé, et de manière très délicate. J’aime. Bouche : Une presque toute autre partition, car, à ma grande surprise, la tourbe a presque complètement disparu (en tout cas la fumée est très ténue), en tout cas en apparence (car il subsiste quelques notes terreuses, mais discrète), et mets en avant des notes fines et délicates d’embruns, de coquillages, de réglisse et de badiane, mais on aurait aimé qu’elles soient plus prononcées. Bien sûr le profil mets en valeur les différentes notes liées à la céréale (orge maltée), mais pas au point d’égaler la richesse d’un ARRAN « Orkney Bere Barley », par exemple. Tenue à la dilution : Ne pas trop diluer, car sinon cela renforcerait les (pourtant jolies) notes d’amertume de l’orge maltée. Avec quelques gouttes d’eau seulement, donc, quelques timides notes d’agrumes apparaissent (pamplemousse). La vanille est discrète et les esters encore plus, ce qui fait douter du premier remplissage (curieux, en effet, on est loin du style GLANN AR MOR, par exemple…). Conclusion : Une jolie version ayant le mérite de mettre en valeur la production locale, puisque là je pense qu’on peut parler de « terroir », mais que j’aurais aimée moins timide, plus aboutie. Note estimée à 88,5/100.
Puis elle s’est poursuite par la dégustation du KILCHOMAN « MACHIR BAY » (d’environ 4 à 5 ans d’âge), étui livrée couleur bleu roi, édition 2015, tourbé à 50 p.p.m. et titrant 46 %.
* = A signaler, ce fleuron de la gamme régulière ne comporte plus, depuis 2015, le bandeau diagonal sur l’étui rappelant la date de l’édition et de la mise en bouteille, ce sans doute pour des raisons d’économie. Cette version est issue d’un assemblage de fûts de premier et second remplissage tant de fûts ayant contenu du Bourbon que du Sherry.
L'édition 2013 du KILCHOMAN "MACHIR BAY" *. Photo : © Grégoire Sarafian
Couleur : Or clair, légèrement plus soutenu que le précédent whisky. Nez : Assez différent du précédent, en cela qu’il fait moins dans la séduction et est davantage tributaire, déjà au nez, de sa part de fûts de Sherry : Les notes florales, marines (badiane, embruns) et de vanille sont donc associées avec des notes de fruits confits, de bacon et d’épices douces. Bien qu’il soit davantage tourbé, en revanche, l’impression au nez est curieusement moindre que chez le « 100 % ISLAY ». Bouche : Une version bien faite, équilibrée (d’un assez beau fondu), raffinée, mais demeurant assez légère. Elle reprend les notes florales, fruitées, marines et celles liées au Sherry en apportant une petite touche d’amertume noisettée en finale ma foi assez agréable. Moins de notes terreuses et là encore, une certaine timidité au regard du taux de p.p.m. En bouche on est pas si loin de CAOL ILA, alors qu’on devrait ressentir autant de puissance que dans un PORT CHARLOTTE, mais là …il s’agit d’un malt de la catégorie au dessus me dois-je de préciser à mon avis. Tenue à la dilution : Ne pas trop diluer, sinon, avec quelques gouttes d’eau seulement, ce whisky se comporte bien et apporte un peu de charme supplémentaire à l’affaire. Conclusion : Une belle version régulière, c’est sûr, mais là encore que j’aurais aimée moins timide, plus complexe et plus profonde. Note estimée à 89,5/100.
Ensuite j’ai pu enfin découvrir le KILCHOMAN « SANAIG », première édition, 2015, (étui livrée couleur violette), réduite à 46 %.
Il s'agit d'une nouveauté dont je vous avais déjà parlé, créée pour le marché français (un des plus importants pour la distillerie, nous précise Leonie). Il s’agit d’un assemblage à proportions égales (50/50) de fûts ayant contenu du Bourbon avec d’autres ayant contenu du Sherry. Elle est tourbée à 50 p.p.m. Prix env. 65 €.
La première édition du KILCHOMAN "SANAIG", assurément une réussite pour moi. Photo: Grégoire Sarafian
Couleur : Vieil or, assez soutenu. Nez : Wow, intéressant, au point au début qu’on se demande si c’est la même distillerie, avant de comprendre que oui…Un nez superbe, avec déjà un équilibre assez spectaculaire entre les fûts de Bourbon, de Sherry, et son caractère marin et tourbé. Rien qu’au nez, une profondeur à laquelle la distillerie ne nous avait pas trop habitué, et de belles notes fruitées et florales (difficile pour l’heure de préciser sur cette seule dégustation, mais d’autres notes sont à venir pour cette version…). Comme des notes d’abricots et de pêches très mûres, du plus bel effet. Je suis déjà conquis au nez. Bouche : Une version remarquablement équilibrée encore une fois, avec un très beau fondu et une gourmandise inattendue, qui m’a rappelé un peu certains JURA (je pense au « Legacy » ou au « Superstition », notamment) aussi par la palette. Bien sûr toute comparaison est relative (et rappelons que chez KILCHOMAN, contrairement à JURA, tous leurs whiskies sont non colorés et non filtrés à froid), alors c’est surtout une impression personnelle. En bouche donc de belles notes d’épices douces, de fruits confits et au sirop, de complexes notes de thé, voire de bruyère, de miel, un touché en bouche assez soyeux et un caractère gouleyant, très séduisant, et mine de rien une belle complexité. Les notes marines, fumées et chocolatées (blanc et au lait) prenant peu à peu leur place pour créer une belle palette, inédite pour moi chez KILCHOMAN depuis que je les déguste. Belles notes maltées (cette fois à peine marquées par la noisette ou alors adjointe de notes pralinées peut être ?), belle profondeur, et beaucoup de charme ! Tenue à la dilution : Ne pas trop diluer, certes, mais plus de marge pour le faire que dans les éditions précédentes (c’est un signe positif pour moi). Devient encore plus charmeur et évoque maintenant un single-malt plus âgé (presque un 10 ans). Conclusion : Une version assez bluffante, je dois dire, et absolument réussie (well done, Mr Anthony Wills !) montrant un autre visage (plus ample, plus ouvert, certes un peu moins typique mais encore reconnaissable) de la distillerie, et vraiment pour le meilleur. Du coup très curieux de ce que pourrait être une version brute de fût de ce whisky ! Un excellent travail d’assemblage qui fera date. Note estimée à 91,5/100.
Enfin ce fut le tour le KILCHOMAN « LOCH GORM » en édition 2015 (étui livrée rouge), une édition 100 % élevée en fûts ayant contenu du Sherry, et titre 46 %.
A noter, cette fois, par rapport à l’édition précédente, des fûts de second remplissage sont assemblés à des fûts de premier remplissage (et non 100 % de fûts de premier remplissage). Une édition régulière mais limitée à 18000 bouteilles environ par an. Là encore tourbée à 50 p.p.m.
La dernière édition en date du KILCHOMAN "LOCH GORM" ou la puissance expressive du sherry... Photo: Grégoire Sarafian
Couleur : Vieil or, soutenu, aux reflets légèrement ambrés. Nez : Encore autre chose. Le Sherry domine au début, puis cela se calme un peu. Quelques notes soufrées persistantes, des notes de fruits mûrs assez fondues, une note précise de chocolat noir, puis la fumée de tourbe, modérée mais bien présente tout de même. Un whisky avec plus de présence encore que le précédent, mais sur un registre différent, et manifestement moins équilibré. Bouche : Au début là encore un certain déséquilibre se ressent de par la domination du sherry sur le caractère de la distillerie, puis cela s’équilibre un peu plus (sans jamais atteindre la sérénité de la version « SANAIG »), avec en milieu de bouche une alliance sherry/fumée assez réussie, moins complexe que la version précédente, mais plus gourmande d’une certaine façon, ou plus directe en tout cas…Des fruits mûrs divers, du thé assez infusé, du chocolat noir, des épices (poivre, gingembre) modérées mais apportant du peps (que pour le coup la version « SANAIG » a un peu moins), et cette signature constante de fumée de tourbe qui nous ramène à la distillerie. Au final c’est assez réussi également, mais sur un registre différent du précédent. Belle longueur en bouche (on se croirait là à un peu plus de 50 % d’A.B.V.), et un équilibre plus important qu’au nez (c’est mieux dans ce sens là , non ?). Pas mal…Tenue à la dilution : Ne pas trop diluer, certes, car l’équilibre est plus fragile ici que dans la version « SANAIG », mais l’on peut tout de même le faire si l’on veut. Comme souvent, l’eau ravive le caractère vineux du Sherry, mais aussi comme une note de soupe de fruits rouges et noirs (avec de la mûre, par exemple), ma foi plutôt agréable. Conclusion : Une version assez réussie mais plus simple, plus directe que le « SANAIG », par exemple, mais un peu moins équilibrée. Après réflexion, d’ailleurs, et sans le faire exprès, je suis arrivé curieusement à la même note chiffrée pour ces deux whiskies, alors que leur profil et même leur tempérament sont assez différents, l’un ayant des qualités qui manquent à l’autre, idem pour les défauts (encore que le terme est un peu excessif). En résumé un excellent whisky, mais peut être pas le meilleur pour découvrir le style de la distillerie. En revanche, il pourrait bien bluffer les amateurs de sherry dans le cadre d’une dégustation à l’aveugle, par exemple…Note estimée à 91,5/100.
Au sujet de KILCHOMAN, à l’occasion du 10 ème anniversaire de la distillerie, signalons tout de même deux sorties très récentes en édition limitée et une à venir (voire même déjà disponible à la distillerie) :
D’abord l’édition anniversaire, nommée KILCHOMAN « 10 th Anniversary », un assemblage de fûts distillés entre 2005 et 2012 ayant contenu du Bourbon et d’autres du Sherry, et qui comporte notamment, fait rare, le premier fût jamais embouteillé par la distillerie, en 2005, et nommé « Cask 1/2005 ». Il s’agit d’une version brute de fût (« Cask Strength ») titrant 58,2 % et qui a donné 3000 bouteilles. Une version rare, et autant le dire, uniquement en vente à la distillerie.
L’autre version rare et récente est celle qui a été produite dans le cadre du festival « FEIS ILE » 2015 (voir plus loin) qui a lieu chaque année sur l’île d’Islay. Cette édition limitée (742 bouteilles) de KILCHOMAN est un assemblage de 3 fûts ayant contenu du Bourbon de premier remplissage et le plus âgé des single-malts jamais sortis de la distillerie. Les bouteilles sont numérotées et titrent 58,2 %.
Enfin, une édition limitée (« Small Batch Release ») uniquement vieillie en fûts ayant contenu du vin de madère, nommé « MADEIRA CASK MATURED », destinée au club de fidélité "The Kilchoman Club" et brute de fût titrant 58,4 %.
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-"Workshop" spécial Douglas LAING:
C'est à la boutique de La Maison du Whisky du 20, Rue d'Anjou qu'avait lieu le 20/06/2015 une journée de dégustation consacrée au prestigieux négociant écossais Douglas LAING sous l'égide de l'ambassadeur Jan BECKERS dans le cadre des nouveaux « ateliers » de « La MdW » comme on la surnomme parfois. Jan proposait dans un premier temps de découvrir ou redécouvrir une des références de blended-malt écossais de la maison qu’est le "TIMOROUS BEASTIE" (déjà dégusté & commenté, excellent, aussi je n'y reviens pas ici), avant de proposer des single-malts écossais de trois des différentes gammes de la maison :
Le sémillant Jan BECKERS, dans la cave collector's de La Maison du Whisky. Photo © Grégoire Sarafian
J’ai fait le choix de ne pas déguster tous les whiskies, j’en ai dégusté 10 sur 14 en fait (je le regrette d’ailleurs pour au moins 2 références, le JURA de la gamme "Single-Minded" et le BEN NEVIS 16 ans de la gamme "Old Particular"). Voici les whiskies (presque tous des single-malts) dégustés (tous non filtrés à froid, non colorés), en grande partie dans l’ordre proposé par un des professionnels présents :
-BENRINNES 15 ans (Distillé en 1999-Mis en bouteille en 2014), emb. Douglas LAING, gamme « Old Particular », Single-Cask Réf. DL 10102 (Sherry Butt, 268 bouteilles), n.c.f./n.c., Natural Cask Strength, 64,6 % /Région : SPEYSIDE :
Le BENRINNES 15 ans, un single-malt plutôt vif (trop pour un début), mais intéressant. Photo © Grégoire Sarafian
Couleur : Vieil or. Nez : Puissant et un presque alcooleux, à humer avec précaution. Dominé par un sherry axé sur des notes de caramel dur (naturel), principalement. Bouche : Difficile à appréhender pure, honnêtement (même si c’est davantage le titrage qu’un vrai caractère alcooleux), il dévoile cependant de puissantes notes de caramel dur, d’épices et de fruits divers. Tenue à la dilution : Vraiment nécessaire pour ce whisky, la dilution permet de percevoir un profil puissant, expressif, avec une nette domination des notes de caramel dur (carambar), de fruits secs, d’épices diverses (gingembre, piment d’Espelette), mais pas grand chose d’autre. Peut être quelques fruits mûrs exotiques (banane, papaye), mais je ne peux être catégorique en une dégustation. Ceci dit c’est assez plaisant. Conclusion : Un bon whisky et un bon BENRINNES, pas du tout sur les profils dégustés jusqu’ici, et un peu trop monolithique à mon goût, mais en y repensant, une fois domestiqué (par l’eau), un des meilleurs dégustés parmi les BENRINNES jusqu’ici (il vaut les 118 € annoncés à mon avis), et parmi les whiskies de cette dégustation. Par contre une erreur manifeste de l’avoir placé en ouverture de dégustation, car cela m'a agressé le palais et mal préparé à la suite (j'ai été mal conseillé, cela arrive malheureusement parfois). Note (sous réserve) estimée à : 90,5/100
-CLYNELISH 18 ans (Distillé en 1996-Mis en bouteille en 2014), emb. Douglas LAING, gamme « Old Particular », Single-Cask Réf. DL 10580 (Refill Hogshead), n.c.f., n.c., 48,4 % /Région : HIGHLANDS DU NORD :
Un CLYNELISH très correct, mais sans surprise. Photo © Grégoire Sarafian
Couleur : Or clair. Nez : Difficile de passer après le précédent, mais bon….Un nez assez fin, timide presque, miellé, avec des notes d’herbes fraîches, de moutarde (discrète au nez). Bouche : Certes moins timide qu’au nez, mais ou est passé le fameux « chat sauvage » ? (en effet, pour moi, ordinairement, c’est la comparaison qui sied le mieux aux purs et durs Clynelish…ce mélange de séduction féline et de virile brutalité). Finalement on y arrive, ce mélange d’agrumes (citron et pamplemousse surtout), de vanille, de miel, d’herbes sauvages, d’épices typiques de la distillerie (moutarde blanche, voire de Dijon également un peu, et de piment plus ou moins doux), mais tout cela sans grand panache. J’attendais plus. Tenue à la dilution : Honnêtement ici elle n’apporte pas grand-chose (en tout cas telle que j’ai pu la réaliser sur place), le rendant même un peu trop léger. Conclusion : Un bon whisky et un CLYNELISH plutôt correct, mais sans surprise et presque ennuyeux. Sans parler du prix (130 € !). Note (sous réserve) estimée à : 86,5/100
-HIGHLAND PARK 18 ans (Distillé en 1996-Mis en bouteille en 2014), emb. Douglas LAING, gamme « Old Particular », Single-Cask Réf. DL 10589 (Refill Hogshead), n.c.f./n.c., 48,4 % /Région : Iles ORCADES :
Un HIGHLAND PARK en partie atypique par rapport aux versions officielles. Photo © Grégoire Sarafian
Couleur : Vieil or. Nez : Fin et complexe. Un peu timide également, mais j’arrive à y déceler des notes de cire, de miel, de noix, de fruits confits voire d’agrumes. On aurait aimé une version brute de fût pour celui-ci (à moins que cela ne soit réellement son degré naturel de réduction ? (pas de précision). Bouche : Encore un peu timide et peut être trop subtile pour ce contexte, mais en bouche aussi l’on perçoit une belle complexité dans ce whisky. Pas tous les marqueurs des bonnes versions officielles (c’est vraiment une des distilleries pour lesquelles à mon sens cela peut être vraiment déconcertant cette différence entre versions de négoce et officielles, avec par exemple ABERLOUR, GLENROTHES, JURA, LONGMORN ou encore MACALLAN), donc pas ou peu de bruyère, mais tout de même un peu de miel, de fruits secs, des agrumes (citrons confits) puis de la vanille, quelques épices douces, probablement quelques fleurs capiteuses aussi (chèvrefeuille, jasmin ?), mais en arrière-plan. Un peu frustrant, mais potentiel bien présent. Tenue à la dilution : N’ajouter que peu d’eau ici. Elle n’est pas vraiment nécessaire, n’apporte pas grand chose. Conclusion : Un bon whisky et un bon HIGHLAND PARK, plus naturel que bon nombre de versions récentes officielles, et c’est déjà là un grand mérite (ras-le-bol des whiskies « technologiques » -traduire jouant trop sur la création d’un profil standard boisé, caramélisé et épicé par le jeu sur le bois et les différents degrés de brûlage de ceux-ci, pour faire court). J’attendais cependant là aussi un peu plus de puissance et de personnalité, malgré tout il me paraît plus intéressant que le CLYNELISH et plus complexe aussi. Prix annoncé aux alentours de 154 €. Note (sous réserve) estimée à : 89/100
-ABERLOUR 20 ans (Distillé en 1995-Mis en bouteille en 2015), emb. Douglas LAING, gamme « Old Particular », Single-Cask Réf. DL 10102 (Refill Bourbon Hogshead), n.c.f./n.c., 51,5 %/Région : SPEYSIDE :
Un ABERLOUR indépendant de qualité, mais un peu cher. Photo © Grégoire Sarafian
Couleur : Vieil or. Nez : Un nez riche, fruité et pâtissier : Des fruits divers, assez mûrs, provenant des esters : La banane en tête, peut être un peu d’ananas et d’abricot-pêche. Quelques épices douces, du caramel naturel, un joli boisé. Engageant. Bouche : Elle reprend les notes séduisantes du nez, toujours sur un profil fruité, pâtissier et légèrement épicé, mais avec moins d’emphase qu’escompté et moins d’expressivité aussi, j’en reste un peu frustré. Un palais agréable, c’est sûr, mais, par exemple en matière de malt pâtissier du Speyside, je dois dire qu’en général les GLENLOSSIE rencontrés jusqu’ici tiennent bien plus les promesses de leur nez que cet ABERLOUR. Tenue à la dilution : Bon, allez, restons optimistes ! L’eau, à petites doses, est un bénéfice ici. Elle ravive un peu l’expressivité assez fruitée de cet ABERLOUR un peu atypique. Les notes de fruits jaunes (bananes, pêches, voire coing) tirent leur épingle du jeu. Conclusion : Un de plus agréables whiskies de cette dégustation, à qui il manque juste un petit quelque chose pour passer à la catégorie supérieure (un petit quelque chose que personnellement pour les 140 € annoncés me manque encore plus !). Je le recommande cependant, pour ceux qui recherchent un ABERLOUR un peu décalé par rapport aux versions officielles. Note (sous réserve) estimée à : 87/100
-TALISKER 5 ans (Pas précisions de dates sur la bouteille), emb. Douglas LAING, gamme « Premier Barrel », Single-Cask (Fût non précisé, 417 flacons), n.c.f./n.c., 46 % (servi carafé) /Région : ILE DE SKYE :
Un TALISKER indépendant, ce n'est plus très courant de nos jours, une curiosité, sans plus. Photo © Grégoire Sarafian
Couleur : Or très clair. Nez : Manifestement très jeune et ne « bénéficiant » pas de technologie du bois ni de fûts plus âgés ni de caramel ajouté derrière se cacher, et il faut déjà lui rendre hommage pour cela. Alors oui, c’est jeune, mais étonnamment expressif déjà : Tous les marqueurs TALISKER sont là , plus ou moins fortement exprimés certes, mais ils sont là et dans un bel équilibre. Il y a les éléments marins (sel, embruns en tête, mais aussi quelques coquillages), la fumée de tourbe si particulière, les agrumes, le caramel naturel, les fleurs et une pointe de poivre gris et noir. Bouche : Elle reprend fidèlement les notes du nez, avec toujours cet équilibre et cette maturité précoce que j’avoue je n’attendais pas d’elle. Et après les whiskies à fort ou moyen titrage dégustés avant, celui-ci n’en a que davantage de mérite. Tenue à la dilution : Pas vraiment nécessaire ici, elle dévoile curieusement une petite note soufrée : Ce fût serait il en réalité un fût ayant contenu du sherry ? J’avoue être surpris, je ne le pense pas, ou alors l’on a affaire à un Refill sherry cask (fût de sherry ayant contenu plusieurs remplissages) peu actif, laissant le distillat s’exprimer à plein. Le manque de maturité par contre se voit à ce stade, c’est une des limites à la dilution qui a déjà eu lieu par ailleurs. J’aurais d’ailleurs été curieux de le déguster brut de fût ! Conclusion : Un jeune whisky présenté dans un flacon opaque en grès & d’inspiration Victorienne, à l’ancienne, et issu d’un seul fût (comme le signale Salvatore de la Maison du Whisky, les fûts de TALISKER vendus aux négociants–à fortiori avec autorisation de mentionner le nom de la distillerie-se font rares de nos jours, d’où le coût de ce flacon, particulièrement onéreux, pour un whisky de cet âge, en convient il : 109 € !-S’en suit une discussion intéressante sur les mérites d’autres distilleries, plus artisanales, ou les coûts de production et la qualité finale justifient, d’après lui, et votre serviteur n’est pas loin de le penser, un tel prix). Bon, mais si l’on oublie le prix, assez excessif, je dois dire, ce TALISKER s’en sort pas si mal au cours de cette dégustation et donne envie d’en déguster d’autres…Allez, faites un effort, sortez nous un 7/8 ans d’âge en brut de fût la prochaine fois, merci d’avance ! Note (sous réserve) estimée à : 84,5/100
-CAOL ILA 18 ans (Distillé en 1996-Mis en bouteille en 2014), emb. Douglas LAING, gamme « Old Particular », Single-Cask Réf. DL 10202 (Refill Hogshead, 268 bouteilles), 53,1 %/Région : ISLAY:
Un CAOL ILA indépendant de qualité, que l'on peut recommander, même s'il y a mieux pour le prix. Photo © Grégoire Sarafian
Couleur : Vieil or. Nez : Fin, clair, typé, équilibré, à peine marin, modérément tourbé, un rien fumé, floral, légèrement fruité & herbacé. Bouche : Plutôt bien fait, il est typé CAOL ILA de négoce, si j’ose dire, avec les avantages de la non filtration à froid et de la non coloration qui font davantage ressortir les notes de badiane, de tourbe cendrée, de coquillages, d’agrumes aussi, voire d’autres notes fruitées et florales. Après, l’ âge « adulte » (et plus) n’est peut être pas l’âge le plus intéressant pour CAOL ILA (je me suis déjà fait cette réflexion avec d’autres mises en bouteille), dans le sens ou l’âge n’apporte pas grand-chose de plus aux superbes qualités de ce single-malt, que ce soit en version officielle (qu’il soit « unpeated » de 8 ans d’âge ou peated de 12 ans) ou en négoce (avec comme exceptions ajouterais-je, comme certains Adelphi, Berry Bros & Rudd ou The Speciality Drinks Ltd, par exemple). Tenue à la dilution : A éviter… Conclusion : Un bon whisky et un bon CAOL ILA, mais pas indispensable (surtout au regard du prix annoncé, de 148 €, mais il faut reconnaître qu’il n’est pas excessif dans le contexte d’aujourd’hui…Simplement, à mon avis, rien que le 15 ans d’âge nommé « PORT ASKAIG » de chez The Speciality Drinks Ltd, un peu moins onéreux (et je ne parle pas du remarquable 19 ans d’âge), le bats à plate couture (Note estimée à 92/100, voire plus). Note (sous réserve) estimée à : 88/100
-LAPHROAIG 14 ans (Distillé en 2001-Mis en bouteille en 2015 pour le festival « FEIS ILE » 2015-voir plus bas), emb. Douglas LAING, gamme « Old Particular », Single-Cask Réf. DL 10202 (Refill Butt, 268 bouteilles), 48,4 % /Région : ISLAY:
Un LAPHROAIG spécialement mis en bouteille pour le festival "Feis Ile 2015". Photo © Grégoire Sarafian
Couleur : Or clair. Nez : Assez beau, relativement équilibré, plus médicinal que marin (mais ça, on a l’habitude), modérément tourbé & fumé, floral, à peine fruité. Bouche : Plutôt bien fait, typé, assez équilibré là aussi, il reprend fidèlement les notes du nez, en en précisant certaines (la tourbe exhale de la fumée un peu cendrée, mais aussi des notes de badiane, de tourbe mêlée d’antiseptique (typique là aussi de la distillerie), quelques notes marines discrètes (embruns, iode-plus que dans le CAOL ILA qui précède-et un peu de sel), de timides notes d’agrumes, mais hélas peu de notes de fruits exotiques, comme on aime en trouver chez LAPHROAIG. Là encore c’est bien fait, mais on est loin de certaines versions du même négociant, mais dans la marque qu’il a aujourd’hui perdu au profit de son concurrent mais néanmoins frère Stewart, au sein de Hunter Laing, à savoir « Old Malt Cask ». Par exemple, un 18 ans d’âge présenté il y a deux ans environ lors d’un salon Nicolas Julhès dans cette gamme fut vraiment remarquable (et primé sur mon site en 2013). Tenue à la dilution : Possible, mais pas déterminante, n’apporte pas grand-chose. Conclusion : Un bon whisky et un bon LAPHROAIG (je sais, la formule peut agacer, mais elle permet de relativiser et la note chiffrée & les commentaires qui précédent en re-contextualisant ce whisky parmi l’offre actuelle), mais pas indispensable (surtout au regard du prix annoncé, de 130 €), d’autant plus que pour une mise en bouteille pour ce prestigieux festival qui a lieu chaque année sur l’île d’Islay, je m’attendais à bien mieux, à une des mises en bouteille spectaculaires et gourmandes dont Douglas LAING avait le secret il y a encore peu de temps. Un « one-off » lié à la crise (raréfaction des bons fûts à cause de la forte demande internationale) ? Espérons-le. Note (sous réserve) estimée à : 86/100
-ARDBEG/CRAIGELLACHIE n.a.s. (fûts âgés de 8 à 10 ans environ), 2014, emb. Douglas LAING, gamme « Double Barrel », Blended Malt de deux fûts (Sherry pour le second), 46 % /Région : ISLAY & SPEYSIDE:
La gamme "DOUBLE-BARREL", ici un assemblage entre un fût d'ARDBEG et un fût de CRAIGELLACHIE, un pari à chaque mise en bouteille.
Photo © Grégoire Sarafian
Couleur : Vieil or. Nez : Au début assez capiteux, un peu marin et terreux, assez engageant, avec un certain équilibre (relatif, car évidemment avec cette proportion d’un fût assez tourbé et un non tourbé, le premier domine) malgré tout, et quelques notes fruitées qui arrivent à s’exprimer un peu. Engageant. Bouche : Légère, évidemment, un peu difficile à apprécier après les deux « compères » tourbés qui précèdent, mais assez bien faite, étonnamment équilibrée, elle combine assez bien le caractère terreux, humide et tourbé d’ARDBEG avec le caractère plus sec, herbacé et fruité de CRAIGELLACHIE. Cependant, question consistance et profondeur, ne rêvons pas, cela demeure jeune et un peu trop léger. Tenue à la dilution : Possible, si vous le dégustez seul, que cela apporte un peu de vivacité pendant un temps à votre whisky, mais dans le contexte ou je l’ai dégusté, l’ajout même de quelques gouttes s’est avéré quelque peu désastreux. Conclusion : Un whisky correct, un bon apéritif tourbé, mais pas le meilleur des « Double Barrel » dégustés jusqu’ici (certains des premiers assemblages de la gamme comme le « MACALLAN/LAPHROAIG » ou le « BOWMORE/HIGHLAND PARK » semblent aujourd’hui difficiles à égaler). Il ne fait pas le poids en subtilité et complexité par rapport au « ROCK OYSTER » du même négociant, ni en puissance par rapport au « BIG PEAT », mais pour ce dernier, la comparaison semble moins pertinente, puisque ce dernier ne comporte que des whiskies distillés sur l’île d’Islay. A sa décharge, il n’était probablement pas placé dans la meilleure position pour être apprécié correctement…Je serais curieux de le déguster à nouveau isolément. Note (sous une réserve certaine) estimée à : 80/100
-LITTLEMILL 26 ans (Distillé en Novembre 1988-Mis en bouteille en Décembre 2014), emb. Douglas LAING, gamme « Extra Old Particular » (ou « X.O.P. »), Single-Cask Réf. DL 10599 (Refill Bourbon barrel, 315 bouteilles, avec coffret bois), n.c.f./n.c., Natural Cask Strength, 55,7 % /Région : LOWLANDS :
La gamme "XOP", avec ici un joli LITTLEMILL, qui s'épanouit avec de l'eau, mais tout de même bien cher ! Photo © MdW
Couleur : Vieil or, à reflets ambrés. Nez : Un peu fermé « au démarrage », il lui faut un peu de temps pour s’exprimer pleinement. Complexe, il dévoile peu à peu ses qualités fruitées (fruits mûrs, coings, nèfles, pêches jaunes très mûres & fruits tropicaux), mais aussi florales végétales (thé à la bergamote très infusé), de cire (mêlée de glaçage pour mille-feuilles, de bois de santal, entre autres (à ce stade, le boisé est assez important, je dois dire). Bouche : Assez fine, un rien tannique (les tannins du bois ici), ferme et de prime abord moins séduisante que le nez. Reprend les notes du nez, mais à encore du mal à s’exprimer sans ajout d’eau. Frustrant (et perdant des points à ce stade). Tenue à la dilution : Vraiment utile pour ce whisky, car la dilution permet de mettre en valeur la complexité de ce whisky et ses qualités fruitées, florales, et un rien végétales (le thé à la bergamote), mais aussi boisées (plus plaisantes maintenant). La note de cire est désormais mêlée à du sucre du type utilisé pour le glaçage des mille-feuilles…Ce caractère pâtissier s’accentue un peu lorsque la note de thé devient plus marquée par l’orange, évoquant même un peu les gâteaux « chamonix » de notre enfance. Certes l’intensité est moindre que par exemple chez un bon GLENLOSSIE (je pense à deux versions de négoce en particulier, l’une de chez Ian McLeod, l’autre de chez Duncan Taylor), dont le profil est en partie similaire, mais c’est déjà bien mieux que sans eau. Quelques fleurs capiteuses complètent agréablement l’ensemble. Conclusion : Un bon whisky et un bon LITTLEMILL, dans un style pas si courant, à qui il ne manque pas grand-chose pour entrer dans la cour des grands, mais il y met juste un pied, si j’ose dire. Pour un whisky non filtré à froid, il manque un peu de corps tout de même (autrement il aurait pu atteindre 93/100). Ceci dit typiquement un whisky qui gagne à être aéré et légèrement dilué. Malgré tout, l’un des whiskies les plus intéressants à déguster ce soir là . Par contre, avec un prix annoncé de 272 €, mon enthousiasme faiblit tout à coup, c’est vraiment excessif. Note (sous réserve) estimée à : 90,5/100, voire davantage
-MORTLACH 22 ans (Distillé en Septembre 1992-Mis en bouteille en Décembre 2014), emb. Douglas LAING, gamme « Extra Old Particular » (ou « X.O.P. »), Single-Cask Réf. DL 10507 (Sherry Butt, 225 bouteilles, avec coffret bois), n.c.f./n.c., Natural Cask Strength, 57,1 % /Région : SPEYSIDE :
Le dernier whisky dégusté, un MORTLACH, non sans tempérament, à apprivoiser là aussi avec un rien d'eau, mais onéreux. Photo © MdW
Couleur : Ambrée, à reflets rougeâtres. Nez : Un peu fermé là encore au début, assez tannique, marqué par le sherry, fruits mûrs et épices en tête. Notes de fruits rouges apparaissant peu à peu. Un certain temps d’aération est nécessaire, là encore, pour pouvoir l’apprécier, même s’il fait clairement trop chaud dans la pièce pour lui rendre vraiment justice. Bouche : Passée une première gorgée ou il s’avère trop ferme, restreint, tannique et un peu trop puissant pour être dégusté sec, il laisse dévoiler un peu des qualités que malgré tout quelques gouttes d’eau aideront à développer. Les fruits mûrs dominent, les épices sont présentes mais pas dominantes, et le boisé est racé et fin. Tenue à la dilution : Un peu d’eau (trop le tuerait) le rend plus souple et dévoile peu à peu les notes fruitées, légèrement acidulées (mais jamais acides) et plus riches (cerises, pruneaux, raisins secs, tous macérés dans du marasquin et de l’Armagnac), mais aussi, étroitement imbriquées dans celles-ci, de la cannelle, de la muscade, un rien de girofle, bref….du vin médiéval aux épices. Quelques belles notes de chocolat noir se mêlent à la fin aux notes fruitées. Là encore, comme pour le LITTLEMILL, un certain manque de corps se fait sentir (dommage, sinon ce whisky aurait peut être été noté au dessus de 92/100). Par contre, non seulement ce MORTLACH est à peine un peu vineux, mais personnellement je ne sens pas du tout cette note carnée, de viande rouge marinée dans un jus, avec une touche légèrement métallique qu’ont certaines versions. Un MORTLACH d’une expressivité plus immédiate que le LITTLEMILL qui lui a précédé. Rappelle certains GLENFARCLAS « Family Casks », mais sans les notes de cire (voire de parquet ciré suivant les versions) et d’herbes sèches, et surtout sans sa « corpulence ».
Conclusion : Un bon whisky, à réserver aux connaisseurs, clairement. Probablement un bon MORTLACH également, mais sûr que ce soit la version la plus intéressante (ni la plus typique) sur le marché actuellement, surtout au prix annoncé (245 €). Malgré tout, là encore, l’un des whiskies les plus intéressants à déguster ce soir là . Note (sous réserve) estimée à : 91/100
Aparté (à propos du contexte de dégustation...) :
Que ce soit pour la dégustation ayant eu lieu chez Nicolas Julhès (dans une certaine mesure puisqu’au moins il y avait des fenêtres) ou à la Maison du Whisky rue d’Anjou, je tiens à rappeler encore une fois (hélas) et à déplorer les conditions non optimales de dégustation concernant le nombre de personnes acceptées dans des locaux relativement exigus et insuffisamment aérés et le fait que visiblement l’accueil de plus 20 personnes dans ces locaux durant plusieurs heures n’a pas été suffisamment étudié : Ainsi, par exemple, les locaux du 20, rue d’Anjou de la Maison du Whisky ayant été récemment rénovés et agrandis, de nouveaux espaces en sous-sol ayant été créés (curieusement bien plus exigus que ceux du rez-de-chaussée), je ne comprends pas pourquoi l’on l’a pas disposé un extracteur d’air ad hoc ni mis en place une climatisation adéquate (l’aérateur présent semble peu fonctionnel), qui est plus est dans un lieu demeurant sombre et ne permettant pas de voir la vraie couleur de ce que l’on déguste. De manière plus générale en France, il semble aussi (au delà de ces deux dégustations) que nombre d’établissements publics et privés semblent ne pas être au courant que l’on a inventé des systèmes d’éclairages directs et indirects sans chauffe des produits (et accessoirement des personnes !) avoisinants…
Tout cela donne des conditions assez médiocres de dégustation, l’espace est vite saturé, les whiskies sont trop chauds (alors que l’on se trouve dans une cave, un comble!) et la non régulation de l’arrivée du public (un défaut majeur dans les salons et dégustations dans notre pays) que l’on oblige par contre à s’inscrire par internet à l’avance (aucun contrôle à la MdW ce jour là , aussi cela n'a pas de sens) ne permet pas d’optimiser l’espace ni de laisser le temps de bien déguster sans être bousculé ou en nage à mi-parcours… Je passe sur d’autres choses, et sur certains publics parfois irrespectueux (que ce soit dans la vraie vie ou sur la toile, d'ailleurs), c’est minoritaire, mais cela arrive aussi…un peu trop souvent à mon goût. Une dégustation de whisky doit demeurer dans la convivialité à mon sens....
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Autre chose, voici le lien vers la rubrique « Coup de coeur » pour laquelle j’ai posté également une nouvelle note de dégustation sur un single-malt de la distillerie OLD PULTENEY. Ce n’est certes pas une nouveauté, mais une bouteille que j’apprécie beaucoup et devait normalement intégrer le menu de gauche. Seule la notice explicative et historique a pu être publiée, vous pouvez la consulter aussi via ce lien : Fiche OLD PULTENEY 15 ans officiel 1991-2006, 54,9 %
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EVENEMENTS WHISKY A L'ETRANGER:
-FESTIVAL "FEIS ILE" SUR ISLAY, EN ECOSSE:
-Le très attendu festival "FEIS ILE" (sous-titré « ISLAY FESTIVAL OF MUSIC AND MALT » ) édition 2015 vient d’avoir lieu du 23 au 30 Mai 2015 sur l’île d’Islay, en Ecosse, et au vu des échos sur la toile, des témoignages recueillis, et bien que (honte à moi, je sais !) je ne m’y sois pas encore rendu moi-même, je compte bien réparer cela pour faire au moins une visite des différentes distilleries de l’île d’ici un an ou deux. Je ne pouvais pas ne pas l’évoquer au moins brièvement, et l’illustrer grâce à des photos d’amis bloggeurs qui s’y sont rendus cette année. Un grand merci donc à Thomas & Ansgar Speller (lien vers leur excellent site internet ici : Whisky Speller) pour leur généreux partage de photos & récit de ce voyage, ainsi qu’à l’établissement hôtelier Islay House (lien vers leur site : Islay House (hôtel) ) pour cette belle photo de l’embouteillage de PORT CHARLOTTE spécialement produit pour eux par la distillerie BRUICHLADDICH.
Un moment de complicité entre visiteurs du festival, apparemment, le "Ceilidh" (ou bal celtique si j'ose dire), à la distillerie ARDBEG.
Photo: © Thomas Speller
Certes, toute l’année déjà , l’île d’Islay est largement visitée par les touristes comme par les « anoraks » (passionnés) du whisky, et cette semaine là il y a encore davantage de monde au mètre carré (on m’a parlé de souvent une à deux heures de queue pour accéder à chaque distillerie lors des « Portes Ouvertes » spéciales qu’elles organisent à cette occasion) à de multiples événements mêlant dégustations de whiskies, concerts de musiques traditionnelles et autres, avec danses traditionnelles (et « Ceilidh », fête ou l’on est invité à partager des danses également), le tout associé à des dégustations de spécialités culinaires locales, d’associations culinaires avec le whisky, des visites guidées approfondies des distilleries, masterclasses avec des personnalités ou figures légendes souvent locales du whisky, etc…
Pas de vrai festival sans musique, et la preuve qu'on peut allier tradition et modernité. Photo: © Thomas Speller
Mais le « FEIS ILE », c’est aussi (et surtout pour certains) l’occasion d’acquérir (voire même parfois d’embouteiller) sur place des éditions limitées spéciales, souvent proposées brutes de fût, voire même de déguster, voire d’acquérir des mises en bouteille spécifiques à cet événement proposées par des négociants (par exemple cette année Douglas Laing-voir note de dégustation de cette bouteille plus haut), mais aussi de rencontrer des amateurs de whiskies de toute la planète, bref, un événement très attendu. Signalons entre autres (je ne peux ici les citer toutes en détail, cet éditorial étant déjà long, car il y a en a au moins une par distillerie, plus d’autres spéciales ou de négoce-et bien sûr plusieurs liés aux deux distilleries fêtant leur bicentenaire cette année, à savoir ARDBEG avec le « Perpetuum » & LAPHROAIG avec une nouvelle version du « Cairdeas »), un CAOL ILA brut de fût, un très attendu LAGAVULIN triple maturation de 24 ans d’âge millésimé « 1991 » (maturation en fûts de Bourbon, sherry P.X. & « old oak » puncheon), 3500 bouteilles, titrant 59,9 % et vendu £ 124).
Sans doute la photo la plus spectaculaire de tout le festival, lorsque tous les visiteurs de l' "Open day" posent devant la distillerie. Au premier plan
de nombreuses femmmes et bloggeuses (dont Ansgar Speller, que je salue au passage), preuve que le whisky n'est pas qu'un monde d'hommes.
Photo: © Thomas Speller (avec mes félicitations & remerciements)
La distillerie BRUICHLADDICH, qui fêtait aussi le départ à la retraire de Jim McEwan, n’était pas en reste, avec deux versions de BRUICHLADDICH plus un OCTOMORE (nommé « Discovery », c’est un 7 ans d’âge distillé 4 fois, vieille en fûts de sherry, cette fois en bouteille transparente & titrant 69,5 %), mais aussi le PORT CHARLOTTE produit pour l’Islay House (un 10 ans d’âge millésimé « 2004 » titrant 55 % entièrement vieilli en fûts de vin espagnol provenant de la ville de Cadix).
Une véritable invitation au voyage que cette belle photo consacrée à une mise en bouteille spéciale destinée à ce grand hôtel d'Islay. Photo: © Islay House
Signalons aussi, outre plusieurs bruts de fût pour KILCHOMAN (voir sujet plus haut), deux mises en bouteille pour BUNNAHABHAIN (un 11 ans et un 18 ans avec affinage « Moscatel »), les pas moins de trois BOWMORE (voir photo ci-dessous) proposés à cette occasion (si l’on ne compte pas celui accordé à la société S.M.W.S., un 17 ans d’âge de code 3.243 à 57.1 %) : Le « Feis Ile 2015 Virgin Oak », un n.a.s. élevé en fûts neufs, un brut de fût titrant 55,7 %, 1000 bouteilles, titrage 55,7 %, Prix : £ 55 ; le « Feis Ile 2015 Oloroso Sherry Cask 2002 », un 12 ans d’âge à embouteiller soi-même à la distillerie, provenant du fût N° 2214, titrage n.c., Prix : £ 80, et enfin le « Feis Ile 2015 Sherry Cask 1988 », de 26 ans d’âge,248 bouteilles, titrage n.c., Prix : £ 350). De quoi peut être avoir envie de casser sa tirelire (mais attention, toutes ces bouteilles se vendent très rapidement déjà sur place).
Un choix généreux de la part de la distillerie BOWMORE pour ce "Feis Ile 2015", avec plus de trois mises en bouteille (voici les 3 officielles).
Photo: © Bowmore distillery
Un voyage par contre qui se prépare longtemps à l’avance, plus d’un an. Merci de consulter à cet effet les pages consacrées aux sites internet de tourisme sur mon site ici (vers la fin du sujet) : Sites internets conseillés
Voici par ailleurs le lien vers le site officiel du festival : Islay Festival (infos)
Une démonstration de tonnellerie à la distillerie LAGAVULIN, une initiation à l'artisanat du whisky, c'est aussi cela, le "Feis Ile".
Photo: © Thomas Speller, que je remercie encore...
Encore une belle photo, que l'on doit à © Nickolls and Perks, des caves du même nom, dans les Midlands, merci à eux (leur site internet: Nickolls and Perks)
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RĂŞvez bien !
(Sweet dreams !)