Retour sur ma VISITE du 16/05/2025 à la ferme-distillerie HAUTEFEUILLE, située à Beaucourt-en-Santerre, près d’Amiens, en Picardie en Hauts-de-France (et à 131 km de Paris), avec Marie-Astrid & Etienne Hautefeuille (un Grand Merci encore pour leur chaleureux accueil !), y compris l’atelier d ASSEMBLAGE, l’une des activités proposées par la distillerie, activité à laquelle il était trop tentant de participer. Là encore, ce fut passionnant d’évaluer les 8 single-casks proposés, puis de choisir lesquels éventuellement assembler...(voir en fin d'article) et en plus il a fait beau…Mon frère Constantin, que je remercie pour ses belles photos (le reportage allie les miennes & les siennes), m’a rejoint en cours de route avant une réunion de famille pour le week end, et la séance est passée bien trop vite.
Photos de votre serviteur Grégoire Sarafian & de mon frère Constantin Sarafian @droits réservés
L'entrée de l'un des différents bâtiments consacrés à la production des gins & whiskies d'Hautefeuille, ici la distillation
L'entrée officielle de la distillerie, y compris pour l'atelier d'assemblage, et à droite l'un des 3 silos de stockage de l'orge.
Franchement, allez-y, car non seulement le lieu est magnifique (la famille d’Etienne est agricultrice sur 10 générations, la distillerie elle-même, date de 2017), et les installations de la distillerie variées (la visite par Marie-Astrid Hautefeuille était très bien faite) qui elle existe depuis 2017, mais l’atelier d’assemblage propose des types de fûts variés (tourbé, non tourbé, sherry, cognac, porto, etc.), et bien sûr de repartir avec sa propre création…. Voici mon sujet, version longue de la présentation officielle de la distillerie dans les entrées « Les Marques » du menu désormais unique de gauche (si vous êtes sur un ordinateur) ou du bas (si vous êtes sur un téléphone portable) :
Sur les 4 photos ci-dessus, votre serviteur Grégoire dans l'atelier d'assemblage, situé dans la salle du centre de visiteurs & de la boutique, et, pour la dernière, je suis en compagnie des propriétaires des lieux, Etienne & Marie-Astrid HAUTEFEUILLE...
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Le domaine existe depuis 10 générations (1660), l’exploitation agricole familiale étant reprise par Etienne Hautefeuille en 2013 (qu’il gère notamment avec sa femme Marie-Astrid, Alexis Defossez, le maître distillateur & maître de chai & Dany Stackowiak, chargé des cultures de la ferme), tandis que la distillerie a été fondée en 2017 (1ere distillation), après des recherches pour la créer entre 2013 & 2016, avec l’aide du caviste Gaël Mordac. Le premier whisky assemblé (de type single malt) sortira en 2020 (après un single-cask « Réserve du Loup Hardi » distillé en 2015 & mis en bouteille en 2018), tandis qu’il faudra attendre 2022 pour voir un whisky réalisé avec sa propre orge (la distillerie utilise les variétés Planet & Lauréate, cultivées en agriculture raisonnée), sous le vocable « Single Farm » whisky. La production annuelle de la distillerie, qui produit à la fois du gin (deux références à ce jour, catégorie « Dry Gin de Terroir », plus les éditions limitées, voir plus bas...) et du single malt whisky à partir de l’orge de sa ferme est d’environ 20000 litres par an (& environ 10000 bouteilles de gin produites), ce qui, pour comparer à une distillerie écossaise, équivaut à celle de la distillerie Abhainn Dhearg, soit, par exemple, 10 fois moins que la jeune distillerie écossaise Lochlea, et 100 fois moins que la distillerie Bruichladdich ou Glendronach. Cela signifie simplement que l’on peut parler de micro-distillerie pour la taille de la distillerie Hautefeuille.
Le fameux alambic STUPFLER de la distillerie HAUTEFEUILLE, permettant un distillat abouti en une seule passe...
La distillerie dispose de 12 différentes parcelles d’orge (comme les parcelles « Hangard », « Le Bout de la Ville » ou encore « Le Bois Paquet »), cultivées sur un sol marqué par du limon, du bief (argile, silex) ou encore de la craie. L’orge de Printemps n’a pas les mêmes caractéristiques que celles des autres saisons, nous dit-on, elle est plus résistante. La terre est préparée en hiver, semée au printemps, moissonnée en été & stockée voire en dormance à la ferme dans 3 silos dont un réservé à l’orge maltée tourbée (le maltage, comme pour beaucoup de distilleries françaises n’étant pas équipées pour cela, est réalisé en Belgique). L’orge (qui n’est pas cultivée en agriculture biologique mais en agriculture raisonnée) peut être stockée sur une longue période dans ces silos qui utilisent un système de ventilateur avec réfrigération pour une plus longue conservation. Première curiosité, la distillerie est composée, outre de la propriété familiale, de plusieurs bâtiments y compris séparés entre le local ou sont situées les cuves de brassage & de fermentation et celui comprenant l’alambic & une partie des fûts en vieillissement. Le stockage des fûts a également lieu à l’extérieur, pour les fûts en séchage comme pour les fûts d’autres spiritueux ou vins en attente d’être utilisés, dont, par exemple (voir photo ci-dessous) des fûts de Rhum agricole de chez H.S.E (Martinique).
Les 3 cuves internes qui accueillent des malts différents (tourbé pour la dernière)
Curiosité, la cuve d’empatage (en anglais « MashTun », ou cuve de brassage) provient de chez Moët & Chandon (elle est chargée à 650 kg d'orge maltée), et la cuve de fermentation est en acier inoxydable (le temps de fermentation est long, 1 semaine, et la levure utilisée est une levure dite « de distillerie »). L’alcool est distillé tant pour le gin que pour le whisky dans un alambic de type Stupfler (du nom de son inventeur français Jean-Louis Stupfler), de capacité de 600 litres, qui a comme caractéristique principale, pour résumer, d’avoir un système de rectification dénué de plateaux, mais d’un condenseur partiel via un refroidissement contrôlé (d’autres distilleries comme Ergaster, Faronville ou encore Bercloux l’utilisent), qui exerce descente et montée d’alcool simultanée permettant d’obtenir un distillat subtil en une seule passe.
L'alambic STUPFLER permet le contrôle de la distillation de façon automatisée, comme on le voit sur l'écran.
A l’heure actuelle (2025), la distillerie réalise 2 brassins par semaine & 2 distillations par jour. La production annuelle de la distillerie est pour 2024 de 20000 Litres d’alcool pur par an, et côté vieillissement, il y a 600 fûts stockés dans 1 chai traditionnel & 4 conteneurs. Les fûts utilisés par la distillerie peuvent être très variés, comme je l’ai constaté lors de l’évaluation des fûts en vue de l’assemblage, allant de fûts de chêne français neuf (avec souvent une chauffe moyenne de type Cognac, entendre « niveau 3 »), de fûts ayant contenu du Cognac, du Xérès (Sherry de type Pedro Ximenez, Amontillado, voire autre), du Rhum (le plus souvent du Rhum agricole de chez Habitation Saint Etienne, ou « H.S.E. », de Martinique), du vin blanc (Condrieu), du vin rouge (Châteauneuf-du-Pape), ou encore du vin doux naturel (Porto, Rivesaltes), sans parler des fûts de whisky tourbé en provenance d'Ecosse. Personnellement, je serais curieux de voir aussi ce que donne le distillat d’Hautefeuille dans un affinage de vin moelleux ou liquoreux français ou encore dans du Madère...
A signaler, les whiskies de la distillerie sont non filtrés à froid (mais à température ambiante) et non colorés, renforçant leur caractère artisanal.
A l"intérieur du bâtiment abritant l'alambic, des fûts de différentes capacités en cours de vieillissement...
La distillerie produit des Dry Gins, autour potentiellement d’une douzaine d’ingrédients environ, dont bien sûr le genièvre, mais un genièvre sauvage local, donc 2 gins dans une gamme régulière, avec l’«Audacieux » (axé sur une botanique champêtre) & l’« Explorateur » (botaniques de la Baie de Somme), ainsi que des éditions limitées dans sa « Collection Ephémère », dont par exemple celle au « Citron noir » d’Iran, également marquée, entre autres, par la menthe bergamote, la citronnelle, ou encore le sarrasin). Elle utilise pour cela un alcool pur à 96 %
Dans l'un des bâtiments principaux de la distillerie, la "banque végétale" de stockage des ingrédients nécessaires à l'élaboration des gins d'HAUTEFEUILLE.
La distillerie propose actuellement dans sa gamme régulière 2 versions de son single malt : Un « SINGLE FARM » non tourbé & un tourbé, tous deux élevés en fûts de chêne français neuf (chauffe moyenne, dite « type Cognac », et à gros grain), ainsi que de fûts roux de Rhum (habituellement de chez H.S.E.) & en fûts de chêne américain (chauffe « crocodile », forte) et titrant 43,3 %.
La distillerie propose actuellement deux versions non tourbées de son single malt, le « Parcelle HANGARD », élevé en fûts de chêne français neuf (chauffe moyenne, dite « type Cognac »), puis en fûts de Rhum (habituellement de chez H.S.E.) et en fûts de vin Condrieu (un vin blanc de la Vallée du Rhône de cépage 100 % Viognier, et ici de chez Guigal), titrant 43,3 %. Elle propose également une version nommée « Parcelle LE PARC DU CHATEAU », élevée en fûts de rhum, puis en fûts de Xérès de type P.X. (Pedro Ximenez) au même titrage. Ce sont des éditions en petit lot (« small batch ») de plusieurs milliers de bouteilles seulement (environ 4000). Dernière minute (Juin 2025) : La distillerie vient de sortir une édition limitée nommée « DOUBLE-MATURATION », qui allie fût de Rhum & fût de Sherry Amontillado (999 bouteilles), mise en bouteille à 43 %.
Les 3 bouteilles de whisky d'HAUTEFEUILLE de ma collection, avec, au milieu, mon premier assemblage réalisé sur place le 16/05/25.
Ma note de dégustation sur le single-malt HAUTEFEUILLE version « Le Parc du Château » (moisson 2018, élevé en fûts de Rhum & de Sherry P.X., mis en bouteille en 2024, édition 1, 4000 bouteilles, 43,3%) qui sera chroniquée prochainement, avec le « Parcelle HANGARD » déjà en ma possession...Et une vidéo sur mes 3 bouteilles et plus précisément sur mon expérience d'assemblage...
GROS PLAN No 4 / FOCUS No 4:
Visite de la ferme, brasserie & distillerie NORTHMAEN, Normandie, FRANCE
NORTHMAEN Farm, Brewery & Distillery visit, Normandy, France
Mise en ligne le: 12/09/2019-Mise à Jour (& révision) du: 15/06/2021
First published: 12/09/2019 -Updated & revised: 15/06/2021
Toutes photos: © Grégoire Sarafian/Droits réservés, sauf celles avec Dominique Camus & l'affiche du Festival, appartenant à la distillerie (merci à elle)
All pics: © Grégoire Sarafian/Copyrighted, except those with the founder D. Camus & the festival poster, courtesy of the distillery)
Les whiskies dégustés à la distillerie (dont la bouteille acquise sur place), et la brochure de la distillerie.
Dans ce nouveau numéro de la rubrique GROS PLAN, je vous parlerais de ma visite cet été à la ferme-brasserie-distillerie française NORTHMAEN située en Normandie, et produisant principalement de la bière, mais aussi depuis 1999 également du whisky. Vous y trouverez 4 Notes de notes de dégustation concernant leurs différents single malts, tous non filtrés à froid et non colorés.
Merci encore à Céline pour la visite guidée des lieux, très complète, et, il faut le souligner, gratuite pour tout le monde, donc pas seulement pour votre serviteur, et ce, tous les samedi après-midi (détails & horaires de visite sur leur site en ligne, voir plus loin). Merci aussi pour m’avoir laissé échantillonner 3/4 de leurs whiskies (j’ai fait l’acquisition du 4 ème, mon préféré), tous également dégustés sur place, ainsi que de m’avoir fait déguster 3 des 13 bières produites à l’heure actuelle, mais aussi, plus rare même en Ecosse, de nous avoir proposé de goûter l’orge maltée de 4 différentes façons. Comme à l’accoutumée, les dégustations & échantillons gratuits sont appréciées à sa juste valeur, ils m’aident à avoir plus de choix de ce que je peux chroniquer, sachant que je n’ai aucun soutien financier pour acheter du whisky, mais je précise que, comme d’habitude, croyez-le ou non, cela n’a en aucune façon altéré mon jugement au sujet de ces whiskies.
In this new FOCUS number, you will find a report about a French farm-brewery-distillery called NORTHMAEN located in Normandy that I have visited this summer. There are 4 tasting notes about all the whiskies they produce there since 1999, even if it is marginal in their production mainly focused on brewing. All their whiskies are un-chillfiltered & un coloured.
Thanks again to the distillery staff (Céline, here, in one of the 2 dry warehouses, also sheltering swallows part of the year !) for letting us try their production (3/13 beers, 4/4 of their whiskies, and sample 3 of their whiskies (actually 3, because I did purchase a full bottle of the 4th one, which was also my favorite). A thank you to the staff also because we have been proposed to taste 4 different types of malted barley, which is rather unusual in a distillery visit, even in Scotland. The visit is free for everyone, on every saturday (for details, please see the link further below), along with the tastings kindly offered after the visit, at the bar. As usual, to get samples helps me to have more choices of what I can review for you (as I have no financial support of any kind, I can’t buy everything on the market), and it is much appreciated, but I have to precise also that, once again & believe me or not, this doesn’t mean my opinion has been biased in any way.
Céline, notre guide, dans 1 des 2 chais "secs" de la distillerie...abritant une partie de l'année des hirondelles !
Rappel de mon barême de notation/Reminder of my rating system :
Barème de Notation / Scoring System
NOTES DE DEGUSTATION PUBLIEES DANS CE NUMERO (voir plus loin) :
(For TASTING NOTES published in this issue-see further below)
-NORTHMAEN “THOR BOYO” (3 ans), 2019, SINGLE MALT, Single-Cask*, non coloré, non filtré à froid, 42 %
-NORTHMAEN “BRUT DE FUT” (même recette que le “THOR BOYO”) 5 ans, 2019, SINGLE MALT, Single-Cask*, (idem), 53 %
-NORTHMAEN “FAFNIR” (5 ans), 2019, fumé au bois de hêtre, SINGLE MALT, Single-Cask*, (idem), 43 %
-NORTHMAEN “KENNING” (6 ans), 2019, SINGLE MALT, fût d’Acacia (ex-vin de Sauternes), Single-Cask*, (idem), 42,4 %
*A Noter: Tous les single malts embouteillés par cette distillerie sont des single-casks, mais aucun n’est (du moins publiquement) pourvu d’un numéro & d’une date pour le distinguer d’un autre, donc seul le code-barre et l’année d’achat (car il y a pu de stock à chaque fois) peuvent aider à identifier telle ou telle bouteille. Le charme d’une petite entreprise artisanale qui revendique une certaine décontraction dans sa manière de produire ses bières et whiskies !
ENGLISH Note: All the single malts whiskies bottled by this distillery are single-casks, but none (of the ones I saw at least) bear a cask number & a date to help us distinguish one from another. In other words, the casks are numbered & dated for sure, but about the bottles, only the bar code & purchase date can help identify your bottle. This is I guess part of the charm this craft beer & whisky company has, as they like to work in a relaxed way!
Les 4 whiskies proposés par la distillerie, ainsi que la gelée de bière (non dégustée).
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PRESENTATION DE LA FERME-BRASSERIE-DISTILLERIE NORTHMAEN :
Tout d’abord il faut se rendre dans la campagne normande (la ferme-brasserie-distillerie est située à environ 40 km de la ville de Rouen (prendre l’ A28 depuis Paris, par exemple), et prendre un petit chemin pittoresque ou l’on aperçoit tout d’abord le charmant cabanon qui renferme le puits (qui sert à la récupération des eaux de pluie) utilisé pour réduire les whiskies au pourcentage d’alcool souhaité ainsi que les plus anciens bâtiments de la ferme (y compris l’an des 2 chais de la distillerie), puis les plus modernes, dont le principal (de 1500 m2, construit en 2004), qui renferme la brasserie & distillerie, le centre d’accueil des visiteurs (en fait une première pièce sert de secrétariat & de point de vente des accessoires vestimentaires liés aux activités brassicoles des lieux (qui passent de 700 litres à ses débuts à 4000 de nos jours, soit 400 000 litres par an), puis l’on accède à un grand bar, tout simplement situé dans un des halls de production et de stockage des fûts de bières).
Le gigantesque bâtiment qui accueille la brasserie et la distillerie de nos jours, ce depuis 2004
La brasserie, avant de devenir une distillerie mais aussi une ferme, naît en 1997, dans une vieille étable (de 200 m2), de la volonté de Dominique Camus, technicien chimiste, qui va y produire de la bière (jusqu’à 17 variétés différentes à son apogée, 13 de nos jours), puis peu après, il achètera 30 hectares de terre afin d’y cultiver l’orge nécessaire à l’élaboration de ses bières (commercialisées d’abord sur les marchés fermiers de la région), mais aussi de ses whiskies, produits à partir de 1999. C’est en 2002 que sort le premier whisky, le fameux “THOR BOYO” (son nom est né d’une blague, car les premiers résultats décoivent son créateur, mais aussi du fait de l’ancrage volontairement très “Viking”, mais j’aurais l’occasion d’y revenir), et c’est en 2005 que la production du whisky se stabilise, avec petit à petit 4 whiskies différents à proposer au public, dont une version à 53 % nommée “BRUT DE FUT” (version réduite, en réalité), puis une version vieillie en fûts d’Acacia ayant auparavant contenu du Sauternes, ainsi qu’une version fumée au bois de hêtre (ce qui n’est pas commun).
Dominique Camus, le fondateur de la brasserie-distillerie NORTHMAEN, montrant ses récompenses (2 fois médaille d'or au concours agricole)
ENGLISH Summary: The NORTHMAEN farm-brewery-distillery is located in Normandy, around 40 km to the city of Rouen, in a picturesque country area and is partly very old (for instance for one of the 2 whisky warehouses), partly modern (looking more like a generic warehouse than an industrial plant). The first thing you see when you arrive on site is a charming little cabin which shelters a well (more a rainwater reservoir than a genuine well in fact, but it goes 40 meters under the earth) which is mainly used to reduce the whiskies to 40 or around 42 % abv. The brewery (which started in an old stable in 1997, producing only around 700 liters that year) & distillery (since 1999) part is located now in the modern huge building (1500 square meters, built in 2004) which also contains a beer bottle plant (producing now 400 000 liters per year & a bar which is informally the visitor center part, along with the office aside.
The founder, Dominique Camus, was a chemist technician and he experienced there up to 17 different kinds of beers (nowadays there are 13 references). He bought 30 acres of soil to grow the barley he needed for his beers, but also for his whiskies since 1999. The first whisky ever produced by the distillery was the “THOR BOYO” (a joke after the Viking God’s name & a French expression meaning a harsh spirit) launched in 2002, and then 3 other references (see further below) & stabilized production will be set in 2005.
Le vieux puits dont l'eau sert à réduire les whiskies produits un peu plus loin sur le domaine
En termes de marketing, NORTHMAEN se positionne clairement comme lié à l’héritage Viking de la région: Des drakkars venus principalement du Danemark remontent en effet pour la première fois le cours de la Seine en 841, pour y exercer un pillage qui en sera suivi d’autres, ainsi que l’occupation d’une partie de ses berges, ce qui forcera le roi des Francs Charles III le Simple à signer avec les Vikings (et leur chef Rollon) un traité de paix en 911 (le traité de Saint-Clair-sur-Epte), leur concédant l’équivalent de la Haute-Normandie actuelle, en échange de l’arrêt des pillages et de leur conversion au Christianisme. “Le Pays des Hommes du Nord” devient ainsi la “Normandie” (d’ou le nom de la distillerie). Les Vikings resteront dans la région environ 70 ans encore, ceux qui s’y sont installés définitivement le demeurèrent par assimilation. Cet héritage viking est célébré de manière joviale par la brasserie-distillerie NORTHMAEN notamment par l’organisation d’un festival (en Mai ou en Juin), le “NORTHFEST”, qui réunit plus de 2500 personnes chaque année, autour d’un camp médiéval reconstitué, dans lequel les métiers artisanaux y sont mis à l’honneur, des concerts de musique organisés, de la restauration également et bien entendu les bières & cervoises de la brasserie y sont dégustées.
Un échantillon des bières produites par NORTHMAEN, avec leurs étiquettes folkloriques !
ENGLISH Summary: Marketing wise, the distillery clearly plays the spectacular Viking influence chord, but it isn’t an invention, as Viking longships coming from Denmark have been sailing back up the River Seine (a famous river that also crosses the city of Paris) in 841, and after decades of pillaging, a peace treaty was signed between the chief Viking Rollon & French (“Francs” at this time) King Charles III the Simple in 911, so the Vikings stayed there for around 70 years more before most of them were finally assimilated within the local population and embraced Christianity. So NORTHMAEN brewery-distillery celebrate his (...ok partly !) Viking heritage with a yearly festival (in May or June) called “NORTHFEST”, where 2500 people are gathered around a medieval camp reconstruction. Ancient craft occupations are shown, as well several other activities related to Medieval times. Music concerts are organized & of course beers (including ancient “Cervoise” beers) & whiskies from the distillery are poured there.
Concernant le WHISKY: La ferme produit de l’orge sur 30 hectares, ainsi que du blé sur 10 hectares. Trois chais sont consacrés à la maturation du whisky, deux chais “secs” (j'ai visité l'un des deux) et un “humide” (dans une ancienne cave à fromage, fermé au public, l'entrée étant très glissante, mais j'ai pu le visiter en 2021). Un tonnelier local et un autre situé à Bordeaux (Bossuet), voire d'autres encore, fournissent et entretiennent des fûts de chêne ayant contenu du vin de Bordeaux rouge, ou encore des fûts d'acacia ayant contenu du Sauternes, tandis que d’autres sont remplis d’eau-de-vie de céréales (je suppose que la guide a voulu dire « distillat de whisky »), avec enfûtage (réduit) à 63 % d’alcool. La distillerie produit du whisky que durant 2 saisons de distillation, au mois de février et au mois d’avril.
Les différents types de maltage de l'orge utilisés par la distillerie, et au premier plan, les houblons.
Il y a actuellement 4 whiskies qualifiés de single malt produits par la distillerie. J’emploie volontairement et non péjorativement l’adjectif “qualifiés” car selon les normes écossaises, par exemple, ces whiskies ne pourraient vraisemblablement pas être considérés comme des single malts en raison du mode original de production local, mais aussi, pour certaines versions, l’emploi de fûts qui ne sont pas des fûts de chêne, la distillerie utilisant parfois, pour la version "Kenning", des fûts d'acacia. Autrement, ce sont des fûts de chêne ayant contenu du vin de Bordeaux rouge, grattés, toastés & modérément brûlés. Particularité principale côté distillation: La distillerie utilise un vieil alambic (1969) itinérant de spiritueux autres que le whisky (Armagnac, ici, mais parfois on faisait au du Cognac ou du Calvados dans ce type d'alambic) qui est théoriquement un alambic à repasse, mais d’après ce que j’ai compris s’apparente davantage formellement à un alambic à colonne continue (utilisée en Ecosse pour les single-grains & autres spiritueux) qu’à repasse (d'après ce que j'ai retenu de la visite), avec col coupé (un peu comme la distillerie OLD PULTENEY), mais plusieurs plateaux de rectification (là on se rapprocherait plutôt de LOCH LOMOND) et surtout le brassin n’y est distillé qu’une seule fois (ce qui n’est pas accepté pour la dénomination single malt en Ecosse). Autre singularité, possible car la production est faible en quantité (35 fûts de whisky par an seulement y sont produits), l’usage de bois pour le chauffage de cet unique alambic pendant longtemps (il est maintenant chauffé au gaz). L’alcool monte jusqu’à 80 %, et est mis en fût (ou “enfûté”) à 63 % (en Ecosse, rappelons que la règle courante, notamment pour faciliter la vente en vrac d’alcool d’une distillerie vers une compagnie d’assemblage, est d’enfûter à 63,5 %, en tout cas depuis le milieu des années 2000). Chaque bouteille de whisky produite ici est un fût unique (“single-cask”) élevé dans des fûts de 90 à 100 litres, voire davantage, et donne en général entre 210 (pour la version “BRUT DE FUT”) et 250 bouteilles (pour les 3 autres versions réduites à 42 ou 42,4 %).
Les 7 différentes cuves de brassage, chacune pour l'élaboration d'une bière différentes (7 bases pour les 13 bières produites)
ENGLISH Summary (more about their WHISKIES): The NORTHMAEN farm produces barley on 30 acres, plus wheat on 10 acres. Three warehouses are devoted to whisky casks maturation, two “dry” one (I have visited one of them), and a “damp” one (from the 19th century). A local cooper & another one located in Bordeaux (South East France) provides the distillery with casks that previously held red wine or distilled barley, then, once emptied, shaved, toasted & medium recharred (these kind of casks are these days named "S.T.R." & more & more often used especially by new distilleries in Scotland & England), the casks are filled with new make reduced to 63 % abv. NORTHMAEN has only 2 distillation seasons, one in February, the other one in April.
L'unique vieil alambic itinérant très original de la distillerie, significatif de nombre de distilleries françaises, pratiquant la récupération.
The distillery produces 4 whiskies that are called single malts. I use the term “called” because I am not sure that if the whisky was made in Scotland it would have the right to be called “single malt” because of the original production mode NORTHMAEN uses: For some expressions such as the “KENNING”, the distillery uses acacia cask & not oak casks, while for the others they use only ex-Red Bordeaux wine S.T.R. casks (though they're moderately recharred only or not recharred). The main particularity distilling wise here is that NORTHMAEN uses an old (1969) single wandering still which was previously used for other spirits than whisky (Armagnac, mainly, sometimes Cognac or Calvados). The unique still looks like a cut swan neck (a bit like OLD PULTENEY’s one), but is in practise rather used as a column still (as I've been told), and only once (one distillation only). Another unusual thing to mention here, because the whisky production is low (35 whisky casks are filled only in a year), for a long time the still was heated with wood, even if in a more recent time it is now heated with gas. The alcool goes up to 80 % abv, then is reduced to 63 % for cask filling. Each bottle of whisky produced here is a single-cask matured in 90 to 100 liters (sometimes more) casks, and gives most of the time around 210 bottles (for the “Cask Strength” version) to 250 bottles (for the 3 other expressions reduced at 40 or 42-42,4 % abv).
Le chai "sec" de la distillerie, vu sous un autre angle. C'est un chai traditionnel, mais ouvert sur l'extérieur le plus souvent, ce qui l'est moins.
Un mot sur leurs BIERES : L’orge (pour la plupart des références) et le blé (pour la bière blanche) sont produits localement, sur le domaine, tandis que les houblons (le houblon est la plante qui donne à la bière son amertume, cette plante est absente de la variété de bière qui deviendra ensuite du whisky) viennent de Belgique (par sacs de 25 kg), mais l’objectif de Dominique Camus est de pouvoir produire prochainement en agriculture biologique et le plus local possible. 2 à 3 brassins sont produits chaque semaine (1 tonne brassée donne 700 litres de drèches-des résidus destinés à l’alimentation animale), ce qui donne 4000 litres de bière en une journée. 3 principaux types de malt sont utilisés pour la production des bières, le “Pilsen” (pour la bière blanche-du malt de blé), le “Caramel” (pour la bière blonde), et le “Chocolat” (pour la bière brune), ainsi que du Froment. Le malt chocolat est connu surtout pour sa couleur très foncée du à une forte torréfaction de l’orge, et les amateurs de whisky l’ont probablement déjà rencontré dans la version nommée “Signet” du single malt écossais GLENMORANGIE (lancé la première fois en 2008), et auparavant, par exemple à une occasion par la distillerie The BALVENIE dans une version nommée « Roasted Malt », une édition limitée parue en 2006. Hormis la mise en cartons des bouteilles, demeurant manuelle, la production est semi-automatisée (le domaine emploie entre 5 et 9 personnes, 5 l’été apparemment, durant notre visite), les cuves de brassage & de fermentation sont en acier inoxydable, et pour des raisons d’hygiène, 7 cuves de fermentation différentes sont utilisées pour les bières, une pour chaque variété.
La brasserie produit aujourd’hui 13 variétés différentes de bières (certaines combinant, sauf erreur de ma part, plusieurs des 7 variétés de base), dont les 3 bières que j’ai pu déguster: La “Blanche” (parfumée à la coriandre, excellente), à 5 %, “La Belle au Bûcher” (en hommage à Jeanne d’Arc!), une bière ambrée fumée au bois de hêtre (une originalité, mais je ne l’ai pas aimée), à 5 %, la ”Bière des 11 siècles de la Normandie” (aromatisée à l’écorce d’orange amère & à la réglisse-excellente !), titrant 11 %. D’autres bières sont aromatisées à la cannelle, au miel, à la châtaigne, par exemple. Il existe aussi une cervoise nommée “Yggdrasil”, qui est infusée au frêne. A noter, faute de rentabilité, la bière parfumée à la bruyère a du être abandonnée, hélas. Les amateurs de bière écossaise à la bruyère, eux, se rattraperont sur la “FRAOCH”, de tradition millénaire (2000 avant J.C.!).
Le nombre de bières différentes produites par la brasserie NORTHMAEN est impressionnant, 17 par le passé, encore 13 de nos jours.
ENGLISH Summary (more about their BEERS): The barley used for most of NORTHMAEN beers and the wheat (used for the white beer) are produced locally on the farm, while the hops (for those who don’t know the hop is the plant that brings bitterness into beer, but when you produce a beer to become whisky after distillation, you don’t add hop) are coming from Belgium (by 25 kg bags). But Dominique Camus’s goal is to create soon beers that will be 100 % organic & as much local as possible in the process. He makes 2 or 3 washes each week : One brewed ton of wash makes 700 liters of draff (draff is barley husk & other residue that are used to feed most often cattle), which becomes 4000 liters of beer per day.
Three main malt types are used for beer production, the “Pilsen” (for the white beer, it is basically malted wheat), the “Caramel” (for blonde beer), and the “Chocolate” (for stouts), as well as some other variety of wheat called “froment” in French. The “chocolate malt” is mostly famous for its very dark color due to a heavy roast of the barley, and whisky lovers probably know it already & mostly about a GLENMORANGIE expression called “Signet” using this particular malt type (first released in 2008), and for instance before it, once in a 14 yo The BALVENIE expression called “Roasted Malt”, a limited edition released in 2006. Another thing, except the bottles boxing, manual, the production is half-automated, with 5 to 9 people employed (5 during summer it seems, when I visited it), the mashtun & the washbacks are made of stainless steel, and, for health reasons, 7 different washbacks are used for the beers, one for each current type of beer produced.
The brewery produces currently 13 different types of beers, some combining several ones from the 5 to 7 basic types produced, including the 3 beers I did taste during my visit: The “White” (“Blanche” in French), flavoured with coriander, excellent, 5 % abv, the “Beauty on the stake” (“La Belle au Bûcher”, a tribute to Joan of Arc!), a stout beer smoked by using beech tree oak (quite original, but I didn’t like it), at 5 % abv, and the “11 Centuries Norman Beer” (in French: la ”Bière des 11 siècles de la Normandie”), flavoured with bitter orange peel & liquorice, an excellent one I have to say, with a high abv of 11 %. Other beers are flavoured with cinnamon, honey, chestnut, for instance. There is also a “cervoise” (a very ancient type of beer, sometimes also called “barley beer”) called “Yggdrasil” infused with ash tree oak. Unfortunately, because of a too low cost-effectiveness, another very old type of beer, flavoured with heather, had to be stopped recently. Heather flavoured beer lovers can still catch a Scottish one called “Fraoch”, a more than millenary one, from 2000 B.C.
Un fût de bière en métal, prêt à partir pour alimenter l'un des établissements partenaires (bars, restaurants, etc...)
Pour en savoir plus et visiter la ferme-brasserie-distillerie NORTHMAEN :
(to learn more & visit the NORTHMAEN farm-brewery-distillery):
NOTES DE DEGUSTATION :
(TASTING NOTES)
-NORTHMAEN “THOR BOYO” (3 ans), 2019, SINGLE MALT, Single-Cask*, ex-fûts de vin de Bordeaux rouge (fûts de chêne grattés, toastés, puis modérément brûlés); whisky non coloré, non filtré à froid, 42 %:
Couleur: Or à vieil or. Nez: Fin, marqué par la verveine, le miel (voire même une note d’hydromel), le cidre, de discrets agrumes & autres fruits confits (orange, abricot, papaye) mêlés d’esters, de fleurs, il est également marqué par une petite note de caramel au beurre salé, curieusement. Bouche: La verveine, l’hydromel (note assez affirmée), le miel & le cidre, ainsi que quelques esters, dominent le palais, tandis que quelques épices douces donnent un effet de picotement sur la langue en finale. Assez plaisante, mais certes singulière pour les habitués du whisky écossais, elle est plutôt agréable. Tenue à la dilution: L’ajout de quelques gouttes d’eau révèle une note de levure de bière qui trahit son jeune âge, mais le whisky fait toujours preuve d’une belle souplesse, avec une dominante végétale et florale plus affirmée. Attention cependant, car davantage d’eau ferait ressortir une note cartonneuse discrète, mais peu agréable. Conclusion: Un bon whisky apéritif, sans prétentions, plutôt bien fait, très fin mais tout de même expressif, bien que distillé une seule fois et dans un alambic proche des alambics à colonne ! Indication de Prix (à noter, il s’agit ici du prix de vente à la distillerie, il sera supérieur ailleurs): 33 €.Note confirmée (après 3 dégustations): 85/100
ENGLISH Version (this entry level expression is matured in ex-Red Bordeaux wine oak casks for 3 years, is non colored & non chill filtered, and is always from a single cask, reduced here to 42 % abv). The name "THOR BOYO" is a play of words between the Viking God "Thor" & the French expression "tord boyaux" which basically means "rotgut", as the distiller named the first batches runs...) :
Color: Gold, to old gold. Nose: Refined, with clear notes of verbena, honey (even some mead-fermented honey), cider, some discrete citrus fruit & other candied fruit (orange, apricot, papaya), mixed with estery notes, diverse flowers, but also, strangely, with a wee note of salted butter caramel. Palate: The verbena, the honey & mead, some cider & esters dominate the palate, while some sweet spices provoke a slight prickly impression in the finish. With water: A few drops of water reveal a beer yeast note that confirms its young age, and more suppleness, while the green & floral notes are leading, but more water might also bring more of a discrete but unpleasant cardboardy note. Conclusion: A nice aperitif whisky, unpretentious, rather well made, rather light, but with some expressivity despite the fact it is only distilled once & in a special still that works almost like a column still ! (even if it doesn't seem to be the case). Like the 3 others, it is non chill filtered & non colored. Price indication (distillery price, expect a higher one elsewhere/Limited distribution, so please see retailing places on the distillery’s website): Confirmed rating (after 3 tastings): 85/100
-NORTHMAEN “BRUT DE FUT” (même recette que le “THOR BOYO”) 5 ans, 2019, SINGLE MALT, Single-Cask*, non coloré, non filtré à froid, non réduit, 53 %:
Couleur: Vieil or. Nez: Puissant, marqué par la verveine, mais surtout par une note d’hydromel très puissante, de miel d’acacia, de bruyère & de châtaigne, il révèle également au second plan des notes de cidre, d’agrumes & autres fruits confits (orange, abricot, papaye), des notes mêlés d’esters, de fleurs. Il évolue ensuite sur une note de levure de bière qui s’éloigne un peu de la note de cidre initiale, et une note de solvant apparaît, et presque une note de seigle épicée. L’on se rapproche du “territoire aromatique” des whiskies de seigle nord-américains. Bouche: L’hydromel domine nettement en attaque, les notes miellées variées également (la bouche reprend fidèlement les notes du nez), les notes fruitées sont assez fondues, tandis que des épices douces viennent enrober cette note étonnante proche du seigle, acidulée et parfumée (fleurs capiteuses). Aromatiquement parlant, là encore, l’on se rapproche des “Rye” whiskeys, et cela m’évoque un croisement improbable entre l’EDDU “Silver” (un autre whisky français, mais à base de blé noir) et le fameux LOT 40...Singulier, en effet, et plutôt bon ! Tenue à la dilution: L’ajout de quelques gouttes d’eau donne plus de souplesse à l’ensemble, avec de riches notes de miel et de fruits acidulés & de fleurs capiteuses au premier plan, les notes plus discrètes (végétales, épices) étant reléguées au second plan. Conclusion:Un whisky puissant, bien parfumé, peut être le meilleur de la gamme avec le “KENNING” (assez différent), et avec d’étonnantes saveurs d’outre-Atlantique... Indication de Prix (à noter, il s’agit ici du prix de vente à la distillerie, il sera supérieur ailleurs): 100 €.Note confirmée (après 3 dégustations): 87,5/100
ENGLISH Version: Color: Old gold. Nose: Powerful, displaying notes of verbena, but mostly with a powerful mead note, and several honey notes as well (acacia, heather, chestnut), but also reveals, on the second ground, notes of cider, citrus fruit & other candied fruit (orange, apricot, papaya), mixed with estery notes, diverse flowers. Then it evolves in a beer yeasty note (that goes away from the initial cider note), and a solvent note appear, and a note almost like a spicy & rye note that rings a “Northern American” bell to my ears. Palate: The honey & mead notes dominates clearly the palate, at least on the attack, everything else is on a second ground, with faithfulness towards the nose. Fruity notes are melted, some sweet spices appear & coat this singular rye-like acidulous note, perfumed with some heady flowers. Again I’m thinking of Northern American rye driven whiskeys, but even more of an improbable crossing between the EDDU “Silver” (another French whisky, but from Brittany, made using buckwheat) and the famous LOT 40 from Canada...Unusual, indeed, and rather good! With water: A few drops of water reveals more suppleness to the ensemble, with rich honey notes, acidulous fruit & heady flowers on the first ground, then more discrete green & floral notes, but on the second ground. Conclusion: This one is said to be the “Cask Strength” version of the “THOR BOYO”(even if it is reduced...), but also aged two more years. Maybe the best of the core range along with the “KENNING” (which bears a different recipe) in my opinion, and with some amazing Northern American aromatic echoes. Like the 3 others, it is non chill filtered & non colored, but it is also unreduced. Price indication (distillery price, expect a higher one elsewhere/Limited distribution, so please see retailing places on the distillery’s website): 100 €.Confirmed rating (after 3 tastings): 87,5/100
-NORTHMAEN “FAFNIR” (5 ans), 2019, fumé au bois de hêtre, SINGLE MALT, Single-Cask*, non coloré, non filtré à froid, 43 %:
Couleur: Vieil or. Nez: Note de fumée totalement inhabituelle (évoquant ni un Islay, ni les autres îles, ni un Speyside fumé, ni un Orkney, etc…), puis notes typiques de la distillerie (verveine, miel/hydromel, fleurs & fruits variés, plantes aromatiques). Bouche: C’est là que cela se gâte, car cette note de fumée inhabituelle est prenante, désagréable, et écrase presque complètement les autres notes de la distillerie encore perceptibles au nez (seul quelques notes de miel & d’esters parviennent à s’exprimer un peu). Cette note fumée dominante souligne à la fois une certaine immaturité et pour moi un défaut, symbolisé par une désastreuse forte note cartonneuse en milieu et fin de bouche qui semble profondément liée à la note fumée, mais je peux me tromper. Tenue à la dilution: Mauvaise! Conclusion: Une version étrange, plutôt déséquilibrée, avec de gros défauts, et pour moi le pâle reflet de ce que peut faire la distillerie. Une expérience de fumage alternatif à la tourbe qui pour moi ne devrait pas être renouvelée (la bière fumée au bois de hêtre ne m’a pas plu non plus). Indication de Prix (à noter, il s’agit ici du prix de vente à la distillerie, il sera supérieur ailleurs): 53 €.Note confirmée (après 3 dégustations): 44/100
ENGLISH Version: Color: Old gold. Nose: A very unusual smoky note dominates the nose (this one is smoked using beech tree), a different note from the different types of smoke that Scottish varied areas distilleries produce (neither an Islayer or Islander, nor a Speysider). Then, the typical NORTHMAEN note appear (verbena, honey/mead, varied fruit & flowers, some botanicals as well). Palate: This is where the things gets tough, unusual, unpleasant, because this weird smoky note takes the lead, at the point where it almost erases all the other notes. Sure one can still feel a bit some honey & estery notes, but they struggle to have their say. I find this whisky showing some immaturity there and with another major flaw, a strong cardboardy note that appears at mid palate & in the end. It seems that this note & the smoke are linked, but I might be wrong. With water: Just forget the idea, because it would be even more cardboardy! Conclusion: A weird expression, rather unbalanced, with some major flaws, and not very faithful in my opinion to what the distillery can do. An experience (using a beech tree for the smoke) that the distillery should probably think of stopping it in my opinion. Besides, I also didn’t like the beer also smoked by beech tree at all. Price indication (distillery price, expect a higher one elsewhere/Limited distribution, so please see retailing places on the distillery’s website): 53 €.Confirmed rating (after 3 tastings): 44/100
-NORTHMAEN “KENNING” (6 ans), 2019, SINGLE MALT, fût d’Acacia ayant contenu du vin de Sauternes, Single-Cask*, non coloré, non filtré à froid, 42,4 %:
Couleur: Acajou à ambrée, à reflets orange/rougeâtres. Nez: Fin, d’abord un rien cartonneux, mais c’est fugace, puis très vite un complexe bouquet qui rappelle à la fois le “THOR BOYO” (en version brut de fût), avec de belles notes de miel de bruyère, d’acacia (voire de châtaigne), d’esters, de fleurs un rien capiteuses (lilas), et allant vers autre chose: Une corbeille variée de fruits confits & fruits secs, comme une note de carton ou bois brûlé brûlé (mais légère & plaisante), des notes de cidre & de poiré. Bouche: Belle complexité en bouche également, avec beaucoup de finesse (n’oublions pas aussi que nous parlons là d’un whisky distillé une seule fois dans un alambic peu orthodoxe !). Belle reprise des notes du nez, avec un bel équilibre (miels divers, fruits & confits & secs, avec une tonalité orientale: raisins de Corinthe, dattes, figues, mais aussi abricots, pruneaux), quelques épices douces (gingembre doux), mais aussi une note d’orge maltée torréfiée, et une pointe de chocolat noir. Tenue à la dilution: Ne pas trop diluer étant donné le faible titrage, mais quelques gouttes d’eau révèleront, outre une continuation avec souplesse de ces mêmes notes, une très discrète mais délicieuse note de sherry à l’ancienne (symbolisée par des cerises au marasquin), de noix écrasées et de pudding de Noël allégé en sucre. Presque une note d’Armagnac aussi. Conclusion: Un pari réussi, l’influence d’un vieux fût de Sauternes sur le distillat très léger et délicat (et fragile aussi) de la distillerie. Pour moi une vraie réussite ! Indication de Prix (à noter, il s’agit ici du prix de vente à la distillerie, il sera supérieur ailleurs): 75 €.Note confirmée (après plus de 4 dégustations): 89/100
ENGLISH Version: Color: Between mahogany & amber, with some orange to red reflections. Nose: Refined, sharp, a bit cardboardy at first (hopefully it doesn’t last), then there is quickly a complex bouquet that reminds me both the “THOR BOYO” (the Cask Strength one), with beautiful heather honey, acacia honey (even chestnut honey), some esters, some a bit heady flowers (lilac), but also going to something else: A varied candied & dried fruit basket, with a bit of burnt cardboard or wood (but light & pleasant), then notes of cider & poiré (“poiré” is a French cider made of fermented pears). Palate: There is a beautiful complexity on the palate as well, with a lot of finesse (let’s not forget we’re talking of a whisky distilled only once, and in an unorthodox still to say the least!). Nicely, the palate is faithful to the nose, with a beautiful balance, mixing varied honey types, candied fruit, dried fruit (with an oriental touch: currants, dates, figs, but also apricots, prunes), some sweet spices (including sweet ginger), but also a roasted malted barley note, with a hint of dark chocolate. With water: Do not dilute as the abv is already low, so a few drops of water will be enough to help getting more suppleness about the same notes, but also to bring new ones, such as a discrete but delightful old fashioned sherry note (symbolized by maraschino cherries notes), crushed walnuts & “diet” Christmas Pudding. I also almost notice an Armagnac note there. Conclusion: A won bet here, to let the Sauternes wine cask speak & play on a very light & delicate distillate (& fragile as well). A real success here in my opinion. Price indication (distillery price, expect a higher one elsewhere/Limited distribution, so please see retailing places on the distillery’s website): 75 €. Confirmed rating (after more than 4 tastings): 89/100
EPILOGUE (note du 15/06/2021): Davantage bientôt sur cette distillerie de manière un peu inattendue sans doute pour vous, un peu moins pour moi, mais j'espère vous annoncer une bonne nouvelle très bientôt, plus vraisemblablement désormais à la rentrée... A suivre ! Un indice...? Je suis retourné à la distillerie en Mai 2021 & pas que pour "regarder"!
EPILOG (note from 15/06/2021): More soon about this distillery in a way that might be unexpected from me to you, a bit less to me, though, and I hope to bring you some good news soon, in the fall now most probably...To be followed ! A clue for you...? I did go back to this distillery in May, this year, and I didn't only "watch" !
VOYAGE EN ECOSSE (Mon Voyage de 2018, voir plus bas svp)
GREG'S WHISKY GUIDE'S SCOTTISH TRIP of 2018 (please scroll below)
Mise à jour du (update) : 19/04/2021 & 25/05/2025
Greg's Whisky Guide à la distillerie ABERFELDY dégustant un CRAIGELLACHIE 21 ans édition limitée...
Tout ce que vous aimeriez savoir sur MON VOYAGE EN ECOSSE de 2018 plus loin dans cet Editorial...
Everything you'd like to know about MY SCOTTISH 2018 TRIP a bit further below in this Editorial...
Photo/Picture: © Grégoire Sarafian
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GREG'S WHISKY GUIDE sur YOUTUBE:
EVENEMENT sur ma chaîne YOUTUBE : Le premier épisode de la série "MEET THE MASTERS" (un "LIVE Stream" ou vous pourrez poser des questions via le chat) aura lieu le Vendredi 4 Octobre 2019 chez moi à Paris avec un invité prestigieux, le maître-assembleur de la maison Hiram Walker & Sons (LOT 40, J.P. Wiser's, Pike Creek, Gooderham & Worts), j'ai nommé Don LIVERMORE :
EVENT on my YOUTUBE Channel: The first episod of my series called "MEET THE MASTERS" (a LIVE Stream in which you will be able to ask your questions through the chat) will take place in October, 4 on Friday, directly from my house in Paris, with a very special guest, Don LIVERMORE, Hiram Walker & Sons distillery brands (LOT 40, J.P. Wiser's, Pike Creek, Gooderham & Worts) master-blender:
LIVE With Don LIVERMORE (click here/lien ici)
Don LIVERMORE et son sublime LOT 40 (100 % Rye Whiskey) ici au Whisky Live Paris 2018. Photo © Grégoire Sarafian
EVENEMENTS (EVENTS) :
REPORTAGE SUR MON VOYAGE EN ECOSSE EN SEPTEMBRE 2018 :
MY SCOTTISH JOURNEY IN SEPTEMBER 2018
VISITE de 6 Distilleries en 4 jours : ABERFELDY, BALBLAIR, The DALMORE, GLEN MORAY, The GLENLIVET, LINDORES Abbey Distillery...
A Noter : Mon reportage sera finalement divisé en 4 parties, correspondant aux 4 jours du voyage, merci de votre patience ! Le reportage complet inclura au total plus de 30 Notes de dégustations en français & en anglais…
Important Note: My Scottish Journey report will finally be divided in 4 parts, related to the 4 days of my journey, thanks for your patience! The full report will include more than 30 Tasting Notes that I have also translated in English…
Aucun doute, nous sommes à EDINBURGH, et partout ou nous allons, son architecture est splendide !
JOUR 1/DAY 1 :
Mise en ligne le: 11/11/2018 -Mise à Jour du: 13/01/2019
First published : 11/11/2018 -Updated : 13/01/2019
Photos: Tous droits réservés © Grégoire Sarafian & Olivier L.M. (pour la majorité des photos), sauf si précisé. Merci à mon ami Hugh pour son aide (révision du texe).
Pictures: Copyright © Grégoire Sarafian & Olivier L.M. (for the majority of them), except some, quoted. Thanks to my friend Hugh for his help with revising the text.
Quelques souvenirs d'Ecosse...pour ce qui n'est que du solide !
INTRODUCTION :
NOTA: A la fin de l’année 2017, en faisant l’acquisition par curiosité d’une bouteille de SIR EDWARD’S « Smoky » dans une grande surface, attiré également par l’offre de voyage en Ecosse sur tirage au sort qui était proposée avec, or j’ai gagné ce voyage pour deux personnes, en voiture, à la date de mon choix. Ne conduisant pas et étant évidemment intéressé par les dégustations dans les distilleries, j’ai fait appel à un ami pour m’accompagner dans ce périple en Septembre 2018. Je tiens à remercier ici chaleureusement la société SIR EDWARD’S et ses partenaires pour l’organisation de ce voyage, à savoir les agences Cestas & Gaéland Ashling, mais aussi bien sûr cet ami, Olivier, qui a été d'une aide et d'un soutien très précieux.
Il s'agissait d'un voyage de 4 jours et 3 nuits,dans les régions des Lowlands (en partant d'Edinburgh), puis des Highlands du Centre & du Sud, en remontant vers le Speyside (« sous-région » des Highlands, représentée à part sur les cartes de whisky étant donné le nombre de distilleries qui y figurent, soit environ 50 sur 128 au total dans le pays), puis les Highlands du Nord (sur une courte partie du séjour, nous avons pu voir la mer, et notamment le fjord "Moray Firth"). L'objectif principal du voyage était de visiter 6 distilleries de whisky, plus si possible ce faisant faire du tourisme & du shopping.
Sur l'impériale du bus AIRLINK, un express qui conduit de l'aéroport d'Edinburgh à la vieille ville en 30 minutes, avec mon ami Olivier,
sans qui ce voyage n'aurait pas pu se faire, déjà parce que je ne conduis pas ! Encore un grand merci à lui.
ENGLISH SUMMARY: This journey began by my usual « weekly whisky shelves browsing » in my local supermarket (a huge one), where I noticed a new expression of blended whisky SIR EDWARD’S called “SMOKY”. With the bottle a printed paper came along, proposing the bottle’s buyer to possibly win a 4 days journey to Scotland for 2 people by lucky draw, after having answered a simple question. I won this draw (which I didn’t get it was a tour by car-I don’t drive-so I asked a very good friend, Olivier, to come with me & be the driver and he accepted-you’ll see him in some pictures. He’s been very helpful so I thank him here again…) & chose the beginning of September this year to travel to Scotland. My plan was to try to visit 6 distilleries in 4 days, if possible do some tourism & shopping, this with a 3 nights stay already chosen by the organizer of this travel at 3 different locations, from Edinburgh to Northern Highlands. I want to thank here warmly the sponsor of this journey, SIR EDWARD’S blended whisky brand & the 2 travel companies working to help apply this lucky draw, French agencies Cestas & Gaeland Ashling.
Le prestigieux fabricant de kilts d'Edinburgh, qui vend aussi de nombreux autres articles écossais. Une visite impressionnante...
Malgré quelques péripéties essentiellement concentrées sur l'arrivée à Edinburgh (problèmes liées à la location de la voiture, rendue plus fastidieuse vu la taille gigantesque de l’aéroport…) et sur le départ vers Paris du même aéroport (perte de samples car mauvaise anticipation de ma part des contrôles de douane concernant les liquides...très réglementés), je dois dire néanmoins que l'objectif de faire 6 distilleries en 4 jours a été atteint, même si mon programme je le reconnais était un peu trop ambitieux et serré côté timing. Ceci a pu être réalisé aussi parce que la variable d'ajustement a été le repas (nous avons du renoncer à plusieurs des étapes prévues au profit d’une restauration rapide en supermarché ou au centre d'accueil des distilleries-attention, il n’existe cependant pas toujours d’offre de restauration rapide dans ces lieux !-DALMORE par exemple, n’en avait pas) pour plus de réalisme, c'est à dire nous permettre d'arriver à tenir notre objectif de visites et d’arriver à l’heure à ces visites pour assister aux visites guidées (réservation de nombreux mois à l’avance conseillée, voire parfois à confirmer par téléphone peu avant). Par ailleurs, nous avons eu beau temps presque tout le temps, ce qui est appréciable (juste un peu de temps gris et quelques gouttes).
Le monument à Walter Scott, grand écrivain écossais (1771-1832), près de la gare Weverley Station, à Edinburgh.
ENGLISH SUMMARY: Despite a few problems concentrated in Edinburgh (time lost for car renting issues, and customs at the return-too many samples) at the beginning & the end of our round-trip, all the rest, the essential, went very well and I’m proud (& relieved) that we manage to stay on course (to visit 6 distilleries in 4 days) despite a hectic schedule (2 distilleries per day is possible to do but maybe difficult if any delay occurs, the ideal being probably only 1 per day, for a total of 6). When our schedule was too tight & we were going to be late for the next distillery visit, we decided to forget about the nice pub or restaurant we planned to eat in to for just grab a sandwich somewhere or try the distillery’s café (dear readers, make sure you check it before travelling if each distillery you intend to visit have a lunch room or bar providing food because all do not have one-The DALMORE, for instance, did not have any food in its bar.
Guided Tours in Scottish distilleries are often proposed on several options formulas, from the cheapest (around £ 10) to the most expensive ones (between £ 50 & 80, sometimes up to £ 500). All these tour provide a distillery visit (partly or fully), and often one or several drams offered at the end of the visit. Drivers are encouraged not to taste any whisky, but rather to take samples to taste later, or buy the "driver’s kit" on some places (with empty samples & sometimes goodies as well). And, before I forgot, we had a great sunny weather almost all the time, except a few moments (cloudy, and a bit rainy).
Deux vues de la carte d'Ecosse (un peu tronquée ici) pour montrer notre périple, en haut le circuit global,
en bas le passage dans la région du Speyside, ou sont concentrées près de 50 distilleries (sur 128).
Il y a souvent plusieurs formules de visites guidées (« distillery tours ») proposées, de la moins chère et la plus courte (autour de 10 €) à la plus chère longue et la plus longue (entre 57 et 90 €, parfois même jusqu’à plus de 500 €). Elles comportent toutes une visite de la distillerie (en tout ou partie), et souvent la dégustation d’un ou plusieurs whiskies à la fin de la visite. Les conducteurs sont fortement incités à ne pas déguster, et un kit leur est parfois remis (ou vendu) à l’arrivée afin de les laisser mettre dans de petites bouteilles leurs whiskies en dégustation, pour les goûter plus tard.
Chez ABERFELDY, les devises du fondateur Tommy Dewar ponctuent tout le parcours de visite, et c'est un régal !
*Jour 1 : Dans les LOWLANDS / EDINBURGH (Mercredi 5 Septembre):
Parce que nous avons perdu beaucoup de temps à l'aéroport, nous avons du réduire la visite de la ville de 3 heures à 1 heure seulement...donc cela s'est résumé à visiter à pied qu'une partie seulement du Royal Mile (on a fait un peu de shopping surtout touristique) près de Weverley Station ou nous a laissé la navette/bus Airlink...mais au positif, comme le bus traverse la ville, et que nous nous sommes mis sur l'impériale, à l’étage, cela nous a permis d'en prendre plein les yeux....Peu de photos possibles en mouvement hélas, mais je peux attester de la beauté de la ville, et notamment la vieille ville...splendide, vraiment !
La vieille ville d'Edinburgh, la magie de ses pierres, et de son architecture, le long du Royal Mile.
Parmi les adresses de shopping que je peux vous conseiller dans Edinburgh, il y a le magasin CRANACHAN & CROWDIE (merci à Susan de son chaleureux accueil, ainsi qu'aux patronnes du lieu, Beth & Fiona), au 263 Canongate, près du Musée d’Edinburgh, ou vous trouverez des produits artisanaux écossais, dont des oatcakes (gâteaux d'avoine). Je tiens d’ailleurs à remercier au passage également la marque d'oatcakes STOCKAN’S qui a gentiment proposé de me livrer un assortiment à cette boutique car ils ne sont pas en vente en France et je ne savais pas ou les trouver en Ecosse non plus-succulents et indispensables dans une dégustation de whisky digne de ce nom, ce sont pour moi les plus réussis...), des shortbreads, des produits régionaux divers y compris des produits de toilette utilisant des ingrédients régionaux comme des algues des îles Hébrides. A signaler, la boutique propose des dégustations de gin écossais, dont elle aligne fièrement pas moins de 35 références (j’ai pu déguster le gin LUSSA, d’une grande délicatesse). Il faut souligner qu’actuellement l’on assiste à un véritable boom du gin écossais, avec, d’après la Scottish Gin society plus de 115 références !
Autre chose étonnante (pour moi en tout cas) à signaler, à Edinburgh, c’est le nombre de boutiques (c'est aussi le cas à Inverness), ou l’on vend des T-shirts, écharpes, accessoires liées aux différents clans écossais, mais par contre, curieusement, pas moyen de trouver des sets de table souples ou rigides à décoration écossaise. Il semble que ce ne soit pas d’usage local.
Le choix intéressant et sourcé de manière pointue de la boutique CRANACHAN & CROWDIE.
ENGLISH SUMMARY: Because we lost some time at the airport, we only had less than an hour time to visit Edinburgh, unfortunately, so except the view we had from the upper deck of our double-decker Airlink bus, we did only walk along the Royal Mile for a short time, so we didn’t enter in any whisky store, but quickly did some shopping, mainly in CRANACHAN & CROWDIE (thanks to Susan for her warm welcome, on behalf of the 2 owners, Beth & Fiona) , specialized in traditional or craft goods, food & Scottish gins (35 gins were on display & some available to try, I just had time to taste one named LUSSA, which was very good & delicate). Scottish Gin society who has an interesting pictured list of all gins made in this part of the country on its website, answered me they were actually up to 115 different gin references at the now, and it’s growing fast.
I want here also to thank warmly Moira from STOCKAN'S oatcakes, who helped me find her products (they're not available in France) and sent me to pick up at CRANACHAN & CROWDIE a full "tasting set" (let's recall to people how great it is to have these oatcakes during whisky tastings, to help reset your palate between 2 tastings as well as to have something natural & "partly neutral" do eat as well). They were much appreciated and I have to say almost finished, with a high level of satisfaction !
LUSSA, un gin artisanal très délicat et très floral, fabriqué par une femme, recommandé !
Autour de BLAIRGOWRIE (Mercredi 5 après midi, puis nuit):
-ABERFELDY Distillery/DEWAR'S World of Whisky(centre de visiteurs commun à la distillerie & au blended whisky DEWAR'S):
ABERFELDY, PERTHSHIRE, PH152B (via l’A827 en venant D’EDINBURGH, via PERTH, par l’A9)
A propos de la distillerie, en bref :
ABERFELDY appartient actuellement au groupe BACARDI-MARTINI, au sein du quel sont également les distilleries de malt AULTMORE, CRAIGELLACHIE, The DEVERON (MacDUFF distillery) & ROYAL BRACKLA. Le groupe possède également la société d’assemblage et marque de blended whisky DEWAR’S dont le single malt ABERFELDY est le coeur. Toutes ces distilleries ainsi que le blended whisky ont été récemment (fin 2014) remises en valeur par le designer Stranger & Stranger, commissionné par le propriétaire, avec un nouveau conditionnement pour toute la gamme et une mise en valeur de leurs single malts, qui, hormis ABERFELDY, voire The DEVERON, étaient autrement considérés un peu vulgairement comme des « remplisseurs » (« fillers ») de blends pour DEWAR’S, avec de très rares mises en bouteille officielles en tant que single malt. Je dois dire que le travail accompli a été remarquable, donnant une vraie identité à chaque marque ou distillerie.
Tout comme chez STRATHISLA avec CHIVAS REGAL, ABERFELDY est le coeur du blend DEWAR'S, donc très présent sur le site.
-ABERFELDY est une distillerie fondée en 1896 par John & Tommy Dewar (ce dernier était célèbre pour ses aphorismes...qui parsèment les différents locaux de la distillerie...) dans les Highlands (entre le centre et le sud, « en dessous » de la région du Speyside), afin de produire un single malt pour alimenter, dans sa presque totalité au départ, son blended whisky du nom des fondateurs. La production ne débutera en 1898, mais la distillerie considère que son existence remonte jusqu’à 1846, date de la création de blended whiskies par John Dewar, dans une épicerie située à Perth. La capacité actuelle de production de la distillerie est de 3,4 millions de litres d’alcool pur par an, elle dispose pour ce faire d’une cuve de brassage («mashtun ») en acier inoxydable de capacité de 7,5 tonnes, de 8 cuves de fermentation (« washbacks ») en acier inoxydable, plus 3 en mélèze (« larch ») de 14000 litres de capacité, et dont le plus ancien a 46 ans d’âge, ainsi que d’une chaudière (« boiler ») à biomasse pour réduire l’empreinte carbone de la distillerie (cela a réduit de 90 % la production de gaz à effet de serre pour un coût initial de 1,2 million de livres).
La distillerie dispose de 4 alambics, dont les 2 alambics de spirit produisent un alcool dont le titrage s’élève à 78 %, avec un coeur de chauffe situé entre 68 et 75 %. Les 3 seules sortes de fûts utilisés par la distillerie en élevage sont le fût de chêne américain (« American Oak »), le fût de Xéres de grande capacité (« Sherry butt »), et enfin le fût reconstitué (« Hogshead »), qui peut être fait des 2 types de fûts précédents comme de fût de chêne européen (« European Oak ») ayant contenu soit du Bourbon, soit du Sherry). Les plus anciens fûts de la distillerie (une question que j’ai posée à chaque distillerie visitée, sauf la dernière, très jeune, évidemment) sont âgés de 30 à 35 ans, la direction considérant qu’au-delà de cette limite, l’influence du bois est trop importante pour l’alimentation des blended whiskies DEWAR’S.
Une splendide et assez ancienne distillerie, sur un superbe site, très plaisant à visiter.
Ma visite : Une visite exceptionnelle, tant pour la qualité de l’accueil que pour les prestations, ce malgré le fait que les chais soient vides ou presque (un fût est rempli pour les dégustations, les autres, vides sont placés « en situation », pour les visiteurs), car tout vieillit près de GLASGOW pour alimenter en grande majorité le blended whisky DEWAR'S....Photos des chais possibles, mais le reste non (une constante hélas, de plus en plus, dans la majorité des distilleries visitées et aussi d’après les retours amicaux reçus). Belle surprise en arrivant, même pas besoin de montrer ma carte, j’ai été identifié rapidement, avec un grand sourire ("on sait qui vous êtes !") et comme nous n’avions pas pu déjeuner en partant d’Edinburgh, j’avais eu l’idée qu’on aurait pu le faire sur place car un café existait là-bas. En attendant notre visite guidée, nous avons pu le faire et je dois dire que cela a dépassé nos espérances (des sandwhiches comme seuls les écossais savent les faire, et un dessert succulent-tarte à la banane & aux cerises). Un grand merci notamment à Richard Devlin (notre guide), Ross Dennis (à l'accueil, également guide), et à Michelle Jones, responsable de la boutique, mais aussi de la mise en bouteille des single-casks exclusifs de la boutique.
Gros coup de chance, les baies vitrées de la salle des alambics étaient ouverts durant notre visite...
La visite a débuté par celle du musée consacré au blended whisky dont ABERFELDY est le coeur, à savoir DEWAR’S :
Un superbe musée dédié à l’histoire de la famille DEWAR, créateurs du blended whisky DEWAR’S au XIX ème siècle, avec des bouteilles très anciennes, un cabinet de l’assembleur, avec ses innombrables flacons, des archives au mur et une présentation plus moderne avec une roue des arômes géante complète le tableau. La visite comprend aussi le visionnage d’un petit film historique dans une petite salle ou figurent de savoureuses anciennes publicités pour la marque. Puis ce fut le tour de la distillerie, dont les installations et les chais sont bien entretenus.
Des bouteilles du début du XX ème siècle, dans la partie "musée DEWAR'S" de la distillerie.
En début de visite, notons la salle consacrée à l’assemblage du premier DEWAR’S de l’histoire, le « White Label » en 1899, avec un meuble d’échantillons (factices), mais aussi des fûts (vides, aussi, mais c’est symbolique et fait honneur à ces références) notamment de whisky provenant de distilleries aujourd’hui disparues, comme par exemple BANKIER, BO’NESS & ROSEBANK (toutes trois des distilleries des Lowlands), ou BANFF, ISLA, TOMDACHOILL (des Highlands), KYNTIRE (Campbeltown), DALLAS DHU & PARKMORE (Speyside),mais bien sûr aussi des distilleries toujours en activité, dont bien sûr ABERFELDY, mais aussi ROYAL BRACKLA (toutes deux des Highlands), mais aussi DAILUAINE (Speyside). Bien sûr, il en va de même pour les distilleries de grain (Lowlands) avec CARSEBRIDGE (fermée) & PORT DUNDAS (ouverte). De retour au centre des visiteurs, l’on comprend alors vite pourquoi 3 prix ont été décernés à cet établissement, le « Meilleure Attraction Visiteurs de l’année 2018 » & aussi « prix d’Excellence en Tourisme & prix d’excellence en Loisirs », de la chambre de commerce du Perthshire, car tout est fait de manière didactique.
Richard, notre guide, nous explique comment, dans les grandes lignes, le premier blended whisky de la marque fut créé,
et les fûts ci-dessous, dont certains portent le nom de distilleries fermées, symbolisent l'étendue de la palette de l'assembleur.
Un de mes aphorismes préférés de TOMMY DEWAR...: "La seule chose que vous obtiendrez en vous pressant, ce sont les ennuis"!
Nous avons eu la chance de pouvoir faire le « Connoisseur tour », durant lequel nous avons eu droit à plus 7 dégustations, dont une version spéciale de CRAIGELLACHIE (distillerie appartenant au même groupe), et sur ma demande j'ai pu déguster non pas 1 mais 2 « B.Y.O. » (« bottle your own » = fût disponible pour les visiteurs de la distillerie seulement pour remplir eux-mêmes leur bouteille et repartir avec) dont un 19 ans brut de fut véritable « sherry monster » ! (whisky très marqué par son élevage en fûts ayant contenu du Xérès).
Richard a été un guide précieux: Ici nous pouvons voir la part des anges sur deux fûts dont les têtes ont été remplacées par du verre.
Ci-dessus le fût N°29, rempli de sherry de premier remplissage ("First fill sherry cask"), absolument splendide !
Anecdote intéressante: En 1986, une capsule temporelle centenaire ("time capsule") a été enfermée sous la statue d'un soldat en uniforme des régiments des hautes terres (« The Dewar Highlander » située dans le parc de la distillerie) et censée n’être ouverte qu’en 2086. La statue en acier inoxydable de 3,66 m de hauteur, créée par le sculpteur Bruce Hoheb, pour le compte de la Mosler Corporation qui a été chargée de la réalisation de ce projet. La capsule elle-même, de forme cylindrique, mesure 71 cm de haut et pèse 45 kg. Elle contient notamment une bouteille de DEWAR’S « White Label », mais aussi des microfilms avec des messages, des lettres de professionnels du whisky comme de simples particuliers ayant gagné à un tirage au sort. Voir photo ci-dessous :
La superbe statue de "Highlander" devant la distillerie cache une capsule temporelle, ce qui n'est pas courant !
ENGLISH SUMMARY: Because of a lack of time & space, I won’t be translating each distillery’s full description, but rather my impressions about my own visits & short translations of my tasting notes: Here at ABERFELDY, I had an exceptional visit I have to say, with the “Connoisseur Tour” that comprises both DEWAR’S World of Whisky blended whisky brand Museum, a full distillery tour & 7 whiskies to taste, including several straight from the casks (The Cask Tour”).
I also wanted to point the exceptional tour relating to the staff welcome quality (from Richard Devlin, our Tour guide, to Ross Dennis (another tour guide & Dewar museum staff, but also to Michelle Jones, who is head of the distillery shop sales), which makes you understand why the distillery has been awarded “Best Visitor Attraction of the Year” 2018, but also “Excellence in Tourism & Leisure” awards from the Perthshire Chamber of Commerce Business Star Awards. As we hadn’t had time to have a lunch since our arrival in Edinburgh in the morning, we chose a sandwhich with salad & piece of cake and didn’t regret it (top quality ingredients & top cooking, there !).
Une partie de l'immense salle d'accueil des visiteurs, ici le comptoir de restauration rapide, avec des produits d'une qualité rare !
In the museum part, an educational short movie explains the DEWAR’S story & other rooms display old advertisings & old bottlings, a gigantic tasting wheel (with smells !), a reconstitution of the company’s old blending lab & between other things, a warehouse room showing casks of all the distilleries supposed being part of the first DEWAR’S “White Label” blended whisky batches around 1899, including the closed ones, such as for instance BANKIER, BO’NESS & ROSEBANK (both distilleries from the Lowlands-see pictures), or BANFF, ISLA, TOMDACHOILL (from the Highlands), KYNTIRE (Campbeltown), DALLAS DHU & PARKMORE (Speyside) but also still active distilleries such as of course ABERFELDY, but also ROYAL BRACKLA (both from the Highlands), or DAILUAINE (Speyside). Of course, it’s the same for the grain distilleries (all in Lowlands), with for instance CARSEBRIDGE (closed) & PORT DUNDAS (opened). About the tastings, we had those from the “Cask Tour”, plus the “Connoisseur’s Tour”, plus one dram picked up by myself to compare it to another one (see list below), so 8 drams...
Le fût ayant contenu un Bourbon de 17 ans d'âge, à embouteiller soi-même, avec l'assistance du personnel.
An interesting story: In 1986, a centennial "Time Capsule" has been placed under « The Dewar Highlander » statue which is in the park in front of the distillery. It is supposed to be opened 100 years after, so in 2086. The stainless steel statue is 12 feet tall & has been created by sculptor Bruce Hoheb, on behalf of the Mosler Corporation who was chosen for this project. The capsule itself, of a cylindrical shape, is 28 inches high & weights 100 pounds. It contains a bottle of DEWAR’S « White Label », but also microfilms with messages, letters from retailers or other pros related to Dewar's, but also letters from winners of sweepstake entries. See the picture a little more above.
L'une des tables préparée pour les dégustations d'après la visite de la distillerie...
Versions en dégustation à la distillerie durant notre visite:
(Expressions available to taste during our visit)
-DEWAR’S 12 ans, « The Ancestor », 40 % (Blended Whisky):
A noter, tout comme les blended whiskies de la marque Whyte & Mackay, mais aussi plusieurs whiskies de la marque Compass Box (mais ce n’est pas le cas en revanche pour la plupart des blended whiskies), les différents composants (whiskies de grain et whiskies de malt) sont maturés séparément, puis ensuite mis à marier durant 6 à 8 mois. Un blended whisky de caractère, complexe, crémeux et avec de belles notes de chocolat au lait, de praline, de fudge, voire même avec une pointe de caramel au beurre salé, mais aussi de fruits secs (raisins, dattes, noisettes) évoquant la présence significative de fûts ayant contenu du Sherry. Certains lots sont plus “plats” que d’autres. Note confirmée: 88,5/100 (lot de 2012) & 86/100 pour un lot plus récent, de 2018 (la version repackagée “The Ancestor” date de 2016) donne un profil plus sec, davantage boisé & épicé, avec une touche plus nettement fumée.
ENGLISH SUMMARY (E.N.): Foreword (FW): Contrarily to the most numerous blended whiskies on the market, this brand (& only a few others including Whyte & Mackay and some Compass Box references), chooses to marry the different components (grains & malts) for a further period of 6 to 8 months, after having aged them in separate casks. Tasting Note (T.N.): My notes are mainly about the previous version of the 12 yo, a complex blended whisky with some character, creamy, with delicious notes of milk chocolate, praline, fudge, even salted caramel fudge, dried fruit (sultanas, dates, hazelnut). Some batches are more interesting than others, some may be a bit flat. Confirmed rating: 88,5/100. For more recent batches (it has been repackaged and is now called “The Ancestor”), the rate is slightly lower (86/100). This more recent expression (renamed “The Ancestor” in 2016-tastings from 2016 & 2018) has a bit drier profile, with more wood & spices, and a more apparent touch of smoke.
Le 12 ans d'âge a régulièrement changé de conditionnement ces dernières années, mais demeure une valeur sûre en matière de blended whisky.
-ABERFELDY 12 ans, 40 % (Single Malt):
Rappelons qu’ABERFELDY est le coeur du blended whisky DEWAR’S et que cela s’en ressent dans le résultat (le blend est marqué par les notes aromatiques de ce whisky). ABERFELDY 12 ans est un single malt doux, très fondu & très malté, avec une dominante de caramel (naturel et ajouté), mais aussi du miel, des fruits secs dont des noisettes, des raisins secs, mais aussi des pommes cuites, une pointe de poivre noir et de gingembre en finale, apportant une légère amertume après une attaque et un milieu de bouche plutôt liés à une certaine sucrosité. Une version à 43 % serait la bienvenue. Note confirmée: 87/100
E.N.: One must know that ABERFELDY single malt is in the heart of the blended whisky DEWAR’S. You can feel that in the result : This 12 years old is a smooth single malt, with almost all the flavours melted together, very malted, with dominating caramel (both natural & artificial-E150a), but also some honey, dried fruit (hazelnut, sultanas), baked apples, a hint of black pepper & ginger in the end, bringing a slight bitterness, after a more sugary palate. A 43 % abv version of this one would have been welcomed. Confirmed rating: 87/100
Un single malt délicat et bien malté pour découvrir en douceur le style de la distillerie.
-The DEVERON 12 ans (MacDUFF Distillery), 40 % (Single Malt):
A noter, un single malt (anciennement nommé GLEN DEVERON) qui renaît de ses cendres grâce au « grand remaniement » de 2014/2015 ou l’agence Stranger & Stranger a refait les conditionnements des 5 single malts de BACARDI et du blend DEWAR’S et ou le sélectionneur assembleur des whiskies, Stephanie McLEOD, a entièrement repensé la gamme et a apporté beaucoup de personnalité a ses sélections (par exemple pour relancer la distillerie ROYAL BRACKLA et sélectionner les nouveaux AULTMORE & CRAIGELLACHIE).
Notes de dégustation: Le profil discret de The DEVERON est toujours là (voire plus discret que jamais ?), avec une dominante maltée, miellée, des herbes fraîches aussi, mais il gagne en éléments un rien salins et marins (la distillerie est située à moins d’un kilomètre de la mer, dans les Highlands de l’Est), certes discrets, en éléments végétaux aussi (mais moins que les nouveaux ROYAL BRACKLA officiels) et un joli fondu aux résonances minérales. Petit reproche, quelques degrés de plus seraient tout de même les bienvenus…Note (estimation): 86/100
E.N.: (FW): This single malt, previously named GLEN DEVERON, comes from the MacDUFF distillery, has been completely rebranded in early 2015 by the Stranger & Stranger agency (as well as the 4 other single malts brands & the DEWAR’S blend as well). Master-blender Stephanie McLEOD has also brought quite some character to her selections (recipes), for instance to relaunch ROYAL BRACKLA as an official brand, but also AULTMORE & CRAIGELLACHIE (first new official brands on the market for a long time).
T.N.: The DEVERON has always been a discrete whisky, so it is still the case (or even more now?), with mainly malty, grassy & honeyed aromatic palette, but it gets also newly some salty & maritime elements (note that the distillery is located at less than a kilometer from the sea, in the Eastern Highlands). It also has some green elements (ok less than in the new ROYAL BRACKLA), but less than in the new official ROYAL BRACKLA range & within the flavors melting, a nice mineral touch. A little criticism, a bit higher abv would have been appreciated. Rating (under reservations): 86/100
Le The DEVERON 12 ans d'âge de nos jours, totalement reconditionné, avec son look à l'ancienne (merci à The Whisky Exchange pour la photo).
-DEWAR’S 25 ans, 40 % (Blended Whisky):
A Noter : Cette référence “De Luxe” avec compte d’âge remplace le prestigieux « SIGNATURE », qui n’en avait pas, mais dont on nous assure qu’il comportait des single malts âgés de 27 et 30 ans.
Notes succintes: Je n’ai pas pu faire de face à face avec l’ancienne version (car je possède une bouteille de l’ancienne version), mais, de mémoire, le nouveau 25 ans est tout aussi remarquablement fondu, peut être juste un peu plus ferme de profil (davantage boisé & épicé, plus un léger fumé) que le « SIGNATURE », ce avec le même titrage toujours un peu trop réduit à mon avis (même reproche à faire aux ABERFELDY & The DEVERON de la gamme classique). Ne vous y trompez pas, c'est un grand blended whisky. Note (estimation): 87/100
E.N.: (FW): This “De Luxe” with age statement Blended whisky replaces the previous & prestigious “SIGNATURE” expression that didn’t held any age statement but contained old single malts aged of 27 to 30 years old.
T.N.: I own a bottle of that old version but couldn’t bring back a sample of the new 25 y.o. to do a “face to face” comparison home. However, I can tell that the new one is as remarkably melted as the “Signature”, but maybe a little more tight in terms of profile (woodier, spicier, and with a bit more smoke coming through). I also regret (as for the “Signature”) it’s too low abv (same complaint for the ABERFELDY’s & The DEVERON’s core range as well). But don't get me wrong, it's a great blended whisky. Rating (under reservations): 87/100
Le DEWAR'S 25 ans, qui remplace le "SIGNATURE", un blend exceptionnel, là aussi totalement reconditionné (merci à The Whisky Exchange pour la photo).
-CRAIGELLACHIE 21 ans, Sherry Casks, for The Craigellachie Hotel (exclusive bottling, 2015-510 bottles), Cask Strength, 57,3 % (Single Malt):
Un superbe whisky, avec beaucoup de personnalité, embouteillé pour le prestigieux Craigellachie Hotel, vendu dans la boutique de la distillerie ABERFELDY (£ 350 = 400 €). Au nez (plutôt riche), il dévoile de belles notes pâtissières (fruits confits variés, loukoums & glacage de Mille-feuilles), belles notes végétales (thé Earl Grey & noir, légère note mentholée, feuille de tabac à cigares cubains), bois précieux (bois de santal), florales (fleurs capiteuses, dont du lys) et épices variées. En bouche, il y a à la fois un fondu remarquable et suffisamment de personnalité et de punch pour se distinguer des versions de la gamme régulière. Le mélange de notes de loukoums, fruits confits, mais aussi fruits secs maintenant, de boisé subtil, de beaux éléments végétaux et épicés (poivre 5 baies, gingembre) et de fleurs capiteuses (lys) est très attirant. Avec quelques gouttes d’eau, son fort caractère (et le titrage est élevé) s’assagit pour laisser s’exprimer toutes ses qualités. Envoûtant. Ce single malt me rappelle les meilleures mises en bouteille de la gamme officielle « Rare Malts Selection » d’U.D.V. (le nom de DIAGEO avant 1997, pour faire court). Note confirmée (ayant eu la chance d'en sampler un peu) : 94/100
Pourquoi un CRAIGELLACHIE ? Parce que cette distillerie appartient également, comme ABERFELDY, au groupe Bacardi-Martini.
E.N.: (FW): This superb whisky, with a lot of personality, a limited edition (510 bottles) has been bottled especially for the famous Craigellachie Hotel, and is sold at the ABERFELDY shop (£ 350). On the nose (rather complex), it reveals beautiful pastry notes (varied candied fruit, Turkish delights & icing of French “Mille-feuilles” pastry), beautiful green notes (black & Earl Grey tea, a slightly mentholated note, Cuban cigars tobacco leaves), precious wood (sandal wood), floral notes (heady flowers, including lily of the valley), and varied spices. The "calibre" of this whisky (in terms of quality & style I mean) reminds me no less than the best single malts of the old eary Diageo's "Rare Malts Selection" range.... Confirmed rating (as I had the chance to take back a wee sample of it): 94/100
Un grand merci au personnel pour l'opportunité de déguster cette merveille, mise en bouteille pour le prestigieux CRAIGELLACHIE hotel.
-ABERFELDY Millésimé « 2001 » (available as « Bottle your own »/”Hand Filled” whisky, here in 2018), Single Cask (Cask N°21731-Bourbon), 57,3 % (Single Malt): -cf dram du « Cask Tour », inclus dans le « Connoisseur Tour » :
A noter : Il s’agit d’un des whiskies à embouteiller soi-même à la distillerie (celui en tout cas le plus mis en évidence-voir photos-l’autre étant un Sherry cask plus âgé chroniqué plus bas), provenant d’un fût de Bourbon unique. Un single malt puissant, assez astringent, tannique, laissant un peu le distillat s’exprimer mais pas trop, mais tout de même intéressant (joli boisé, vanille, agrumes, épices). L’eau nous soulage un peu, mais ne suffit pas à appréhender ce whisky de manière totalement satisfaisante (le bois est très actif, trop actif pour moi). Prix: £ 100 / Note sous réserve (estimation seulement car échantillon “perdu” à l'aéroport...une longue et triste histoire !): 85/100
E.N.: This one is the current “hand filled” or say bottle your own Bourbon single cask one, for £ 100 (the other one is an older Sherry cask reviewed below). A powerful single malt, with quite some astringency, tannicity, and which doesn’t let much the spirit express ifself. Not a uninteresting one though (some nice wood, citrus fruit, vanilla, spices). Water helps us being a bit relieved from the alcohol, but never completely (the oak is too active here). Price: £ 100. Rating (under reservations-here, because I “lost” the sample at the airport, a sad story to long to explain here...): 85/100
Une très belle présentation pour cette bouteille disponible seulement à la distillerie.
-ABERFELDY Millésimé « 1999 » (previously available as « bottle your own », but sold out, 2018), Single Cask (Cask N°29-First Fill Sherry), 55,1 % (Single Malt):
A noter : Il s’agit d’un des whiskies à embouteiller soi-même à la distillerie (mais plus disponible, hormis pour la dégustation lors de la visite du chai-voir photo). Provenant d’un fût de Sherry unique, c’est un splendide single malt, assez puissant, plutôt épicé, certes, modérément tannique, mais gorgé de fruits mûrs (abricots, dattes, figues, pêches et oranges très mûres), et également chocolaté et malté. Sublime ! Le plus impressionnant whisky dégusté ce jour là, avec le CRAIGELLACHIE 21. Note estimée à (échantillon « perdu »): 94/100
E.N.: This one is a “bottle your own” single cask (N° 29) that is also the one we tried in the warehouse, a splendid First fill Sherry cask, powerful, rather spicy, but moderately tannic, also full of ripe fruit (apricots, dates, figs, peaches & over-ripped oranges), but also malty & chocolaty. Sublime! Unfortunately it is not available for sale, but only to taste during the guided tour. The most impressive whisky of the day, along with the CRAIGELLACHIE 21...Rating (under reservations-here because I “lost” the sample): 94/100 Rating
La version chroniquée ci-dessus n'est pas mise en bouteille, mais réservée à la dégustation dans les chais. Elle devrait cependant ressembler à celà !
Au bar, de la distillerie, pour comparer :
-ABERFELDY Millésimé « 1999 » (available as « bottle your own », on demand, here in 2018), Single Cask (Cask N°20658-First Fill Sherry), 60,6 % (Single Malt) :
A noter : Il s’agit d’un des whiskies à embouteiller soi-même à la distillerie (mais pas dans le même lieu que la version Bourbon-voir photos), provenant d’un fût de Sherry unique, différent du fût N°29. L’on peut aussi acquérir, si l’on est pressé (ce que j’ai fait, avec la bouteille N°25), une bouteille pré-remplie par le personnel, numérotée et datée. Un single malt très puissant, sec, tannique, très boisé, et qui demande du temps pour s’ouvrir et révéler ses qualités fruitées, maltées & chocolatées surtout. Le nez, somptueux, est très marqué par le Sherry, avec de belles notes de fruits secs (dattes, figues, raisins), de fleurs capiteuses, de dense chocolat noir et d’épices (piment d’Espelette, poivre noir). Le malt est très présent aussi, teinté de chocolat (Ovomaltine), et, avec un peu d’eau, de subtiles notes végétales s’y ajoutent (végétation de sous-bois, champignons, thé noir). La bouche reprend toutes ces notes au millimètre près, et les fonds dans un tout au départ difficile (ce whisky demande un temps d’aération, et un peu d’eau, pour « mater » le bois très présent, les épices et une certaine sécheresse), puis elle évolue vers un peu plus de sérénité et de calme, sur un leitmotiv toujours chocolaté et malté plus que fruité. Moins flamboyant que le fût N°29, ce fût 20658 est tout de même superbe et traduit assez bien les qualités du single malt ABERFELDY, et ce « sans filtre ». Il évolue bien avec le temps et une fois passé le col de la bouteille. Notes confirmées d’après ma bouteille (la N°25): 92/100
A gauche la version "Bourbon cask", et à droite, la version "Sherry cask", toutes deux pré-embouteillées ici pour les personnes pressées !
E.N.: This one is a “bottle your own” single cask, to be bottled oneself at the distillery, or to pick within the pre-bottled by the staff ones available for customers in a hurry (thing which I did). It is not exactly the same (& as spectacular I have to say) than the cask N°29, but it is very good as well. Note that it is not the offer that is the most visible among the B.Y.O. in the shop, it is not presented before the cask in the distillery shop, but rather on the shelves around. T.N.: This is a powerful single malt, dry, tannic, very woody, which needs time & a bit of water to open up & reveal all its qualities, wether they are fruity or malty & chocolaty. The sumptuous nose is dominated by the Sherry, with beautiful dried fruit notes (dates, figs, sultanas), but also heady flowers, dark & thick chocolate, spices (French-mildly chilli-pepper called “Piment d’Espelette” & black pepper). The malt here is very upfront, linked to chocolate (Ovaltine mainly) and, with a few drops of water, some subtle green notes appear (forest moss, mushrooms, black tea) as well. On the palate, very faithful to the nose, all these notes appear progressively, after the initial burst of alcohol & the dry wood & spices, and some water is required to tame it. Then it can evolve to a more serene profile, and displays more clearly its chocolaty & malty notes, rather than the fruity ones. Like I said, it is less spectacular than cask N°29, but, despite my reservations, it translates pretty well the qualities of ABERFELDY distillate, and this "without filter”, and it benefits of some oxydation, and gets better after the neckpour. Confirmed rating (after having tasted my bottle-N°25): 92/100
Votre serviteur, ici avec Michelle, qui me conseille sur les bouteilles disponibles, et me voilà avec la mienne, N°25, issue du fût N°20658.
*Soirée vers BLAIRGOWRIE:
Diner au STRATHARDLE INN, à KIRKMICHAEL, Perthshire, PH10 7NS (via l'A924)
Au pub de l'hôtel (qui s'anime de plus en plus au fur et à mesure de la soirée), on y mange bien et on y sert de bonnes bières écossaises. Excellent accueil des propriétaires.
E.S.: A recommended Pub where you can drink (nice local beers & some decent whisky choices) & eat (nice family food, unpretentiously but very efficiently. All we needed that evening to finish the day. We got a warm welcome there from the owners.
Le superbe hôtel, pub et restaurant le STRATHARDLE INN, étape bien appréciable (nous y avons dîné) entre la distillerie ABERFELDY et notre hôtel.
Merci à TripAdvisor pour la photo (les miennes étant floues).
*Nuit à / Night stay at :
-GLENKILRIE HOUSE (B & B) à 20 km de BLAIRGOWRIE, via l’A93:
Une superbe demeure aux allures de petit château, improbable havre de paix au milieu de nulle part, confortable, très abordable (certes ici la location nous était offerte mais j'ai vu les prix) et bien tenu. Un établissement chaleureusement & hautement recommandé. Bien sûr, il est un peu éloigné de la ville la plus proche, aussi c'est plutôt pour ceux qui peuvent disposer d’une voiture, mais nous français, peu habitués à la conduite à gauche, l'avons trouvé, donc vous devriez pouvoir le faire aussi...
L'extraordinaire architecture & environnement naturel du Bed & Breakfast "GLENKILRIE HOUSE", fortement recommandé !
Petit déjeuner écossais excellent, et accueil tout aussi excellent. Encore un grand merci à ma maîtresse des lieux, Mme Morag Houston !
La vue totalement imprenable autour du B & B, avec en plus un banc pour méditer ou simplement contempler le paysage...
ENGLISH SUMMARY: A fantastic location for a Bed & Breakfast in the middle of the country, with an incredible view, comfortable rooms, cosy, amazingly affordable & with an excellent breakfast as well, a warm welcome from the owner Mrs Morag Houston, and I’d like to tell her a big thank you here, at this occasion. A highly & warmly recommended B & B, of course, mostly if you can rent a car, as it is a bit remote from the closest town nearby, but we French, first time driving "the UK way" (on the left instead of the right, as it is in France), managed to find it, so you should too !
Notre petit déjeuner traditionnel, "à l'écossaise" (certes il y manque ici par exemple du haggis ou du boudin noir, etc...), délicieux, au GLENKILRIE HOUSE.
***
JOUR 2/DAY 2 (Jeudi 6 Septembre):
Au coeur des HIGHLANDS du Nord (visite des distilleries BALBLAIR & The DALMORE, et d'INVERNESS)
My visit to the Northern HIGHLANDS, with 2 distilleries visit & the town of INVERNESS
Vue sur le Dornoch Firth, qui mène à la mer, devant les chais de la distillerie GLENMORANGIE...
Comme nous étions un peu en avance pour la visite de la distillerie BALBLAIR, nous sommes rapidement passés à la boutique de la distillerie voisine, GLENMORANGIE (visitée il y a 16 ans), distillerie qui entre temps est passée sous le giron de LVMH, ce qui se voit un peu trop à mon avis (panneaux, couleurs et entrée du centre un peu « bling bling », dommage, il y avait un certain charme désuet que j’aimais bien et qui donnait un cachet artisanal à la distillerie et à ses productions. Ceci dit, j’ai vu des photos de l’extension de la distillerie qui a eu lieu en 2008/2009, et c’est superbe, et la salle des alambics, notamment, plus vaste, vaut à elle seule le déplacement ! C’est toujours un plaisir de visiter même brièvement (la distillerie était en maintenance lorsque j’ai réservé les différentes visites de distillerie du voyage, du coup j’ai du en exclure la visite), cette distillerie si spéciale pour moi (première visite de distillerie, premier voyage en Ecosse en 2002) et de voir même de loin son vaste domaine en bord de mer (j’ai eu la chance d’y séjourner 2 jours et ce fut inoubliable !).
Les fameux alambics les plus hauts d'Ecosse, de GLENMORANGIE, photo prise par votre serviteur lors de ma première visite en 2002 !
ENGLISH SUMMARY: As we were a bit in advance for our BALBLAIR tour this time, we did a quick visit to the distillery nearby, the GLENMORANGIE distillery (a distillery I visited 16 years ago), just to see the place & the shop (as I thought it was closed for maintenance, but it wasn’t, even if it was the case though, when I booked the different whisky tours). Since my visit, some things have changed because French luxury goods company LVMH took over the distillery, and I was a bit disappointed with the a bit “bling-bling” & more flashy rebranding of the signage (on the walls, panels, visitor center entry concept, etc…), as I was attached to the “old fashioned” previous distillery style. Having said that, I saw the extension of the distillery made in 2008/2009 in pictures & it’s gorgeous, with a few more stills & more production capacity. The stills room, is so beautiful it’s worth the trip only for that. It’s always a pleasure for me to come back even briefly here, as this distillery is very special for me (first visit to Scotland, first whisky distillery visited during a week end of year 2012), and has a beautiful & vast domain near the sea (I had the privilege to stay there 2 days & it’s unforgettable!).
En arrivant à la distillerie GLENMORANGIE, le ciel s'est gâté, mais ce n'est pas cela qui allait nous arrêter !
Il y a toujours de belles choses à voir (ou à acheter si l'on peut) à la boutique de la distillerie: Sur la table, un alambic-carafe fait très envie, tandis qu'en dessous,
la fameuse récente série des millésimes des années 1970 impressionne également. Il n'y manque plus qu'un fameux "1978" dégusté sur place en 2002, inoubliable !
-BALBLAIR distillery :
-Edderton, TAIN, IV19 1LB (via INVERNESS, puis ALNESS, et l’incontournable A9)
A propos de la distillerie, en bref :
La distillerie BALBLAIR, fondée en 1790 (mais le guide nous assure qu’elle existait déjà en 1749), appartient au groupe INVERHOUSE Distillers-absorbé depuis quelques années par le groupe THAI Beverages-qui comprend les distilleries actives BALMENACH, KNOCKDHU (single malt ANCNOC), OLD PULTENEY & SPEYBURN et, entre autres, le blended whisky HANKEY BANNISTER, dont j’ai déjà parlé sur le site. BALBLAIR produit 1,8 million de litres d’alcool pur par an, dont l’essentiel (90%) est destiné aux blended whiskies du groupe (CATTO’S, MacARTHUR’S & HANKEY BANNISTER-seul ce dernier est disponible en France). L’orge maltée provient essentiellement d’Inverness (les opérations de maltage manuel sur place ont cessé depuis les années 1970), les variétés utilisées de nos jours sont Concerto & Chronicle Mix. La levure n’est pas de la « levure liquide pour distilleries », mais en poudre, la plus naturelle possible. Le brassage est effectué dans une énorme cuve en acier inoxydable (« mashtun ») de type semi-lauter (rotation partielle des pales internes) de 4,4 tonnes de capacité, de 6 cuves de fermentation («washbacks») en pin d’Oregon d’une capacité de 23000 litres chacune, pour une durée de fermentation de 72h. La distillerie utilise un échangeur de chaleur de marque Delaval (France), afin de permettre au wort de passer de 80° à 17,5° avant la fermentation.
No comment ! ...ou de quoi nous mettre directement dans l'ambiance !
ENGLISH SUMMARY : BALBLAIR distillery was founded in 1790, but, according to our tour guide, it did already exist back to 1749. It is part of a company named INVERHOUSE Distillers, but has been taken over a few years ago by a group called THAI Beverages, which includes so BALMENACH, KNOCKDHU (ANCNOC single malt), OLD PULTENEY & SPEYBURN) & between others, the blended whisky HANKEY BANNISTER I have already talked about on my website. BALBLAIR produces 1,8 Millions of LPA (“liters of pure alcohol”), and 90 % of it goes for the blended whisky brands of the group (CATTO’S, MacARTHUR’S & HANKEY BANNISTER, but only the latter is available in France, for instance). The malting isn’t done on site since the 1970s, but the barley comes from Inverness (Concerto & Chronicle Mix are the current barley used). The yeast isn’t a “liquid yeast for distilleries” variety (as often), but in a powder form, in order to be as natural as possible. The brewing is made in a stainless steel mash tun (“semi-lauter” tun) of 4,4 tons capacity, and the fermentation is made in 6 washbacks made of Oregon Pine (of 13000 liters of capacity each), for a fermentation duration of 72 hours. The heat exchanger machine is of French origin (Delaval). It helps the wort cool down, from 80°C to 17,5° C, before the fermentation process.
La présentation très colorée des BALBLAIR millésimés, avec comme seule exception, la version 2006 (en bas) en vente qu'à la distillerie.
Une personne suffit à gérer la production, très automatisée sur les 3 étapes que sont le brassage (« mashing »), la fermentation et la distillation, mais 9 personnes travaillent à la distillerie au total. La distillerie ne dispose que de 2 alambics (19000 litres de capacité pour l’alambic de wash, 11000 pour l’alambic de spirit), le second produisant un alcool entre 66 et 79 % (coeur de chauffe). Seul le distillat pur (« new make ») est envoyé bien plus bas sur la carte, là on l’on assemble les blended whiskies du groupe, tandis que le reste de celui-ci (10%) est mis à vieillir dans l’un des 10 chais (tous de type traditionnel, dit « dunnage ») qui au total contiennent en capacité 23000 fûts, mais actuellement 19000 seulement. La mise en fûts (à 69 % de titrage, ce qui est plus élevé que la moyenne nationale, et que la norme habituelle des distilleries, par convention depuis les années 2000 environ, afin de faciliter les échanges de distillat, qui est de 63,5%) a été récemment automatisée pour éviter les pertes, et il suffit désormais de 40 secondes pour remplir un fût, au lieu de longues minutes !
One person is enough to pilot the production, which is not manual for the 3 main production stages (mashing, fermentation & distillation), but 9 people do work at the distillery. The distillery has 2 pot stills, of 19000 liters of alcohol per annum produced for the wash still, and 11000 liters only for the spirit still. The middle cut is between 66 & 79 % abv, and only 10 % of the new make is kept to mature at the distillery (10 dunnage warehouses who can store up to 23000 casks at the maximum, but for now only contains 19000). Cask filling has been recently made automatically in order not to lose too much alcohol (& at BALBLAIR it is made at 69 % instead of the usual 63,5 % at most of the Scottish distilleries), so instead of several minutes previously, it takes now only 40 seconds to fill a cask !
Le bâtiment le plus ancien de la distillerie, a plus de deux cent ans...
Fait important à signaler, que j’ai découvert durant ma visite de la distillerie, BALBLAIR n’utilise actuellement que deux (disons 3 pour être précis) types de fûts différents, c’est-à-dire soit des fûts de chêne américain ayant contenu du Bourbon auparavant (d’une capacité de 225 litres)-en ce moment en provenance de la distillerie BUFFALO TRACE- soit des fûts de chêne européen (ou américain) de grande capacité (600 litres) ayant contenu du Xérès (« Sherry »). Par ailleurs, encore plus significatif de ses choix et d’une certaine exigence de qualité, elle n’utilise que des fûts de premier ou second remplissage, ce qui est rare (rappelons que les producteurs, et encore davantage certains négociants, utilisent des fûts jusqu’à 4 remplissages-le fût étant presque plus actif-voire même jusqu’à 6 remplissages, une information exclusive confirmée par un professionnel, comme déjà signalé sur ce site). Enfin, le plus ancien fût provenant des chais, était, jusqu’à sa mise en bouteille en 2012, un 43 ans d’âge millésimé « 1969 ».
An important thing in my opinion, I learned during my visit that BALBLAIR distillery was currently using only 2 (ok say 3) different types cask types, American Oak casks that previously held Bourbon (225 liters casks), currently coming from BUFFALO TRACE distillery, and American or European Oak casks that have been previously held Oloroso Sherry (600 liters casks). Even more amazing & significant of the distillery’s choices & high standards, BALBLAIR do only use First or Second fill casks (but not more), a thing which has become rare these days, where we can see (especially from some indie bottlers) up to 6 fillings (an exclusive information I had from a professional of the whisky industry) which makes it almost an inactive cask. Last but not least, a question I like to ask during each distillery visit (“What is your oldest cask?”), the oldest cask in BALBLAIR’s warehouses was, in 2012 (sorry I couldn’t get a more recent information) a 43 years old, vintage “1969”, bottled in 2012.
L'un des chais traditionnels de la distillerie BALBLAIR, notez la mention (rare !) "Re-char" pour indiquer que les fûts ont été à nouveau brûlés pour plus d'extraction...
Ma visite / My visit :
Excellent accueil, provisoirement par Karen (qui va bientôt terminer ses études, aussi vous ne la verrez plus à la distillerie à l’heure ou je publie ces lignes-Bonne chance à elle !), notre guide, qui nous a accueilli d’abord dans une salle avec un bref film sur la distillerie, ainsi que la présentation des bouteilles à déguster à la fin de la visite, puis nous avons fait le tour de la distillerie (photos interdites à l’intérieur, sauf dans les chais et locaux du centre de visiteurs), et terminé la visite dans une pièce du centre de visite destinée aux dégustations, mais aussi à l’embouteillage manuel provenant du fût sélectionné comme mise en bouteille exclusive à la distillerie, le fût N°703 (distillé en 2006) et de titrage 55,7 %. Bon, là aussi, pas de photos autorisées sauf dans les chais (la raison est toujours aussi obscure, soit disant la sécurité, or certaines distilleries acceptant toutes les photos, et par ailleurs les normes de sécurité sont les mêmes pour toutes !) et locaux bien plus petits qu'ABERFELDY. Visite très intéressante du chai traditionnel N°4 (je complèterais mon commentaire en le précisant sur certains points en légende des photos), puis dégustation passionnante de 4 whiskies dont le « Bottle Your Own » (fût à embouteiller soi-même sur place, car il était exposé dans la boutique). J’ai aimé tous les whiskies dégustés, mais mes millésimes préférés furent le 1991 (un chef d’œuvre de subtilité) et le 2000 (et son joli fruité-le favori de Karen), superbement équilibrés.
We had a warm welcome at the distillery from Karen, who was our Tour guide (though you may not see her during your next visit for a moment as she’s resuming her University studies, so good luck to her in her projects!). There is a small presentation video to start with & a view of the bottles we were going to try after our visit, then we visited the distillery (again no pictures allowed inside except at the visitor center areas & in the warehouse-the reason is always a bit obscure, as elsewhere, some distilleries accept all areas pictures, others not-but security norms are the same for all, right?), did the tasting & pay a visit to the shop, where those who wanted could buy a “bottle your own” from cask N°703, distilled in 2006 (with a 55,7 % abv) displayed in the shop. The distillery is smaller than ABERFELDY, but all the casks here are filled…The dunnage warehouse N°4 visit was very interesting (I’ll explain why in some legends of my pictures), and the tasting as well. I loved the 4 expressions tasted (details below), but my favorite vintages were the masterpiece “1991” (a monument of subtlety) and the fruity “2000” (Karen’s favorite), superbly balanced.
Notre guide, Karen, nous présente la dégustation à venir et nous parle de l'affiche du film car la distillerie BALBLAIR (pour les vues d'extérieur et pour ses chais),
ainsi que les distilleries AUCHENTOSHAN & DEANSTON, ont été parmi les décors du film"LA PART DES ANGES" de Ken LOACH.
Versions en dégustation à la distillerie durant notre visite (nous avons choisi le « Vintage Moments Tour »), toutes millésimées, non colorées artificiellement et non filtrées à froid :
(The whiskies below are those we had for our “Vintage Moments Tour” (our choice between 3 different tours), all bearing a vintage, non chill-filtered & non coloured):
-Vintage "2005" (2018), ex-American Oak Bourbon casks, 46 % :Un single malt d’environ 13 ans d’âge, avec une robe or clair. Au nez il comporte certes encore quelques traces de jeunesse (il est un peu levuré), mais ce n’est pas gênant. Il a un profil surtout herbacé, fruité, épicé, un peu citrique (notes d’agrumes), avec aussi des notes de miel, de camomille, de thé, quelques esters (ananas, pêche, bonbon anglais), un peu épicé (gingembre) et un rien vanillé. En bouche, il en va de même, avec une certaine vivacité, des notes plus précises d’orange, de citron un peu citrique/acide (presque effervescent), du sucre glace vanillé, du miel d’acacia, du thé noir, des pêches jaunes, de l’ananas & des abricots au sirop. Plaisant et équilibré. Note confirmée : 89/100
Un coup de chapeau au propriétaire du Bed & Breakfast d'AMULREE qui nous avaient donné ce tuyau pour dîner...un pub quasiment "gastropub" vu la qualité des plats servis, entre autres en entrée nous avons été ravis de déguster une curiosité, des nems de haggis (eh, oui, ils ont osé!) succulents, servis avec une sauce très réussie, entre la béarnaise et l'américaine, légèrement relevée, puis j'ai pris un hamburger au boeuf Angus d'Aberdeen, très bon également, servi avec d'excellentes frites et le meilleur coleslaw dégusté à ce jour ! En boisson, nous avons suivi le conseil du barman avec une apparemment populaire (60 % des ventes de bière en Ecosse !) bière blonde locale Tennent's (produite depuis 1885, auparavant la brasserie ne produisait que des stouts depuis 1740, il s'agit d'une entreprise fondée par deux frères, Hugh & Robert Tennent). Légère, florale, fruitée, agréable, elle s'est bien mariée avec l'entrée comme le plat principal. Le repas s'est conclu par un dessert de qualité (un genre de fondant au chocolat pour moi, une pavlova à la framboise pour mon camarade de voyage). A signaler, il y a dans ce pub de l’ambiance musicale live à partir de 21h30/22h, mais nous n'avons pas pu rester aussi tard, étant donné notre emploi du temps chargé.
Il ne faudra pas manquer de vous arrêter pour dîner ou juste prendre une pinte de bière à cette superbe adresse si vous passez à Inverness !
We went for dinner in a nice pub, JOHNNY FOXES, on the bank of river Ness, having followed the advice of the owners of our stay for that night (so a big thank you to them, that was a great tip, much appreciated!). It’s almost a “gastropub” if I may say because of the quality of the dishes, and beer & spirits selection as well. We took a wonderful & popular starter here, nems made with haggis and it was gorgeous ! Then I took a burger with Aberdeen Angus beef, very good as well, served with French fries & the best coleslaw I ever had in my life ! We followed the advices of the waiter for the beverages and took a local popular lager beer called Tennent’s (I learn afterwards that 60 % of beer sales in Scotland are made with this brand! It’s a family founded nineteen century brewery who used to produce stout beers since 1740, but started to also produce lagers such as this one from 1885 on). This beer was great, fresh & pairing well with the different meals we had. For the dessert, my friend Olivier took a “pavlova” (a raspberry topped meringue treat which was invented to honor a Russian dancer called Anna Pavlova-I know, not very Scottish this !). Me I took a chocolate brownie like cake topped with some custard cream. Both were excellent…A tip for you (but us, as we has a hectic schedule, we decided not to stay too late), they play live music after 9.30/10 pm.
Aussi étrange que cela puisse paraître, j'étais aussi venu pour déguster cette spécialité originale, qui s'est avérée délicieuse, le nem au haggis !
La bière blonde Tennent's est elle aussi parfaite !
Très satisfait de mon burger de boeuf Aberdeen Angus et de son accompagnement, notamment ce coleslaw d'anthologie (mon meilleur à ce jour) !
Avant d’aller dîner, nous nous sommes promenés dans INVERNESS (la capitale culturelle des Highlands, dit-on & la plus grande ville de la région), près des quais qui longent la rivière Ness (oui le fameux Loch Ness n’est pas très loin, mais plus au Sud) dans les principales artères commerçantes de la ville (chez Orkney Hampers sur Bridge Street & dans plusieurs boutiques sur High Street) afin de faire un peu de shopping, et je ne peux que recommander, entre autres enseignes, les boutiques d’Hector Russell, fabricant de kilts (depuis 1881 !), au 8, Bridge Street), mais aussi vendeur de nombreux articles & accessoires divers liés à l’Ecosse (verrerie de cristal, écharpes, souvenirs sur divers supports, etc.), dont la boutique ou encore le même genre d’article chez Highland House of Fraser (9-11, Bridge Street).
Inverness est une ville magnifique regorgeant de bâtiments anciens, ponts et coins pittoresques !
Before going to diner, we went for a walk & some shopping in INVERNESS (the cultural capital of the Highlands, they say, and its biggest town), went along the banks of river Ness (yes for those who wonder the Loch Ness isn’t that far, but more in the South) and walked through the main commercial streets of the town. Among the addresses we visited, I can recommend Orkney Hampers, on Bridge Street, other shops on High Street, Hector Russell shops, for instance the one in 8, Bridge Street (they are kiltmakers since 1881, but also sell souvenirs, tourist articles, many accessories about Scotland, such as crystal glassware, clan scarfes & pins, etc..). You can also find the same kind of things at Highland House of Fraser (9-11, Bridge Street).
Un de très beaux hôtels particuliers, école ou établissement privé anciens visibles en plein centre ville d'Inverness...
La chaîne Marks & Spencer, elle, proposait dans sa boutique d’INVERNESS (« East Gate »), une version exclusive du TAMDHU 12 ans, réduite à 40 %, mais qui n’est pas composée de la même manière que celle qui vient de sortir…et qui n’est pas non plus proche du 10 ans d’âge désormais stoppé (pour rappel l’ancien 10 ans d’âge a été noté : 91,5/100). Voir la dégustation en face à face ci-dessous :
Marks & Spencer channel has also a shop in INVERNESS called « East Gate », and sells some exclusive bottlings such as the one below I bought, a TAMDHU 12 y.o. (an exclusive expression bottled for the channel shops), but I have to precise it is a different recipe from the new 12 y.o. one very recently released because it is less first fill sherried version plus has an abv of 40 % instead of 43 % for the new one (it is also a different recipe/profile from the now discontinued 10 y.o. rated by me 91,5/100). See the face to face tasting of the 2 versions below:
-TAMDHU officiel 12 ans, Edition exclusive pour Marks & Spencer, 2017, 40 % (SPEYSIDE) :
Couleur : Or clair, à reflets dorés (plus clair que le 10 ans d’âge). Nez : Fin, marqué par les fruits secs (abricots, noix, dates, raisins), l’orge maltée, légèrement chocolatée, fruitée (compotés), peut être quelques herbes & végétaux à l’arrière-plan, mais c’est extrêmement fondu et lisse. Bouche : Compote de pommes (Golden, rouges), poire mûre, fleurs discrètes, quelques herbes & épices très douces, cake aux fruits confits, malt. C’est bien fait, mais entre le fondu très aplatissant, le filtrage à froid & le titrage faible (40%), elle manque un peu d’expressivité et de décision. Tenue à la dilution : Comme le palais est déjà un peu aqueux, se limiter à quelques gouttes d’eau pour juste ouvrir un peu les arômes. Faible développement des saveurs. Conclusion : Un bon whisky, qui demande un peu de temps pour être apprécié, mais qui est différent du 10 ans d’âge, moins affirmé et plus timoré en expressivité du Sherry, et du coup plus commun. Indication de Prix : £ 36, soit environ 41 €. Note confirmée : 87,5/100
E.N.: This one has a clearer colour than the previous & now discontinued 10 years old, so it’s rather clear gold. On the nose, it is refined, everything is very melted & smooth, but one can manage to distinguish dried fruit (apricot, hazelnuts, dates, sultanas), malted barley (a bit chocolatey), some stewed apples & ripe pears, maybe some herbs & green notes on the background too, and it is the same on the palate, where the stewed fruit (“Golden” & red apple, ripe pear), are maybe more visible, candied fruit cake. It’s good, but it lacks decision & expressivity, maybe because it is chill filtered, has a too low abv (but with the same abv, the 10 y.o. has much more to tell) ? Besides it is watered down enough not to need water, except a few drops if you want to shake the flavors (but they do not move much). A good whisky for sure, different from the previous 10 y.o. & from the new 12 y.o. too, more shy (in Sherry & in other things), so, a bit more standard. Another whisky that benefits from some air, so take your time to enjoy it. Confirmed rating: 87,5/100
Un peu surpris par le caractère assez différent du 10 ans d'âge de ce 12 ans édition exclusive pour M & S, mais il n'est pas mal quand même...
-TAMDHU officiel 12 ans, Première Edition*, 2018 (First fill & refill Oloroso Sherry, American & European Oak casks), 43 %:
Couleur : Vieil or (un peu plus foncé que l’édition M. & S.). Nez : Fin, fondu, malté, chocolaté, (chocolat noir)et plutôt boisé (plus que le 10 ans & que le 12 ans M. & S.) qui semble également développer un côté un peu poussiéreux.Bouche : Fine, fondue et assez fermée, le boisé étant plus prononcé que dans le 10 ans d’âge. Un peu aqueux malgré les 43 % et avec des notes de noisettes. Fruits secs (raisins, dattes, noix écrasées à la poudre de cannelle), fruits confits, herbes sèches. Une certaine austérité, à la limite de l’amertume (chocolat noir autour de de 85% de cacao à mon avis) & un côté poussiéreux le rendent moins séduisant (perte de points) et beaucoup moins charmeur que le 10 ans d’âge. Tenue à la dilution : Davantage d’orge maltée, de chocolat avec un peu d’eau, moins de rondeur fruitée aussi. Un peu mieux cependant. Conclusion : Un 12 ans d’âge résolument différent de la version Marks & Spencer, mais également tout de même un peu du 10 ans d’âge en passe d’être stoppé. Ce nouveau 12 ans d’âge est plus austère, moins équilibré et plus boisé que l’ancien 10 ans (que je préfère à celui-ci), mais attention, cela reste un bon whisky. Indication de Prix : RPP: £ 45 /Prix public conseillé en France: 59 €. Note confirmée : 89/100
E.N.: This expression is supposed to replace the previous 10 years old (notes of that one below), and has a slightly darker color than the Marks & Spencer version). On the nose, it is a bit closed, but with a melted & refined complex profile, as in the others ones, with quite some malt & dark chocolate, but also a strong woody note (more than in the 10 y.o. or in the M & S 12 y.o.) that seem to be also a bit dusty. On the palate, that dusty & woody note is still there, and is menacing a bit to give some bitterness to the whisky, staying on the edge of it. This austere side is increased by the very dark chocolate note (around 85 % cocoa fat). Having said that, fortunately, there are other notes coming through on the palate: Dried fruit (crushed hazelnut with some cinnamon powder, dates, sultanas), some candied fruit, and still malted barley. Its austerity & even a bit watery side (despite the decent abv) makes it lose points towards the previous 10 y.o. expression, and erases much of the charm that this single malt provides. A few drops of water help to push some notes a bit more in the frontrow (more malted barley, more sweet chocolate, a bit more fruit as well). To conclude, I’ll say that it is definitively different from the Marks & Spencer expression, more expensive too, and also a bit different from the 10 y.o. (which I prefer to this one), but don’t get me wrong, it is still a good whisky. Confirmed rating: 89/100
En avant première de mon reportage sur le salon Club-Expert Dugas qui s'est déroulé en Octobre dernier, 2 de mes notes de dégustation de TAMDHU *...
Pour comparaison, un rappel de mes notes au sujet du 10 ans d’âge, et celles, inédites, du “Batch Strength” 2018:
For comparison, here are a reminder of my notes about the 10 years old & the new “Batch Strength” 2018:
-TAMDHU officiel 10 ans, Edition 2013 (Oloroso Sherry casks), 40 % :
Couleur : Vieil or, à reflets dorés, voire ambrés. Nez : Fin, fondu impressionnant, très complexe, d’une belle richesse maltée, chocolatée (noir), fruitée (marqué par les fruits secs : Abricots, noix, dates, raisins), mais aussi très légèrement vineuse provenant des fûts de la de fûts de sherry que je devine être de premier remplissage (fruits rouges gouleyants à l’arrière-plan), légèrement boisée, qui me rappelle GLENGOYNE (du même propriétaire Ian MacLeod). Bouche : Tout aussi complexe, délicate, fondue et aboutie : Chocolat noir & au lait, malt (Ovomaltine), fruits secs & fruits confits variés, présence du Sherry profondément intégré au reste (avec sa pointe de fruits rouges et un léger côté vineux, mais bien maîtrisé), gâteau au chocolat, caramel (fudge), et joli boisé très léger. Tenue à la dilution : Quelques gouttes d’eau peuvent aider à ouvrir les saveurs, mais risquent d’entraîner une trop forte présence de la vinosité si particulère de cette version. A la limite, ne pas diluer du tout. Conclusion : Un grand single malt, élégant (comme son conditionnement), complexe, fin, fondu, d’une grande délicatesse. Certains pourraient passer à côté, mais ce serait dommage à mon avis. Un des meilleurs 10 ans d’âge du marché ! Dommage qu’il soit supprimé. Indication de Prix : Autour de 51 €. Note confirmée : 91,5/100
E.N.: This is among the first batches of the 10 years old that will be now alas discontinued. Golden colour, with some golden, slightly amber reflections. I think it has some first fill Sherry casks in it. On the nose, it is a refined whisky, with an impressive melting of aromas, and it is very complex : Malted barley mixed with chocolate (ovaltine I think is the English word for Ovomaltine), dried fruit (apricots, hazelnut, dates, sultanas) a bit winey (with some lively red fruit on the background), showing some first fill Sherry casks influence, a bit woody too (recalling me some GLENGOYNE whiskies as well-from the same owner). On the palate, It is as complex, beautiful, delicate & melted as on the nose : Dark but also milk chocolate are coming through, but also varied fruit (candied, dried), discrete but visible Sherry casks influence well integrated to the rest (red fruit & a winey touch that is well mastered), chocolate cake, fudge caramel, and on top of that light & pretty wood. A few drops of water can be used, it will increase the very special winey note of this expression, but personally I think it’s perfect as it is, even at 40 %. To conclude I’ll say it is a great single malt, as beautiful as it’s packaging, it is complex, melted, refined, and of a great delicacy. Some could say it’s too light for them, but they will miss something in my opinion. Clearly one of the best 10 years old of the market, so too bad it is suppressed! Confirmed rating : 91,5/100
Franchement splendides, les premiers lots de ce TAMDHU 10 ans d'âge !
-TAMDHU officiel n.a.s. “Batch Strength” (Batch 003), Edition 2018* (Oloroso Sherry casks), 58,3 % (SPEYSIDE) :
Couleur : Vieil or, à reflets ambrés. Nez : Superbe ! Puissantes notes de chocolat noir, de malt (Ovomaltine), mais aussi de boisé, avec une connotation austère, poussiéreuse & fermée comme dans le nouveau 12 ans d’âge. Cerises à l’eau de vie, fruits secs divers (noix, raisins, dattes). Un côté presque Armagnac. L’alcool, clairement, aide les arômes à se diffuser ici davantage que dans les versions à 40 ou 43 %. Bouche : Puissante également (légèrement alcooleuse), très chocolatée, très maltée (ovomaltine) et assez boisée, fruitée (fruits et fruits confits variés), mais également épicée. Comme une version un peu plus jeune et quasi-brut de fût du nouveau 12 ans d’âge. Beaucoup de caractère.Tenue à la dilution : Plutôt bonne, elle permet de rendre plus souple et abordable cette belle palette centrée autour du chocolat et du malt. Conclusion : Une belle version (un petit lot assemblant divers bruts de fût simplement réduits par la présence de fûts à moindre titrage), sur une base plus proche du nouveau 12 ans d’âge que de l’ancien 10 ans, mais plutôt réussie. Je le préfère au nouveau 12 ans, mais côté notation, l’ancien 10 ans, même réduit à 40 %, bat toujours tous les autres whiskies de la gamme régulière. Indication de Prix : Prix public conseillé en France: 82 € Note confirmée : 91/100
E.N.: This is the new 2018 batch (batch 003) of “Batch Strength”, a small batch of cask strength whiskies that has been only reduced by the lowest abv cask among them. Colour: Golden & amber reflections. Superb nose ! Powerful dark chocolate notes, malted barley (Ovaltine), but also some wood, with a darker dusty “closed” side as in the new 12 years old, but it has also eau-de-vie macerated cherries, varied candied fruit & dried fruit (hazelnut, dates, sultanas), almost an Armagnacky side. The alcohol, here, is a perfect help to enhance the aromas, on the nose as on the palate: The flavors are almost the same on the palate (you can add some spices to it though), and it sounds like a bit younger version of the new 12 years old, with the same casks base, but more powerful. This one has a lot of character, and water helps to understand it & enjoy it, giving it some extra suppleness. To conclude, I’ll say that it’s a beautiful new version, very malt, chocolate & wood oriented, close to the new 12 years old, but better in my opinion. At the end of this face to face tasting, I have to say though that the winner remains the previous 10 y.o. Confirmed rating: 91/100
En avant première de mon reportage sur le salon Club-Expert Dugas qui s'est déroulé en Octobre dernier, 2 de mes notes de dégustation de TAMDHU *...
*Nuit à INVERNESS/Night stay in INVERNESS:
-"AMULREE B & B" (Bed & Breakfast) au 40 Fairfield Rd, INVERNESS IV3 5QD, Centre-ville d'INVERNESS:
Charmant lieu tenu par un couple haut en couleurs, fort sympathique, de très bon conseil également (le pub qui nous avait été conseillé, parmi d’autres adresses, s’est avéré excellent, tout comme les autres adresses utiles pour nos courses touristiques), dans une étonnante rue qui ne comporte que des B & B ! (40, Fairfield Road). Excellent petit déjeuner écossais, également, avec un grand soucis du détail pour satisfaire leurs visiteurs. Encore un grand merci à Mme Marian Caldwell et son mari pour leur chaleureux accueil ! Un établissement également fortement recommandé.
ENGLISH SUMMARY : We stayed that night at the AMULREE Bed & Breakfast, a very charming place held by a colourful couple, very kind (& with very useful tips, such as the pub where we had dinner, between other useful adresses too, for shopping as well), in an amazing street (Fairfield Road) only occupied by Bed & Breakfast places. The Scottish breakfast was excellent, and the ownerspaying much attention to the details to please their visitors.A big thank you again to Mrs Caldwell & her husband for their warm welcome : A highly recommended place to stay.
Une très bonne adresse pour passer quelques jours à Inverness ! Merci à TripAdvisor pour la photo (la mienne étant trop floue)
My friend Olivier enjoyed (as I did) the AMULREE B & B Scottish traditional breakfast, excellent here I have to say !
*JOUR 3/DAY 3 (Vendredi 7 Septembre)
Vers le SPEYSIDE, d’ELGIN à BALLATER (Highlands-Speyside):
(On the way to the SPEYSIDE, from ELGIN to BALLATER /Friday, September, 7)
-GLEN MORAY distillery:
Bruceland Rd, ELGIN, IV30 1YE
A propos de la distillerie, en bref :
La distillerie GLEN MORAY, fondée en 1897 à Elgin, appartient depuis 2008 à la société française La Martiniquaise qui produit notamment le blended whisky LABEL 5, le single malt GLEN TURNER, ainsi que le whisky canadien SAM BARTON & le bourbon américain OLD VIRGINIA. Elle produit 5,7 millions de litres d’alcool pur par an, qui vont essentiellement dans son blended whisky & son single malt « anonyme » (GLEN TURNER). L’orge maltée utilisée vient de la région de Cumbrie, 69 millions de tonnes d’orge maltée sont stockées dans un énorme silot attenant à la distillerie, et le mouillage de l’orge ainsi que son broyage sont réalisés grâce à un système de conduits assez rares car à l’horizontale. L’eau utilisée par la distillerie vient de la rivière Lossie, à 100 mètres de là. La distillerie effectue 4 batches par jour, et bénéficie d’un broyeur de grains (« malt mill ») toujours en poste depuis 1964 ! (de marque Porteus, comme souvent). Sa cuve de brassage ou « mashtun » est d’une capacité de 11 tonnes. La distillerie possède également 14 cuves de fermentation ou « washbacks » en acier inoxydable (durée de fermentation de 60 heures), 6 alambics (3 alambics de wash de 9900 litres, 3 alambics de spirit de 5800 litres), et 3 coffres à alcool (« spirit safes »), avec un coeur de chauffe (ou « cut ») situé entre 75 et 65 % d’alcool (durée 2,5 heures). A noter aussi un système de refroidissement particulier, avec un condenseur de refroidissement qui opère avant la deuxième distillation. L’enfûtage (« cask filling ») s’effectue à 63,4 % d’alcool.
La très belle nouvelle salle des alambics de la distillerie GLEN MORAY.
Callum notre très sympathique guide devant le coffre à alcools de la salle des alambics. Il y avait du monde, donc il m'a été difficile de prendre une photo des alambics de Spirit.
ENGLISH SUMMARY : French owner (& rum producer) La Martiniquaise owns since 2008 the GLEN MORAY distillery located in Elgin & founded in 1897. The majority of the 5,7 millions of LPA (liters of pure alcohol) produced goes to his blended whisky LABEL 5 & to an anonymous single malt called GLEN TURNER. GLEN MORAY’s malted barley comes from Cumbria, with 69 million tons stored in a gigantic grain silo, then brought to a very original pipe system that works mainly in a horizontal way for the grinding (his « Porteus » malt mill is still operational since 1964!). The water uses in the distillery comes from the Lossie river a 100 meters nearby. The distillery does 4 batches a day & uses a 11 tons mashtun. For its 60 hours long fermentation, GLEN MORAY uses 14 washbacks made in stainless steel, while for the distillation that follows, it has 6 stills (3 wash stills of 9900 liters & 3 Spirit stills of 5800 liters of capacity) & 3 spirit safes. The « cut » is made between 75 & 65 % abv & lasts 2,5 hours. Note also GLEN MORAY has a singular cooling system because its condenser works between the 2 distillations. The cask filling is made at 63,4 % abv.
Callum nous explique les 3 résultats du broyage de l'orge, du plus grossier (presque du muesli), au plus fin (farineux)
Enfin, la distillerie dispose de 15 chais (9 traditionnels dits « dunnage warehouses » et 6 chais industriels, dits « racks »), ce pour une capacité actuelle de 6 millions de fûts, embouteillés « la plupart du temps à la distillerie », me dit-on. J’ai un doute à ce sujet, car l’essentiel de la distillerie est consacré aux blended whisky (« LABEL 5 ») et à un single malt anonyme (« GLEN TURNER ») de très large diffusion, ordinairement mis en bouteille près de Glasgow, aussi j’apporterais la correction nécessaire à cette information dès que possible, cette dernière information est donc à prendre en attendant sous réserve. Autrement la distillerie utilise des fûts ayant connu entre 1 et 5 remplissages. Le plus ancien fût actuellement entreposé date de 1978. La distillerie utilise principalement 6 types de fûts (ex-Bourbon de 1er remplissage & de plusieurs remplissages-jusqu’à 5-mais aussi ex-Sherry Oloroso, ex-fût de Porto, ex-fût de vin, dont du Cabernet Sauvignon et du Chardonnay), auxquels il faut ajouter une dizaine de types de fûts différents (madère, rhum français et jamaicain, Sauternes de chez Yquem, plus récemment Marsala, cidre écossais ou encore bière écossaise de type Stout, etc.), utilisés à des fins expérimentales, certaines menant à des mises en bouteille de fûts en quantité limitée pour des versions réservées à la vente en distillerie, ou des gammes comme « Private Edition ».
Un des alambics de "wash" qui reçoit directement le malt maintenant fermenté...
The distillery has 15 warehouses in which 9 are traditional (« dunnage warehouses ») & can receive 6 millions of casks, mainly bottled on site, but I’ve a doubt about it because most of the distillate goes out to LABEL 5 & GLEN TURNER which are for continental EU mass market, so usually bottled near Glasgow, but I can’t be sure about it yet so I’ll modify this under reservations information if it is wrong at the next update if needed. Other than that, GLEN MORAY uses from 1 to 5 fillings casks with whisky and the oldest cask matured on site is a 1978 vintage. The distillery uses 6 different cask types for its whisky usually, from Bourbon casks, but also Oloroso Sherry ones, Port ones, French wine casks such as Cabernet Sauvignon, or Chardonnay). You have to add to this a dozen of different cask type used for experiments, such as Madeira, French & Jamaïcan rum, Sauternes (from famous Château Yquem), and more recently Marsala, Scottish cider or stout beer casks. Some may finish some day in limited edition bottlings (distillery only editions, for instance) or in the « Private Edition ».
Les nombreux chais traditionnels de la distillerie GLEN MORAY, l'humidité y règne.
Ma visite :
Hélas nous n'avons pas pu voir le maître distillateur Graham Coull (qui est le 5 ème distillateur seulement depuis l’ouverture de la distillerie) & sa femme Fay (fort sympathiques, je les ai déjà rencontrés à plusieurs reprises dans des salons français) indisponibles ce jour là, mais ils avaient laissé des instructions pour que nous soyons bien reçus...et cela a été le cas : Un immense merci à eux donc, mais aussi, entre autres notamment à Callum (notre guide), Emma (l’assistante de la direction du centre des visiteurs), et Karine (de l’administration du site). Pour faire court nous avons eu une belle visite de la distillerie (les photos étaient autorisées partout sauf dans une petite salle), puis une généreuse dégustation correspondant au « Tour du directeur » (les 3 whiskies du tour classique, puis une dégustation plus personnalisée (4 whiskies, des éditions limitées), dont celle de la bouteille qui m’intéressait a priori avant même le voyage, une bouteille en vente sur place uniquement, une tuerie (nouvelle version du "Peated PX finish" que j'avais dégustée à Paris en marge d'un salon-je n'ai hélas pu en prendre qu'une bouteille, ainsi que quelques articles-souvenirs de la distillerie). A souligner car c'est rare et très pédagogique comme démarche, une dizaine de fûts ont été ouverts durant la visite des chais, et l'on nous a permis de tous les sentir, afin notamment de mesurer les effets des affinages en cours de toutes sortes de fûts...(voir plus bas les dégustations).
A noter, nous avons du également déjeuner sur place pour gagner du temps et c'était excellent ! Graham m’avait également gentiment préparé quelques échantillons à emporter, principalement provenant de fûts expérimentaux en cours de maturation, aussi je ne le remercierais jamais assez (voir les photos & les notes de dégustation ci-dessous).
Une partie de l'équipe du centre des visiteurs de la distillerie, avec, en noir, Emma, et à droite Callum.
Alas Graham Coull, the master-distiller (only the 5th one since the distillery opened!) & his wife Fay (lovely people, I met them several times before, during French whisky shows) were not there during our visit, very busy, but they left instructions to the staff to give us a great welcome, and that’s what we had. So a huge thank you to them & to the distillery staff we met, and, between others, for instance to Callum (our tour guide), to Emma (who directs the visitor center if I’m not mistaken) & Karine (who works at the office).To put a long story short, our visit was great (pictures were allowed almost everywhere), then we had a generous tasting within the « Director’s Tour » (3 drams of the classic tour, plus 4 limited editions, mainly distillery only ones, including one I had high expectations about it, the « Peated PX Finish », even before coming there, and yes, it was really a stunner. I manage to take one bottle of it, and some souvenirs...The warehouse visit experience was enhanced by a rare opportunity given to us, that is to breathe around 10 different casks to see how the different wine or spirits or other else finishes, going from one to another. You will find my tasting notes & some pictures about them below...
Another thing interesting to mention, as we had a hectic schedule once again, we decided to have our lunch there, and it was excellent ! Graham also kindly had me prepared a set of samples for me (I'll never be thankful enough to him for that), mainly from experimental/work in progress casks (see pictures with tasting notes below).
L'étonnant chai No 1, avec des affinages, avec toutes sortes de choix (vins secs, vin liquoreux, vins mûtés, bière, cidre, etc...) en cours d'expérimentation.
*Versions en dégustation à la distillerie durant notre visite pour le tour simple (gamme classique):
First you will find below the tasting notes related to the classic tour (the regular one/core range):
Dans la salle d'accueil, au milieu de bouteilles prestiigieuses ou simplement historiques, le portrait des 5 maîtres-distillateurs de GLEN MORAY, avec à droite, Graham Coull, le dernier en date.
-« Elgin Classic », nas, Edition 2018, Maturation durant environ 7 ans en fûts ayant contenu du Bourbon à majorité de premier remplissage (mainly « First Fill American Oak »), 40 %:
Couleur: Or clair. Nez: Fruité (agrumes), floral, foin coupé, orge maltée, pas mal d’esters (bonbon anglais, ananas, poire), de la vanille à l’arrière-plan. Un nez simple et direct. Bouche: Souple & légère (un peu aqueuse), marquées par les esters, ce qui suggère la présence de fûts de Bourbon de premier remplissage (bonbon anglais, ananas), mais aussi par d’autres notes typiques de la distillerie (foin fraîchement coupé, miel d’acacia, agrumes, orge maltée, vanille, quelques épices douces & herbes fraîches). Finale sur les esters, encore davantage avec un peu d’aération. Agréable et finalement pas si éloigné de l’excellent ancien 8 ans d’âge. Tenue à la dilution: L’eau exalte agréablement les esters, mais ne pas trop en ajouter car ce whisky est déjà assez (pour ne pas dire un peu trop) dilué. Conclusion: Un single-malt sans prétention, assez plaisant, et un bon apéritif. Bon rapport qualité/prix pour débuter dans la découverte des single malts. Certes il est plus léger et moins gourmand que le 8 ans d’âge, mais il fait preuve d’une belle souplesse et constitue une entrée de gamme fort honorable. Prix indicatif: Autour de 20 €, en G.M.S. (grandes & moyennes surfaces). Note confirmée: 86/100
ENGLISH SUMMARY (fully revised English note): Clear gold color.On the nose, it is generously fruity, but also floral, with a fresh cut hay note, malted barley, quite some esters (English liquorice allsorts sweets, pinapple, pear), and vanilla on the background. On the palate, the esters are great, and it means first fill Bourbons casks are widely involved in the blending and do their job at the maximum. The GLEN MORAY house style is here (citrus fruit, acacia honey, fresh cut hay, fresh herbs, vanilla & sweet spices), in a light mode (just a bit watery), but very pleasant. It is not so far from the now discontinued 8 years old (but not everybody knows it). Don’t add too much water to that one as it is already for me a bit too much diluted (43 % would have been better for that one in my opinion). Conclusion: A pleasant entry level (with a great quality/price ratio, hard to beat I have to say) young single malt interesting to discover this category of whiskies & also a good introduction to GLEN MORAY’s house style. Confirmed rating: 86/100
-12 ans, Edition 2018 (gamme « The Heritage Collection »), Maturation en fûts ayant contenu du Bourbon (« American Oak »), 40 %:Couleur : Or soutenu. Nez : Solvant, agrumes, orge maltée…plus du tout cette note vineuse désagréable. Une finesse et une légèreté à la fois rares ensemble chez d’autres whiskies de cet âge. Bouche : D’une légèreté et d’une finesse assez confondante (on a l’impression que c’est un 30 ans, un peu évaporé certes…). Fin boisé, notes vanillées légères, herbes, fruits secs. Très beau fondu des saveurs. Tenue à la dilution : Excellente, ouvre les notes boisées et maltées, mais conserve l’équilibre global. Conclusion : Une belle surprise que ce nouveau 12 ans, et une très nette amélioration de toute la gamme à mon avis, en commençant par celui-ci. Un peu trop discret, certes, mais très beau ! Autour de 26/40 €, cavistes/Note confirmée : 86,5/100
ENGLISH SUMMARY: An interesting renewal of the 12 y.o. now more ex-Bourbon oak driven, and we won’t complain (except maybe for the low ABV). Vanilla, herbs, sweet oak, malt & dried fruit is what you’ll get, along with some citrus fruit. Great balance. Less estery than recent batches. It seems older than it is (because of its refinement & of the beautiful melting of flavors). A few drops of water opens a bit flavors for more malty & woody notes (but still balanced). A beautiful surprise this new 12 yo, showing a global improvement of the core range in my opinion. It’s a bit too discrete, ok, but very good. Confirmed rating: 86,5/100
-15 ans, Edition 2018 (gamme « The Heritage Collection »), Maturation en fûts ayant contenu du Bourbon (« American Oak ») & du Sherry, réduit à 40 % :Couleur: Miel d’acacia, à reflets dorés, voire ambrée (la tonalité ambrée semble provenir de la part de fûts de sherry dans l’assemblage, mais elle pourrait aussi provenir de l’ajout de caramel, difficile à dire. Nez: Riche, fin et complexe. Fruitée, elle est aussi miellée, maltée, avec un côté gourmand à la fois chocolaté, noisetté, voire praliné. Bouche: Fine, complexe et très fondue. Très fruitée (fruits confits, compotés-pommes golden & poires mûres), elle est aussi miellée (miel toutes fleurs, voire de bruyère), elle est aussi bien maltée, avec de complexes notes de fruits secs (noisettes en tête) se mêlant à des notes de chocolat au lait, chocolat noir, mais aussi de caramel dur (notes semble t’il en grande partie naturel). Finale légère, mais superbe, avec un retour d’épices intéressant qui compense le titrage un rien faible (40 %) et une belle pointe distante de fruits rouges rappelant l’influence du sherry. Tenue à la dilution: Plutôt bonne, mais ne pas trop diluer. Un côté « goûter régressif » (Nutella, Carambar, tablettes de chocolat diverses, bonbons fourrés au praliné) bien agréable. Conclusion: Un délicieux single malt qui peut à la fois servir d’apéritif et de digestif, voire même d’accompagner un dessert pâtissier. Une belle addition à la gamme régulière, destiné à remplacer le 16 ans d’âge. Prix indicatif: Autour de 65/70 € à sa sortie. Note confirmée: 91/100
ENGLISH SUMMARY (fully revised English note): This one replaces the previous 16 y.o. in the core range. The amber color shows this one has more sherry casks involved than for instance the 12 y.o., but it can also be because of the caramel added. The nose is rich, complex & refined. Fruity (stewed apples & ripe pears, candied fruit), it is also malty, honeyed (“all flowers” & heather honey), with a gourmet side related to chocolate (milk & dark), caramel (carambar sweet) hazelnut & maybe praline. On the palate it is as appealing as on the nose, displaying its charms in a deliciously melted complex combo of dark & milk chocolate, malt, hazelnut, dried fruit, honey (all sorts, possibly even with heather). On the finale (finish), some vivid spicy notes are coming through to give some oomph. There is also a distant red fruit notes recalling also the sherry casks. A few drops of water are ok, but no more. The palate has a nostalgic or say “regressive” side (it takes you back directly to your childhood), with notes of Carambar hard caramel stick notes, varied chocolate tablets, Nutella hazelnut paste, and all that jazz ! Conclusion: It is a superb GLEN MORAY, which manages to express well its qualities (even with this low abv), to show some complexity & an attractive profile. This one can be served both for an aperitif and for after-dinner dram, or even match a pastry dessert. Rating (confirmed) : 91/100
*Dégustation des whiskies de la formule “Exclusive Tasting”, liée au “Tour du directeur” (“Fifth Chapter tour”),
normalement avec le directeur de la distillerie ou le maître-distillateur (Callum a gentiment remplacé Graham Coull cette fois):
Now tasting the 4 drams related to the « Exclusive tasting » of « The Fifth Chapter tour » (or call it « Director’s tour »),
usually with the distillery director or master-distiller (Callum kindly replaced Graham Coull this time):
Pas besoin de dessert avec les 2 affinages en fûts de Sherry Pedro Ximenez qui faisaient partie du set...Une mémorable session !
-Vintage « 1998 » (sampled 30/08/18), « P.X. finish » (16 ans en fûts de Bourbon, 4 en fûts de Sherry de type “Pedro Ximenez”), 45,5 %:De couleur vieil or, ce riche whisky ajoute aux qualités d’une belle maturation en fûts de Bourbon la suavité et sucrosité des fûts de Sherry les plus riches, avec des notes de fruits secs (abricots, dattes, figues, raisins de Corinthe), de chocolat noir aussi, ce qui donne en bouche une sensation gouleyante et dense, une impression de déguster un Brownie liquide, de l’Ovomaltine directement de la boîte, bref, beaucoup de chocolat et de malt dans cette version, en plus des fruits. L’eau assouplit l’ensemble et le rends plus “whisky”, si j’ose dire. Un vrai régal et autant un dessert qu’un whisky ! Note confirmée: 93/100
Golden color. This whisky displays the smouthness & sugar-driven qualities of a Pedro Ximenez type of Sherry added to the already accomplished beautiful Bourbon main maturation “for a more than decent time” and the result is wonderful. Rich dried fruit (apricots, dates, figs, sultanas), but also dark chocolate, makes a sensation in the palate that is mouthcoating & lively at the same time, as if you were tasting a liquid brownie, Ovaltine straight from the box, so yes there is a lot of chocolate & malt in that one (plus the fruit). To add a few drops of water makes it “more whisky”, if I may say. A real treat, and a dessert as well as a whisky! Confirmed rating: 93/100
- « 120th Anniversary Bottling », de 15 ans (Distilled in 2002, bottled in 2018), "Charity Bottling", 120 bouteilles, Bourbon casks, Sherry, Port & Madeira casks, Virgin Oak finish, (peated), 52,4 %:
Avertissement : J’ai cru que cet échantillon correspondait à la version anniversaire de la distillerie nommée “Mastery” (que je n’ai pas dégusté mais qui a plutôt bonne presse), mais ce n’est pas le cas, c’est une variante destinée à une vente de charité. Tout ce que je puis dire (car je n’ai pas de détails sur cette version concernant l’âge), c’est que ce whisky contient des millésimes anciens (comme c’est le cas pour le « Mastery »), qu’en tant que dégustateur expérimenté, je pense qu’une partie du contenu a probablement plus de 18 ans d’âge.
Notes de dégustation : De couleur vieil or, ce petit bijou de la distillerie, très complexe et très expressif, possède un nez exubérant et résolument tourbé, mais pas seulement, et d’une certaine profondeur. Le Sherry est également bien présent, autant que la tourbe, mais aussi d’autres influences un rien vineuses (vin rouge, Porto, Madère?), apportant des notes de fruits confits, un pointe de fruits rouges, de chocolat noir et de moka, ainsi que des notes de thé Earl Grey & noir longuement infusées, des notes plus insolites d’olives noires (je dirais même assez oxydatives-olives de Kalamata, en Grèce), évoquant aussi un Sherry de type Pedro Ximenez. En bouche, ce festival de saveurs est sublime, avec de complexes esters fondues avec une note de tourbe grasse & un Sherry riche et dense, à du caramel naturel (carambar) et une belle note maltée, sur un lit de bois noble. L’ajout de quelques gouttes d’eau rajoute encore un peu de finesse, avec maintenant comme des notes de vin liquoreux ou de vin mûté (voire un Maury?), avec un retour discret des notes de fruits rouges. Un chef d’oeuvre ! Note confirmée: 95/100
Warning: This one shall not be confused with another distillery anniversary edition called “Mastery”, which has a lot of qualities too it seems (of what I heard from reviewers-I haven’t tasted the “Mastery” myself yet), but it is a charity bottling for the 120th anniversary of the distillery. I do not have much details on this one except the cask previous content (see the title), but as an experienced taster, I consider that part of the content is probably older than 18 years.
Tasting Notes: This little jewel from the distillery is very complex & very expressive, with a luxuriant nose, clearly peated but not only, and has quite some depth. Very attractive. The Sherry is clearly there too, but not only, as Madeira & Port casks “have their fruity & a bit winey say”-maybe some red wine too-bringing on some candied fruit notes, some red fruit as well, dark chocolate & moka, Earl Grey & black tea (both almost over-infused), but also some astonishing black olive notes (a bit oxidative-close to Greek olives from Kalamata) that usually one can find is Pedro Ximenez wine. On the palate, this festival of flavors is sublime, with complex estery notes melted with the other notes (grassy peat, rich & dense Sherry, natural caramel-Carambar sweet-but also beautiful malty notes, on a noble wood ground). A few drops of water brings on more refinement, with now some beautiful dessert wine or muted wine notes coming through-close to French Maury wine-with some discrete red fruit notes return. A masterpiece ! Confirmed rating: 95/100
Parmi les fûts ouverts à disposition pour les sentir, mon ami Olivier s'intéresse à ce délicat "Fino Sherry finish".
-”Bottle Your Own” Cask (“Cabernet Sauvignon finish”), Vintage 2002 (sample du 30/08/18), sans précision de titrage alcoolique (mais c’est un brut de fût)/No available ABV:
A Noter : Je pense que mon échantillon correspond à cette version, mais je n’en ai pas la certitude (cf l’autre échantillon en maturation intégrale), aussi car l’étiquetage a été endommagé durant « l’opération de sauvetage d’urgence » des échantillons à la douane, au retour. A suivre…
Note de dégustation : De couleur cuivrée, ce whisky a un nez marqué par les fruits jaunes (coing, abricot, citron), mais il évoque aussi une grenadine, avec une vinosité affirmée. En bouche, c’est un peu vineux, mais aussi très puissant, très fruité (cette fois davantage sur les fruits rouges, un rien acidulés), un peu entêtant (limite alcooleux-par ailleurs c’est apparemment un brut de fût). L’eau rajoute de la vinosité (certains apprécient ces notes, d’autres moins-moi pas trop), donc s’en tenir à quelques gouttes. Une belle version, assez fine, mais peut-être un peu unidimensionnelle ? Note confirmée : 88/100
Note : I hope my sample do correspond to this version, but I’m not 100 % sure of it, as some labels have been damaged during the « emergency samples safety operation » that I had to do at the customs, so it may have been confused with the one “full matured” in the same casks type).Tasting Note: Copper color. This one has strong yellow fruit notes (apricot, lemon, quince), but it also evokes a pomegranate squash, with quite so winey smell. On the palate, it is also winey, but also very powerful, very fruity (this time more on red fruit, a bit acidulous). It is also a bit heady, at the limit to be spirity, note that it is obviously also apparently a cask strength. Water adds more winey notes (some like it, some less-me not much), so I shall advise not to add too much. A beautiful expression, refined, but maybe a bit too one dimensional ? Confirmed rating: 88/100
Quelques uns des échantillons préparés par Graham, après reconditionnement en catastrophe à l'aéroport d'Edinburgh (quota dépassé à l douane, gasp !).
-Vintage « 2010 », Distillery Edition (en vente qu’à la distillerie), Bourbon matured, « Peated PX finish », (brut de fût supposé, mais non indiqué comme tel), 55,8 %:
Couleur: Vieil or. Nez fin, complexe, mais très direct, équilibré, mais aussi paradoxalement très exubérant, sur à la fois le Sherry de type Pedro Ximenez, des esters bien affirmés & une tourbe grasse et invasive. C’est le tour de force et l’originalité de cette version pour moi exceptionnelle. Fruits jaunes, fleurs capiteuses, de riches fruits secs, un beau boisé et une tourbe grasse & fumée sont les autres marqueurs du nez. En bouche, c’est tout simplement délirant ! La tourbe (grasse, avec une fumée dense, puis par la suite cendrée), les esters (bonbons anglais, fruits exotiques, ananas, goyave), et le Sherry (fruits confits & fruits secs, incluant dattes, figues, raisins secs macérés dans de l’eau-de-vie) & diverses fleurs capiteuses répondent présents en même temps au rendez-vous, une proposition absolument redoutable et inédite, très sensuelle... Avec un peu d’eau, le whisky s’ouvre un peu plus sur des fleurs & des fruits jaunes, du thé vert & noir, du chocolat noir & même une note de moka torréfié (un rien acidulé). Il est plus que temps d’appeler la fameuse « brigade » (Serge, si tu m’entends ?). Conclusion: Oui ce whisky est jeune, excessif, explosif, inhabituel, part dans 3 différentes directions, mais parvient à les faire se rejoindre de suite, et s’avère vraiment très gourmand, alors je pense que c’est déjà un chef d’oeuvre à 8 ans d’âge, tel que je l’avais pressenti à la dégustation de sa version de 2 ans plus jeune (échantillon de fût à l’époque) et titrant 61 % (version chroniquée dans mon « GROS PLAN » sur la distillerie sur mon site). Pari tenu (le whisky a gagné en profondeur), et chapeau bas à Graham Coull pour cette extraordinaire version ! Note confirmée: 95/100
Ma bouteille du 2010 "Peated PX Finish", une "tuerie" ("a stunner") comme l'on dit !
Color : Old gold. Nose : Refined, complex, but very direct. Balanced, but paradoxically quite exuberant, at the same time very generous in expressing its rich Pedro Ximenez finish, loud & clear stated estery notes, plus on top of that (or deeply inside that) a grassy peat. It is the “tour de force” for me of this expression wich is for me exceptional. Yellow fruits, heady flowers, rich dried fruit, beautiful wood & grassy, smoky peat are the other key components on the nose. On the palate, it’s simply crazy! (I mean crazy good). The peat (grassy, dense, then getting ashy), the esters (English liquorice allsorts sweets, exotic fruit-pineapple, guava), the Sherry (candied & dried fruit, including dates, figs, sultanas macerated in eau-de-vie) & some heady flowers are all present for an absolutely unreleased & very sensual & formidable proposal…With a few drops of water, the whisky opens up more on yellow fruit & heady flowers, on black & green tea, on dark chocolate as well as on roasted moka (a bit acidulous as well). It is high time to call the “the famous brigade” (Serge, if you hear me?). Conclusion: Yes this whisky is young, excessive, explosive, unusual, going in 3 different directions, but it manages to make these paths meet quickly, and is very gourmet. Yes it is already a masterpiece at its young age (8 years old!), as I had sensed when I tasted it’s y”ounger brother” aged only 6 y.o. (an advance sample with a 61 % abv-I reviewed in my “GROS PLAN”. So, yes, “it’s on” for this one (the whisky gained in depth with 2 years more) and congrats to Graham Coull for this extraordinary expression! Confirmed rating: 95/100
*Dégustation hors visite d’échantillons de fûts encore hors commerce (encore un grand merci pour cela à Graham Coull, le master-distiller):
Tastings after my visit of cask samples from unreleased expressions (offered by Graham Coull, a great thank you so much to him again for that) :
Ce que j'ai pu sauver (moins quelques doubles) après le passage à la douane d'Edinburgh...moralité, j'aurais du mieux gérer mes bagages !
-”New Oak cask finish”, 2011 (12 mois en fûts neufs), Single Cask (N°6002419), tourbé, sans précision d’âge (sampled 30/08/18) & de titrage alcoolique (brut de fût)-tourbé/peated/No available ABV:
Couleur: Vieil or. Nez tourbé, puis très vite envahi par un boisé imposant, du caramel, et enfin la tourbe cendrée. En bouche, c’est très vif (brut de fût au titrage probablement élevé), très boisé & tannique (trop), épicé (piment de Cayenne), avec une domination sur tout le reste de la palette, qu’on devine un peu plus large tout de même (fruits compotés & fruits secs). L’eau adoucit un peu les choses, mais ne parvient pas à changer le déséquilibre inhérent à ce choix du bois neuf. Le moins intéressant de ces échantillons “work in progress” à mon avis. Note confirmée: 82,5/100
Golden color. This one is peated on the nose, and then immediately “invaded” by strong wood, some caramel & ashy smoke. On the palate, it is very vivid, dry, too woody & tannic for me, too spicy (Cayenne chilli pepper), all these notes dominating on the rest, even if we can guess there are other ones (dried fruit, stewed fruit). Water helps a bit, but do not manage to find really a balance to tame this virgin oak driven spirit. The less interesting of these “work in progress” samples in my opinion. Confirmed rating: 82,5/100
-”P.X. Sherry/Full Maturation”, sans précision d’âge & de titrage alcoolique (brut de fût)/No available ABV:
De couleur curieusement plus claire que la version de millésime “1998” en affinage seulement ! Nez fin, un peu vineux, bien fait & complexe (cire, cerises à l’eau-de-vie, fruits mûrs, fruits secs variés-dattes, figues en tête-et une légère touche soufrée). En bouche le whisky est très ferme, sec, et épicé, tannique, mais encore séduisant. C’est évidemment la dilution qui apportera toute la mesure de la qualité du fût. Note confirmée: 89,5/100
Strangely of lighter color than the 1998 vintage which is only a finish (not a full maturation). This one is probably younger. The nose is a bit winey, but well done & complex (wax, eau-de-vie macerated cherries, ripe fruit, dried fruit (dates & figs mainly) and has a slightly sulphury touch. On the palate this whisky is quite sharp, dry, spicy, tannic (woody), but still seductive. The notes are the same than on the nose, though, it’s just a matter of how you’re going to dilute it a bit to be able to enjoy its qualities over its drawbacks…In other words, this cask’s qualities are more noticeable with a dash of water. Confirmed rating: 89,5/100
-Vintage « 1988 » (30 ans), Single Cask, « Sherry Oloroso finish », titrage alcoolique non précisé)/No available ABV:
De couleur vieil or, il possède un nez capiteux, fin, avec de jolies notes de fruits secs & fruits confits, des fleurs capiteuses et des cerises à l’eau-de-vie. La bouche est un peu vive (le titrage est sans doute élevé), puis évolue vers le fruité, le floral, un boisé relativement présent, et pas mal d’épices fortes. Elle devient asséchante à la longue. Un peu d’eau rendra heureusement ce whisky plus souple et plus expressif sur les fruits secs (dattes, figues, raisins) et allège un peu l’impact du bois. Un whisky à fort caractère, pas toujours facile à appréhender, mais malgré tout d’un équilibre intéressant. Note confirmée: 89/100
Color : Gold. The nose is heady, refined, with nice dried & candied fruit notes, heady flowers & eau-de-vie macerated cherries. On the palate it’s a bit too vivid (it is probably a high strength sample), and even if some floral & fruity notes are coming through, the wood stays at the forefront, along with varied strong spices, drying the palate in the long run. Adding water will fortunately lead this whisky to more suppleness & expressive on its fruity side (dates, figs, sultanas), and lightens the wood impact. A whisky with a strong personality, not always easy to catch, but in spite of everything, interesting in its balance. Confirmed rating: 89/100
-”Yquem full maturation” cask (Sauternes), Vintage “2006”, Single Cask (N°5357), sans précision du titrage alcoolique (brut de fût) )/No available ABV:
De couleur vieil or assez dense, son nez est somptueux, riche, avec une belle note de cire en attaque, puis de beaux fruits jaunes (coing, citron confit, pêche jaune), mais aussi de l’abricot, des notes de fleurs capiteuses (dont du lys), des épices (du gingembre, notamment), une belle intégration du vin, même s’il y a une légère note alcooleuse. En bouche, c’est puissant et très riche, dense, avec la reprise fidèle des notes du nez, autour d’abord de la cire et des agrumes confits, des fleurs capiteuses (voire un peu entêtantes-c’est l’alcool du vin), puis assez vite des épices (gingembre, poivre gris), avec un beau fondu des saveurs. L’alcool est puissant, donc nécessite l’ajout d’un peu d’eau qui va renforcer l’exubérance des notes florales et fruitées, révélant même des notes de fruits exotiques (goyave, kiwi, rose), mais aussi de la rhubarbe, des plantes & épices qui viennent de loin (myrrhe, cardamome). Ce whisky, tout comme d’autres élevages ou affinages en fûts de Sauternes, reste assez tannique & vif tout au long de la dégustation, mais il est d’une beauté certaine. Note confirmée: 93,5/100
Color : Old gold, with quite some density. This one’s nose is somptuous, rich, with a beautiful waxy note for start with, then beautiful yellow fruit notes (quince, candied citrus, yellow peach), but also apricot, heady flowers (including lily of the valley), spices (including some ginger), with a good integration of the winey notes, even if it’s a bit spirity. On the palate, it’s very powerful, rich, dense, faithful to the nose, the wax, the candied citrus fruit & the heady flowers first (& even heady/spirit-coming from the wine), then quickly some spices are coming through (grey pepper, ginger), all this in a beautiful melting of flavors. Of course the alcohol is strong here, so it needs water to tame it a bit. The water will enhance the exuberant flowers & fruits, making even some beautiful exotic fruit come through (guava, kiwi, rose), but also some rhubarb, some botanicals & spices that come from far (myrrh, cardamom). This whisky, as others matured or finished in Sauternes casks, remain rather tannic & vivid all the way, but it is of an undeniable beauty. Confirmed rating: 93,5/100
Votre serviteur en plein travail, concentration exigée !
A noter, le fût senti n'est pas le même que celui d'ou provient l'échantillon récolté auprès de Graham, mais je vous rassure, ça sentait aussi bon !
-”Cabernet Sauvignon full maturation” cask, Vintage “2010”, sans précision de titrage alcoolique (brut de fût)/No available ABV:
De couleur or, il possède un nez un peu vif, dominé par les agrumes, puis ensuite par une note qui n’évoque pas le Cabernet Sauvignon (y a t’il erreur d’identification du sample? Je me suis posé la question, suite à ce qui s’est passé à la douane-donc cette note est sous réserve). Un boisé plutôt sec et des épices dominent en bouche, et c’est seulement avec un peu d’eau que se révèlent de jolies notes de fruits jaunes, de fruits secs (raisins en tête). Intéressant, mais difficile à identifier. Note sous réserve (sur ce que c’est), mais confirmée (sur ce que ça vaut à mon avis) : 89,5/100
Golden color. A bit vivid nose, dominated by citrus fruit, then with something I suppose it’s the wine (Cabernet Sauvignon) but I’m not completely sure & hope I didn’t mistake on re-filling the samples because of what happend in the airport). At first, dried wood & spices dominate on the palate, but with some water, an interesting developpment occur, with nice yellow fruit notes, dried fruit (sultanas on the front), and other interestings notes that I struggled to recognize, I have to say. Comment under reservations (as I suspect possible mistake of sample) but confirmed on what I have tasted : 89,5/100
-”Chardonnay full maturation” cask, Single Cask (N°3591), Vintage “2003”, sans mention du titrage alcoolique)/No available ABV:
De couleur vieil or profond à reflets ambrés, il possède un nez somptueux, marqué par des notes de fruits confits variées, une note de cire, de miel, de fruits jaunes également (coing, pêche, citron). En bouche il est très dense et vif, mais très beau et étonnamment pas vineux. Evolue sur des notes d’agrumes confits presque acidulés et aussi une étonnante pointe mentholée en milieu de bouche. Finale sur la rondeur du fruité, un rien ciré et oxydatif. Belle réaction à la dilution, tirant le whisky vers un fruité plus rond. Une belle réussite. Note confirmée: 93,5/100
Color : Deep gold, with some amber reflections. Nose : Powerful & somptuous ! With notes of varied candied fruit, wax, honey, yellow fresh fruit (quince, peach, lemons). On the palate, it is also powerful & somptuous, beautiful and amazingly not winey (which I prefer personally) unlike other editions. The palate evolves to candied citrus fruit, almost acidulous, with an amazing hint of menthol around the middle of its developpment. It finishes on the fruit roundness, a bit waxy & oxydative. Beautiful reaction to a slight dilution, making the whisky rounder in the expression of its fruitiness. A clear success. Confirmed rating : 93,5/100
Sur le chemin pour aller visiter la distillerie The GLENLIVET, nous nous sommes brièvement arrêtés pour prendre des photos des magnifiques kilns (toits en pagode) de la prestigieuse distillerie familiale GLENFARCLAS (que nous n’avions hélas pas le temps de visiter cette fois-ci mais je l’espère la prochaine fois).
ENGLISH SUMMARY: On our way to visit The GLENLIVET distillery, we briefly stopped to take a few pictures of the magnificent kilns of the prestigious family distillery GLENFARCLAS (alas we didn’t had time to visit it this time, but hopefully next time):
Toit cuivré en pagode, alambic usagé devant, distillerie familiale, de quoi rêver...
-The GLENLIVET distillery:
Castleton Of Blairfindy, Glenlivet AB37 9DB (Ballindaloch):
A propos de la distillerie, en bref (informations):
The GLENLIVET est la première distillerie écossaise de whisky à avoir obtenu sa licence de distillation, en 1823, après une visite du roi George IV dans la région et son appréciation du whisky qui sortait de ses alambics illicites. La distillerie fut officiellement déclarée ouverte en 1824, bien que certaines sources parlent de 1774 pour les débuts initiés par Andrew Smith, le père de George Smith qui l’obtient en héritage. Sans trop entrer dans les détails, la distillerie, qui appartient à Pernod-Ricard, est une des 2 ou 3 plus importantes en termes de capacité de production aujourd’hui, avec près de 10,5 millions de litres produits en 2017, et par exemple, 12,8 millions de bouteilles produites en 2016. La distillerie a été agrandie en 2009, mais encore davantage en 2018, Sa capacité maximale de production est cependant bien plus grande, m’assurait récemment Ian Logan, l’emblématique ambassadeur international des distilleries du portefeuille Chivas brothers ltd au sein de Pernod-Ricard (en théorie 21 millions de litres d’alcool pur par an, mais elle n’est pas forcément atteinte chaque année-le nombre est tenu secret).
Pour ce faire, elle dispose d’une gigantesque cuve de brassage (« mashtun ») d’une capacité de 13,5 tonnes (dans la nouvelle salle, car il y en a une autre dans l’ancienne) assurant rien de moins que 43 brassages par semaine (à 3 bains de température différente, comme souvent, d’abord 65 °, puis 78°, puis 90°), de 16 cuves de fermentation (« washbacks ») en pin d’Oregon, ainsi que de 6 énormes alambics (chacun pèse plus de 30 tonnes) dans la nouvelle salle (plus 8 apparemment dans l’ancienne-non visitée). Les 3 alambics de wash sont d’une capacité de 15000 litres, tandis que ceux de Spirit sont de 10000 litres, et de forme identique, assez trapue. Le distillat peut monter jusqu‘à 90 % d’alcool par volume, mais le distillat pur atteint de nos jours plutôt 74 à 75 %, et 68 à 70 % à la fin de la distillation. La mise en fûts pour le vieillissement est faite à environ 64 à 66 % d’alcool par volume. La distillerie n’utilise plus de tourbe depuis les années 1960, mais si elle a réintroduit récemment une version tourbée (« NADURRA Peated ») qui utilise des fûts ayant contenu du distillat tourbé provenant d’une autre distillerie. Les types de fût communément utilisés par la distillerie sont de 3 types : American Standard Barrel (190 litres de capacité), Hogshead (fût reconstitué de 250 litres de capacité), et les Sherry Butt de 500 litres de capacité.
Elle est très récente, cette partie de la distillerie, et gigantesque aussi, mais très attachante !
The GLENLIVET whisky distillery is the first one to have been granted a distillation licence, in 1823, after King George V’s visit in the area. He had been told about how good the local smuggling distillate was, so he wanted to try it himself. The distillery declared its official opening only in 1824, but some sources (evoked during our visit) state a production start back to 1774 when the founder’s (George Smith) father, Andrew Smith, was its owner. Without getting too much into details, let’s just say that today this distillery belongs to one of the few more important whisky producers worldwide, French company Pernod-Ricard, and is one of the 3 most important distilleries in terms of production capacity, and in theory even the most important one, with the possibility to produce 21 millions of LPA (liters of pure alcohol), an information confirmed by Ian Logan (the famous global brand ambassador of the Chivas Brothers ltd portfolio of whiskies, a branch of Pernod-Ricard), while statistics mention rather 12,8 millions of bottles produced for year 2017.
The production has been increased in 2009, and even more widely increased in 2018, for instance, and nowadays the distillery’s mashtun of the new distillery room (of 13,5 tons of capacity) is able to do 43 mashes per week (each mash is made with adding water at 3 different temperature, 65° first, then 78°, then 90°). Then the mashes go to the 16 washbacks made of Oregon pine, and are ready for distilling, which implies huge wash stills (3 of 15000 liters) and big spirit stills (3 of 10000 liters), both dumpy (the old rooms have 8 others stills, but we didn’t visit them). The GLENLIVET distillery do not use peat usually since the 1960’s, but in 2018 it was reintroduced in the « NADURRA » range by using peated casks coming from another distillery. The most often used casks types are currently o f 3 different types : American Standard Barrel (190 liters), Hogshead (remade cask of 250 liters), and Sherry Butt of 500 liters of capacity.
Belle vue sur quelques uns des chais traditionnels de la distillerie The GLENLIVET...
Ma visite (impressions): My visit (impressions):
Gigantesque complexe, proche de la taille d'un village...mais, malgré l’importance économique et le caractère industriel de la production, nous avons reçu un accueil remarquablement chaleureux, et ce à chacun des postes du centre de visiteurs, avant même que l’on sache que nous étions tous deux membres du club de fidélité, bloggeurs pour ma part, etc. Je dois dire que c’est suffisamment remarquable pour être souligné ! Donc pas de plainte à formuler, hormis comme ailleurs, l'interdiction de photographier dans la plupart des lieux (donc j’ai pris des photos dans la boutique, superbe-ou est exposé le prestigieux 50 ans d’âge produit en 2014, puis à nouveau en 2018-et dans la « Guardian’s room », plus les extérieurs). Ce fut une belle visite, faite en compagnie de notre fort sympathique guide, Nick McClellan, à demi-écossais, un monsieur par ailleurs parfaitement bilingue.…La nouvelle salle des alambics & des cuves de fermentation est très belle, telle une énorme cathédrale ! Une disitllerie par ailleurs parfaitement entretenue. Visite émouvante dans le chai N°1 qui contient notamment des fûts de 1963 à 1966-dommage que je n'ai pu déguster mon millésime, apparemment de toute façon inexistant dans la fameuse « Cellar Collection » !-puis dégustation d'un single cask jeune (pas pu obtenir l'âge, probablement plus de 6 ans dirais-je), bon mais assez vif...
Puis dégustation dans une salle du centre avec notre groupe de visiteurs des 2 versions récentes "Captain's Reserve", un affinage en fûts de chêne français du Limousin, "Master Distiller's Reserve" (vendu qu’à la distillerie), corrects mais trop réduits, puis du 13 ans "Sherry Cask Matured", joliment fruité (mais hélas réduit à 40 % lui aussi), puis enfin, mon ami Olivier et moi avons pu, toujours accompagné par notre guide, Nick, nous rendre tous les trois dans la "Guardian"s Room", une pièce confortable réservée aux fidèles de la distillerie dont je suis, avec dégustation d'une édition plutôt rare du "Founder's Reserve", un assemblage de quelques fûts de Bourbon & de Sherry brut de fût de grande qualité. Joli dialogue avec Nick autour de ce superbe whisky, mais aussi au sujet de mon expérience du whisky et de cette marque en particulier, au sujet des différents types de fût, etc. Les 45 minutes qui nous étaient allouées sont vite passées...Voir notes de dégustation ci-dessous :
Quelques unes des mises en bouteille classiques et de bonne réputation de la distillerie, dont les 18, 21 & 25 ans sont des valeurs sûres.
The GLENLIVET distillery is a gigantic complex, close to the size of a village, it is obviously industrial though its modest start, but I have to mention mandatory how the welcome was great, from the shop to the main visitor center office, to everyone of the staff I talked even shortly. It is much appreciated because it’s not always the case, plus it was the same for all (without having had the time to introduce myself & my friend as « Guardians of Glenlivet » or me as a blogger). Kudos for that to the distillery staff. Truly, despite the « usual » ban of taking photographs almost everywhere (except at the shop-where a 50 years old -"The Winchester collection" is displayed-and in the Guardian’s room), nothing to complain about, as, and I have to say that here the welcome was remarkable and warm. So I took pictures only from the outside, the shop & the « Guardian’s room ».
Our tour guide, Nick MacClellan, a half-Scottish very kind guy, made us a nice visit (note that he is perfectly bilingual, so if needed he can explain everything in French too) and one of the moving highlights for me was the visit of « Warehouse 1 », where we tasted a young Bourbon matured single cask (probably around 6 y.o.), that was good but a bit too vivid for me, but we also saw there from far casks from 1961 to 1966 (too bad I couldn’t taste my vintage, 1965, who alas do not exist in the famous « Cellar Collection » as I was told later on). Then we moved to another room of the center where we tasted the recent novelty « Captain’s Reserve » (a Limousin oak finish), but also a distillery exclusive bottling called « Master Distiller’s Reserve, both correct, not unpleasant, but a bit too reduced in my opinion. We tasted also another distillery exclusive bottling called « Sherry Cask Matured », a very pleasant 13 y.o., beautifully fruity but a bit too reduced too (40%).
After the regular tour, we had an appointment which lasted around 45 mn to visit in a special room called « Guardian’s room », designed to help members of this fidelity club to relax while watching archives bottles & books about the distillery and sip a special dram, which was this time a limited edition of the « Founder’s Reserve », a beautiful small batch of Bourbon & Sherry casks. We had a nice talk with Nick about this bottling, but also about the questions of different cask types, of my personal experience of whisky & of this brand in particular, etc. Time run out quickly...Please see my tasting notes below :
Le superbe coffret qui renferme la 2 ème édition du 50 ans d'âge, vendu en ce moment autour de £ 18000 par une célèbre enseigne d'Outre-Manche.
*Versions en dégustation à la distillerie durant notre visite, dans une salle spéciale :
Tastings after our visit of the distillery, in a special room:
-« Captain’s Reserve », n.a.s., French Limousin Oak, nouveauté 2018, 40 %:
A noter : Il s’agit d’une nouvelle version (2018) affinée en fûts de chêne français du Limousin, sans compte d’âge, qui arrive sur le marché français déjà depuis quelques mois. Notes : Couleur : Or. Nez : Un nez très fondu, léger, très agréable, avec une dominante de pommes cuites au four et poires très mûres, puis aussi des raisins secs, des fruits confits variés et de vagues notes florales. Joli, mais la dilution est forte. En bouche, c’est au début un peu pareil, sauf que très vite le caramel (en partie artificiel) s’invite un peu trop à la fête et domine, du coup la promesse du nez est déçue : Quelques épices douces, le fruité et le floral relégués au second plan, et voilà, c’est tout. La dilution est à éviter, elle n’arrange rien et ne ferait que tuer encore plus le whisky. Une déception. Note confirmée : 83/100
Note : This is a new 2018 expression with a French Limousin oak finish. With no age statement, it has arrived in the French market since a few months. Tasting notes : Gold color. Nose : Aromas are melted a lot here, for a light whisky, yes, with a pleasant domination of stewed apples & overripe pears, but also sultanas, varied candied fruit & some vagues floral notes. It is pretty indeed, but one sees the dilution they made is too important. On the palate, it starts the same than on the nose, with nice fruity & floral promises, but, very quickly, the caramel (natural & artificial) comes through very strongly and dominates, leaving just a bit of sweet spices, some flowers & fruits to express themselves shyly, but it’s already too late. That’s it...And adding water to it will just ruin it all. A disappointment. 83/100
Les condtionnement très colorés de 2 des versions dégustées, avec, en bas, le "Captain's Reserve".
-« Master Distiller’s Reserve », n.a.s.,1 litre, exclusif à la distillerie, 2018, 100 cl, 40 %:
A noter : Une version assez différente du « Captain’s Reserve », combinant fûts de chêne américain de premier remplissage & fûts européens reconstitués. Cette version fut à l’origine conçue pour rendre hommage à Alan Winchester, maître-distillateur de The GLENLIVET depuis 2009, et n’était vendue qu’en marché hors taxe, et à la distillerie, mais on la trouve en ligne également sur des plateformes de vente par correspondance.
Notes de dégustation : Couleur : Vieil or. Nez : Des esters (bonbons anglais, ananas-mais rôti et flambé au rhum), des fruits confits, des fruits compotés, des fruits secs (dont des noix), légèrement floral, du bois et des épices (bien plus que dans le « Captain’s Reserve »), avec notamment des notes de muscade, de cannelle, que l’on ressent nettement en bouche. Bouche : Elle reprend les notes florales, fruitées, et les esters du nez, mais avec une dominante bien maltée et même un peu torréfiée (café, noisettes, épices), un style automnal très agréable au final et ayant bien plus de personnalité que le « Captain’s Reserve », au moins en bouche. Une version un peu « wood technologique », mais intéressante, avec moins de caramel ajouté que dans l’autre, une jolie finale avec une note d’oranges confites plutôt agréable, agrémentée également de cette même note de café torréfié lorsque l’on ajoute quelques gouttes d’eau. Le titrage est trop faible, là aussi, c’est dommage, mais le whisky a tout de même une vraie personnalité, d’ou sa note relativement élevée. Note confirmée : 89,5/100
Note : This is an expression initially launched for travel retail, in tribute to Alan Winchester, Master-Distiller at the distillery since 2009, but now you can buy it at the distillery as well as on some on line shops. This is a combination of European oak butts and first-fill American barrels, but also with some hogsheads as well. Tasting notes : Old golden color. On the nose, things starts very pleasantly & differently from the « Captain’s Reserve », showing some good complexity, nice esters (English liquorice allsorts sweets, roasted & rum flambé pineapple), candied & dried fruit (including some hazelnuts), light floral notes, more wood & spices than on the « Captain’s Reserve », with some distinct cinnamon & nutmeg that will be even more apparent on the palate. Palate : Faithful to the nose, it displays the same floral, varied fruity, floral, estery notes, but with more presence of the malt & even some roasted coffee, hazelnut & spices, given to the general profile a quite pleasant automnal style, and much more personality on the palate than the « Captain’s Reserve ». It also seems this expression is less « wood tech dependant » too, and more interesting, and that there is there less added caramel as well. Nice finale with candied orange notes, even more when a few drops of water are added, because it helps the roasted coffee notes shine through. Sure the abv is still too low here, and it’s a pity, because this expression has quite something to say I think, that’s why I scored it relatively high. Confirmed rating : 89,5/100
Le "Master Distiller's Reserve", sans doute le meilleur rapport qualité/quantité/prix disponible à la distillerie.
-« Sherry Cask Matured », 13 ans, exclusif à la distillerie, 2018, 40 %: Une version marquée par un Sherry Oloroso très joli et plutôt rond, caractérisé au nez et en bouche par des notes de fruits rouges (fraises, framboises, voire cerises & mûres). Une belle version, même si assez unidimensionelle, mais qui pêche un peu par son titrage vraiment trop faible, c’est son seul véritable défaut, ce qui est vraiment dommage. Je suis persuadé qu’une version à 46 % (non filtrée à froid, non colorée) serait formidable. Note estimée à (échantillon « perdu ») : 88/100
This one is a distillery exclusive matured only in Oloroso Sherry casks. Rather pretty & rounded, it displays on the nose & on the palate some red fruit (strawberries, raspberries, and even cherries & blackberries). A beautiful expression I have to say, even if it is a bit one dimensional. The very low abv (40%) is a handicap here, because I’m sure this one would really shine much more at 46 % & with no caramel added, no chill filtration too). Rating estimation (and not confirmed because I « lost » the sample at the customs) : 88/100
L'élégant et gourmand 13 ans d'âge "Sherry cask matured", dont je n'ai hélas pu rapporter d'échantillon...
-« Straight from the Cask » (échantillon de fût ex-Bourbon vu pendant la visite), n.a.s. (2018), CASK STRENGTH, environ 61 %:
Un échantillon de fût pour lequel nous n’avons pas pu avoir de précisions d’âge durant la visite guidée dans les chais, le groupe de visiteurs et moi-même. Tout au plus je l’estimerais entre 6 et 9 ans, sous réserve. De couleur vieil or, il possède un nez intensément boisé, très épicé (cannelle, muscade, gingembre, piment fort), et visiblement de forte extraction (sec et avec beaucoup de tannins). En bouche, c’est un distillat violent, sec et ultra-épicé qui est à mon avis difficilement buvable sans dilution. Vive, au boisé intense, la bouche dévoile encore davantage d’épices qu’au nez (cannelle, muscade, gingembre, piment). Quelques pommes cuites au four et des agrumes parviennent à se frayer discrètement un chemin, mais ils y parviennent qu’au prix d’une dilution modérée (attention, avec davantage d’eau, c’est le déséquilibre vers l’amertume boisée et trop d’épices). Un whisky plus riche qu’il n’y paraît malgré tout, d’ou la note pas trop dure, mais le profil est vraiment spécial. Il lui faudrait à mon avis soit passer davantage d’années dans le fût, soit transférer le distillat dans un fût de second remplissage, pour essayer de l’apaiser. Note estimée à (échantillon « perdu ») : 84/100
Note : This is the « straight from the cask » sample we were allowed to try inside the warehouse, me & the other visitors. Age statement wasn’t able to obtain, but I would estimate this to be between 6 & 9 y.o. Old gold color. The nose is intensely woody, spicy (cinnamon, nutmeg), and the cask extraction level must have been very high there if you ask me. On the palate, it is so violently spicy & woody that, in my opinion, it is almost undrinkable neat. The wood is intense & there are even more spices than on the nose (cinnamon, nutmeg, ginger, chilli pepper) & other notes apparently manage to speak a bit (some baked apples & citrus fruit), but only with the addition of water (not too much otherwise it would be useless-bitter wood & more spices would come). A richer whisky than it seems in my opinion, maybe, but it should probably spend more time in the wood, but a less active one, or most probably change its wood type, then maybe be transfered again in a refill cask to try to tame it. Rating under reservations (as I « lost » the sample) : 84/100
Pas de photo disponible de ce single-cask, mais c'est avec un outil (surnommé "dog") comme celui-ci que l'on tire du whisky directement du fût.
*Dégustation en exclusivité d’un GLENLIVET rare, dégusté dans la « Guardian’s Room » (voir ci-dessous) :
« Guardian’s Room » Exclusive dram (see explanation below) :
Nick MacClellan, notre smypathique guide, dans la "Guardian's room" et ses trésors liquides ou solides !
-« Founder’s Reserve », n.a.s., Edition circa 2009 (exclusive à la distillerie), Small Batch (6 American oak barrels & 6 Sherry butts), 1824 bouteilles, non chill filtered, n.a.s., CASK STRENGTH, 55,6 %:
A noter: Il s’agit d’une édition limitée du “Founder’s Reserve” brut de fût offerte en ce moment à la dégustation (le whisky sélectionné change régulièrement car d’édition limitée, voire assez rare dans notre cas!) pour les membres du club de fidélité de The GLENLIVET, club nommé “Guardians of Glenlivet”. Chaque visiteur qui en est membre a droit à passer, sur réservation préalable avant de venir, entre 30 & 45 minutes dans une pièce à part dans le centre de visiteurs de la distillerie (pièce dont l’entrée est secrète), afin de découvrir la version exclusive du moment en dégustation, la bibliothèque et whiskythèque The GLENLIVET et des fauteuils & canapé en cuir pour accueillir les dégustateurs, en compagnie du même guide. Pas d’âge indiqué, mais un nombre symbolique de bouteilles (1824, année de l’ouverture officielle de la distillerie), et la certitude que l’assemblage contient au moins un fût de Sherry. J’ai pu récemment en apprendre davantage (grâce au concours de l’ambassadeur Ian Logan-que je remercie encore ici):Il s’agit de 10 fûts, dont 6 American oak barrels & 4 Sherry butts). Cette édition fut conçue à l’origine pour remercier les employés et célébrer l’extension de la distillerie en 2009, mais quelques bouteilles furent vendues les années qui suivirent à environ £ 275, soit environ 310 € au cours journalier).
Un moment de dégustation privilégié qui m'a été donné pour mieux apprécier en petit comité ces 2 superbes whiskies*.
Notes de dégustation : La robe est vieil or, à reflets ambrées. Le nez est superbe, complexe, gourmand, avec des notes clairement issues du Sherry (fruits rouges variés, y compris des cerises au marasquin & macérées dans de l’eau-de-vie, thé Earl Grey, mais aussi des notes de pommes cuites, poires mûres, fruits confits variés, fruits secs, caramel dur-carambar). En bouche, c’est un peu vif, mais très beau, bien malté, avec quelques tannins assez fondus mais perceptibles, des épices douces (la cannelle en tête), ainsi que quelques notes florales (fleurs capiteuses variées), pour accompagner cette “fantaisie” fruitée variée (des fruits compotés aux fruits rouges frais ou secs). Beau touché en bouche, souple et soyeux, malgré le titrage, harmonieux. Avec un peu d’eau l’accès au profil subtil de ce whisky est facilité, avec une texture maintenant soyeuse et fondu pour l’expression de ces mêmes notes. Une réussite ! Un whisky hélas plus disponible à la distillerie, et probablement difficile à trouver, même aux enchères. Note confirmée: 92,5/100
La bouteille du moment à déguster dans la "Guardian's Room", en tout cas en Septembre 2018.
Note/Presentation of « Guardian’s Room » dram: This is the limited edition at cask strength poured exclusively for members of the loyalty club « The Guardians of Glenlivet », in a specific (with a secret entry door !) visitor center’s room, after the regular visit, and only with a previous appointment (think of it please when you’ll book your tour, folks). Each visitor-member is allowed to taste this dram during a 30 to 45 mn session in company with a brand ambassador, here it was our guide, Nick, in a nice setting with a liquid & archives book The GLENLIVET library and comfortable leather armchairs & sofas. This special dram changes on a regular basis as it is often a limited edition or, luckily, in our case an even more rare bottling: This no age statement edition has a symbolic number of bottles (1824), in order to pay homage to the distillery’s opening, and I’m sure it has some Sherry casks in it. Thanks to The GLENLIVET’s global brand ambassador Iain Logan, I recently learn more about this bottling to give you some details : Originally conceived to be offered to the distilleries full staff when the distillery did the 2009 expansion, but some bottles were sold the following years at around £ 275. It is made of 10 casks, 6 having American oak barrels & 4 Sherry butts. It is sold out now, and probably hard to find even in auctions.
Tasting note : Color : Old gold, with amber reflections. Nose : Superb, complex, gourmet, with clearly some beautiful Sherry influenced notes (varied red fruit, including marasquino & eau-de-vie matured cherries, Earl Grey tea, but also stewed apples, ripe pears, varied candied fruit, hard caramel sweet). On the palate, it’s a bit vivid at first, but very beautiful, well malted, with some apparent but mastered & melted tannins from the wood, has some spicy notes (cinnamon ahead), some heady flowers notes as well, to give some company to this varied fruity « fantasy » (from stewed fruit to fresh or dried fruit). The mouthfeel is subtle & silky, despite the high abv, and harmonious. With a few drops of water, the access to the subtile aromatic profile of this whisky is eased, with a texture now even more silky & subtle, melted enough to let these notes express themselves. A success ! Confirmed rating : 92,5/100
A gauche la bouteille du "Founder's Reserve" brut de fût, à droite celle du 13 ans que j'avais envie de déguster au calme après la visite de groupe.
*Passage par les CAIRNGORMS:
A Noter (Tourisme) : En partant de la distillerie The GLENLIVET en direction du Sud, pour nous rendre à BALLATER (et rejoindre notre B & B pour une dernière nuit en Ecosse) en passant non loin de BALMORAL (ou la Reine d'Angleterre a une propriété), la route devenant assez rapidement de plus en plus accidentée et montant assez haut, nous sommes tombés « nez à nez » avec un paysage véritablement montagneux pendant plus de 30 km ! Il s’agit en fait du parc naturel des « CAIRNGORMS », une gigantesque chaîne montagneuse dont le sommet, le BEN MACDUI, culmine à 1309 mètres. Ces landes de bruyère (dont certaines sont calcinées, d'ou les contrastes forts de couleur) abritent des stations de ski, quelques petites résidences isolées et nous sommes soufflés par la beauté du paysage, par ces couleurs invraisemblables et ces dénivelés spectaculaires (de vraies "montagnes russes" à certains endroits-surtout que la route est parfois a une seule voie, avec de temps à autre, des zones aménagées pour se garer ou pour les randonneurs à pied-ce que vous croisez le plus là en fait ce sont des moutons ! (difficile de s’arrêter en chemin sans risquer le crash, d’ou peu de photos spectaculaires, et juste une courte vidéo), un relief montagneux sublime que je n'attendais pas aussi bas sur la carte ! (sommes-nous sur l'île de Skye, en Islande, sur une autre planète ? -J'avoue à certains moments, j'ai eu un doute !). Ce paysage étonnant s’est poursuivi durant plus d’une heure aussi car vers la fin c’est une autre chaîne de montagnes que nous avons du traverser, les « ANGUS GLENS » Ce fut inoubliable et sublime...(ce dans un émerveillement mêlé de prudence, pour la route type "montagnes russes" rendue plus compliqué encore pour mon ami qui consuisait par la conduite à gauche...). Cela m’a permit de mieux comprendre dès lors le relatif isolement du Speyside et la concentration de distilleries qui s'y trouve, et surtout pourquoi elles s'y trouvent, car les officiers des impôts ("excise men") devaient, avant 1823 au moins (date d'autorisation royale de distillation pour la distillerie The GLENLIVET, puis un peu plus tard, pour les autres), franchir à cheval de sacrées distances pour tenter de contrôler la contrebande d'alcool issue de la distillation illicite !
Note (more a touristic note) : After leaving The GLENLIVET distillery, we went South to get to BALLATER (where we had our last stay in Scotland, in a kind of Bed & Breakfast place, a guest house in fact) and we passed not far from BALMORAL castle (where Her Majesty the Queen has an estate), burt mainly, before that, reached an area we were not prepared to see (at least as South as this in Scotland), the road got more and more undulating & mountainous...we crossed almost 30 kms or more there. We were so in the natural park called « CAIRNGORMS », a gigantic channel of mountains in which the summit, BEN MACDUI, climbs at 1309 meters. We found here even a ski resort, heather moors (some burnt, so many color contrasts), a few isolated houses and that’s it, mountain everywhere around ! The only witnesses of our amazing journey were some sheeps quietly walking aside or inside the road… (we weren’t much reassured also because of the narrow roads-remember it was the first time we were driving the UK way, on the left!). We couldn’t stop everywhere we want to takes videos or pictures (stunning landscapes were all around us) as it was dangerous to do so, only a few crossing places were having a side place to stop… We couldn’t believe what we saw...Are we in the Isle of Skye, in Iceland, or in another planet ? We spent there almost one hour long before we reached another beautiful place called « ANGUS GLENS » as we learned afterwards. An unforgettable place all these mountains I have to say...I understood better why the excisemen in the 19th century couldn’t go easily in the Speyside & why so many smuggling distilleries were located there !
*Diner...
Restaurant de l'Hotel ALEXANDRA Dernier jour, le Samedi 8, en revenant vers EDINBURGH, via PERTH, dernière étape (léger détour) vers NEWBURGH, petite ville sur le chemin du fameux Golf de Saint Andrews (plus loin).
*Nuit (Night stay):
à BALLATER au NETHERLEY GUEST HOUSE (1, Netherley Place):
Nous avons dormi cette fois dans une charmante petite bourgade non loin de BALMORAL et de la résidence de vacances de la Reine d'Angleterre (un château situé à 14 km de là). Les visiteurs ici sont plutôt des randonneurs ou des curistes qui viennent boire l'eau de source réputée de la région....Hôtel confortable, mais éviter les chambres côté rue, car le BALMORAL Bar (ou nous avons renoncé à aller dîner car bondé) génère du bruit en terrasse jusque tard...A noter également, à un peu plus d'une dizaine de kilomètres, la distillerie ROYAL LOCHNAGAR, l'une des seules 3 distilleries d'Ecosse à avoir obtenu l'agrément de la cour d'Angleterre sous la forme du droit d'utiliser (ici en préfixe) la mention "ROYAL" accolée au nom de la distillerie. Les autres sont ROYAL BRACKLA (bien plus au Nord, entre INVERNESS & ELGIN), et GLENURY-ROYAL (distillerie hélas fermée, et même détruite, située un peu au Nord-Est, vers ABERDEEN).
We slept there in BALLATER (after a dinner at the Hotel restaurant ALEXANDRA, a decent place), a cute little town not far from BALMORAL (the Queen owns a castle at approx. 14 km from there), where I understood most of people coming here are there for hiking or water therapy (the local burn is famous for its quality & purity). The place to stay was comfortable, but one has to warn tourists to avoid front street located rooms because of the late noise of the BALMORAL Bar clients (understand smokers outside) a few meters from there.
Please note also that approximative 10 km from there you can also visit the ROYAL LOCHNAGAR distillery (one of the 3 distilleries only to have been granted the royal warrant as an official supplier of the Queen-The others are ROYAL BRACKLA (between INVERNESS & ELGIN), and GLENURY-ROYAL, close to ABERDEEN, so going North-East, but alas a distillery closed & demolished).
JOUR 4/Dernier Jour (Samedi 8 Septembre)- DAY 4 /Last Day
& CONCLUSION:
*Dans les LOWLANDS (Comté de Fife) & retour vers EDINBURGH :
In the LOWLANDS (Fife county) & back to EDINBURGH :
-LINDORES ABBEY Distillery:
Abbey Road, NEWBURGH, Cupar KY14 6HH (à PERTH, prendre la M90, tourner à gauche après BRIDGE OF EARN, pour récupérer la A913 en direction de NEWBURGH, c’est à gauche d’une station-service, chemin privatif),
A PROPOS DE LA DISTILLERIE :
Dans le comté de Fife (Lowlands, proche de la ville d’Edinburgh), l’abbaye de LINDORES (dont il ne subsiste que des ruines) située face à la nouvelle distillerie achevée en 2017, fut construite en 1191, par David Earl, Comte de Huntingdon (dont le retour de la Terre Sainte fut raconté par Sir Walter Scott dans son livre « Le Talisman »). Elle abrita en premier les lieux des moines bénédictins de l’ordre de Tiron (en France, d’où le surnom des « Tironésiens ») ayant séjourné avant cela à Kerso, en Ecosse (de la région des « Borders »). Ils étaient soit maçons, soit forgerons, ou encore fermiers, jardiniers, apiculteurs, brasseurs, distillateurs, entre autres spécialités, mais étaient surtout réputés pour leur savoir-faire en matière d’horticulture et de connaissances en herboristerie médicinale. Les vergers de l’abbaye étaient répartis sur 12 hectares, et réputés pour être les plus importants d’Ecosse. Thomas Wode, l’un des moines, était également connu pour avoir transcrit des musiques médiévales en un manuscrit abondamment, partitions maintenant conservées à l’Université de Saint Andrews sous le nom de « Psaultiers de Wode ».
L'entrée de la distillerie LINDORES Abbey distillery, avec sa spectaculaire baie vitrée. Merci à la distillerie pour la photo.
Il y a 20 ans, Drew MacKenzie-Smith, actuel propriétaire de la distillerie, et dont la famille était propriétaire du terrain, mais aussi de la ferme attenante ou était cette ancienne abbaye & distillerie, découvre que l’histoire du whisky écossais a un lien direct avec sa famille, en consultant les archives des registres de impôts qui prouvent l’achat en 1494 par le frère John Corr de « 8 balles de malt pour environ 500 kg pour faire de l’aquavitae » (par « aquavitae » il faut traduire : l’ancêtre du whisky) pour le compte du Roi James IV. La grande histoire officielle du whisky commence donc ici...
Une arrivée sous le soleil à la distillerie, de quoi démentir tous les clichés sur l'Ecosse !
La nouvelle distillerie a été construite avec en tête pas seulement les fonctions propres à la production de whisky, mais aussi pour rendre hommage à sa fonction première d’abbaye, avec un espace d’accueil et une boutique, certes, mais aussi une partie que l’on peut qualifier de musée médiéval, avec pour inspiration pour cette partie, et notamment la voûte, celle de l’abbaye française de la Sainte Trinité de Thiron-Gardais, dans la région du Perche (Eure-et-Loir). Elle comporte des éléments architecturaux de la première abbaye (comme certaines pierres) et un parcours historique de la vie des moines en mettant en valeur l’élément bois. C'est l’agence Stranger & Stranger (que les lecteurs de mon site connaissent bien car j’ai déjà évoqué son travail remarquable effectué pour l’artisan-assembleur de négoce Compass Box ou encore les 5 distilleries de malt du groupe Bacardi) qui a été sollicitée pour élaborer l’étiquette & le conditionnement de la bouteille d'eau-de-vie de malt, mise en vente en attendant que le whisky soit prêt. Si l'étiquette de l'« Aquavitae », avec son logo emblématique représentant un ours cherchant sa nourriture sur un arbre (motif que l’on retrouve sur les armoiries anciennes d’un clan local) a donc été réalisée par ce cabinet, c'est une autre personne, une designeuse écossaise, Laura, qui a été chargée d’imaginer la nouvelle distillerie et ses espaces.
Sur le mur, une reconstitution de l'ancienne abbaye distillerie, celle de 1191...
Elle possède une cuve de brassage (« mashtun ») en acier inoxydable & en cuivre de 2 tonnes, 4 cuves de fermentation (« washbacks ») en pin d’Oregon (de type Douglas), de 16000 litres de capacité (il y a 3 bains d’eau successivement à 65 °, puis 85° puis enfin à 89°). Pour la fermentation, c’est de la levure canadienne qui est utilisée (« Canadian distillery yeast »). La durée de fermentation est de 72 à 96 heures. La distillerie n'est opérationnelle que 202 jours sur 365, le plus souvent 6 jours par semaine, parfois 4. Les 2 « wash stills » ou alambics de première distillation (chacun d’une capacité de 3500 litres) produisent un whisky différent, le résultat des 2 est mélangé pour faire l’ « Aquavitae ». L’alambic de « Spirit » (2 ème distillation) est d’une capacité plus grande, à savoir 10000 litres).
Votre serviteur dans la partie muséale de la distillerie, en train d'écouter notre guide qui raconte l'histoire du lieu depuis 1191.
A terme il y aura 2 single malts différents, et ils ne sortiront pas à 3 ans d’âge, mais davantage, nous assure-t’on, et seulement lorsque le maître-distillateur, Gary Haggart, le jugera utile. La capacité de production annuelle de la distillerie est estimée à 150 000 litres/LPA (« LPA », signifie "liters of pure alcohol" en anglais). Il y a actuellement 753 fûts stockés dans les chais, et j’ai eu la chance d’apercevoir le fût N°1.
Helen notre guide, et au premier plan l'une des pierres de l'ancienne abbaye, que l'on a pu conserver.
ENGLISH SUMMARY / INFORMATION NOTE:
The (new) LINDORES Abbey distillery is a project engaged 20 years ago by Drew MacKenzie-Smith, the current owner of the distillery, who discovered one day that his family owned a land which included the old abbey & distillery Lindores, an abbey which existed since 1191. So this direct link with his family pushed him to do further researches in local history which happened also to be whisky history. How do we know there was distillery in Lindores? It’s because the first historical records of whisky distillation in Scotland are recorded in year 1494 exchequers roll, stating that Brother John Cor was commissioned by King James IV to “turn 8 bolls of malt into Aqua Vitae” (by “aquavitae” has to understand the whisky’s ancestor’s first form, and by “8 balls of malt” 500 kg of malt, which would have given approximatively 400 bottles of whisky (according to the distillery). They were are located in Newburgh, in the Fife County, between Perth & Edinburgh, not far from nowadays St Andrew’s golf course & nearby new distillery, KINGSBARNS.
L'extraordinaire cloître-musée de la LINDORES Abbey distillery, avec ses livres en bois, ses bois gravés, ses pierres.
Tels des livres d'heures, ces fascinants livres en bois racontent l'histoire de la distillerie. Ici cela ressemble bien à de la récolte d'orge !
This amazing draws a line between the past & the future: Just in front of the new distillery built in 2017 are ruins of the ancient distillery & the abbey that goes back to year 1191 (David Earl, count of Huntingdon founded it-his name appears in Sir Walter Scott’s book “The Talisman”), an abbey which was once sheltering French Tiron Benedictine order-also known as “Tironensian”-monks who previously were located in Kerso (on the Borders). According to the distillery’s own researches, they were either masons, distillers, brewers, carpenters, blacksmiths, sculptors, painters, gardeners, beekeepers, or farmers, and had a great reputation in horticulture, natural medicine, working on the abbey’s domain in orchards (apples, pears and plums), which were as big as 30 acres. The monks had also skills in calligraphy and manuscript illustration (a significant amount of religious music was collected by monk Thomas Wode into “the Wode Psalters” (an illustrated manuscript), now housed at St Andrews University.
La cuve de brassage moitié cuivre, moitié acier inoxydable, d'une capacité de deux tonnes.
The NEW DISTILLERY:
The new LINDORES ABBEY Distillery opened & started to produce alcohol in 2017. It is a new whisky distillery as well a center for the preservation of the ancient abbey ruins, and its flora & fauna (including some beekeeping). The distillery has a 2 tons mashtun in stainless steel, 4 washbacks made in Oregon pine (Douglas type) of 16000 liters of capacity. Water is three times to each mash, first at 65 °, then 85° & finally at 89°. It is Canadian distillery yeast which is used for fermentation, which is a bit unusual. Fermentation duration is between 72 to 96 hours ? For now the distillery is active 202 days out of 365, on a 6 days per week basis, sometimes less (4 days). The 2 wash stills (first distillation stills if you prefer) have a capacity of 3500 liters, but produce a slightly different result, so the mix of the 2 is made to produce the “Aquavitae” current new spirit drink. The unique spirit still (for the second distillation) has a bigger capacity of 10000 liters of pure alcohol (LPA). There will be probably 2 different single malts in the future, and will not be aged of only 3 years old, but rather more, Helen, our guide, told us while we were visiting a warehouse.
A gauche de la photo, l'alambic de Spirit, à droite l'une des 4 cuves de fermentation en pin d'Oregon.
According to Gary Haggart (the master-distiller) as well as to the owner Drew MacKenzie-Smith, they do not intend to mandatory release their first single malt at 3 years old and a day, but not necessarily, as once was said, for year 2023 only. The master-distiller will assess the level of maturation on regular basis & then decide if it’s ready for bottling at 4, 5 or even more years of age (some new Scottish distilleries stated they will wait until 12 years old, mind you!). The distillery capacity is for now of 150000 liters. There are currently 753 casks stored in LINDORES Abbey distillery main warehouse, and I was lucky to see the “Cask N°1”!
Le coffre à alcool ("spirit safe") de l'alambic de spirit, flambant neuf ...
LINDORES ABBEY Distillery started to produce what is at the moment only a new make available for sale as a spirit drink unaged but with local herbs & botanicals added. You can also buy memberships on line to support their work as a distillery as well as to preserve the local flora & fauna. As some other distilleries do, you can buy a cask too (starting from £ 1100, taxes & other costs not included) and choose from 18 different cask types (different size of casks but also different previous content casks), all listed in the distillery’s official website. Since a few days only though, you can now also buy on site or on line small bottles (20 cl) of slightly reduced high strength (63,5 %) of the new make spirit.
Même à contre-jour, je suis sûr que vous trouverez cette vue sur les ruines de l'ancienne abbaye imprenable...
MA VISITE :
Le clou de notre voyage, comme je le pressentais. La visite était impressionnante, avec une guide passionnée par le lieu & son histoire, Helen Welsh (par ailleurs bloggeuse culinaire), et une première partie dans la zone muséale historique qui aurait très bien pu être une salle d’exposition du Musée du Moyen Age de Paris. Les illustrations et autres gravures sur livres en bois ou bois plein sont superbes, les aménagements du bar ont un rappel médiéval aussi même cette partie est moderne, et la partie contemporaine des salles de production de whisky est très réussie, notamment la salle des cuves de fermentation et des alambics flambants neufs, avec une grande baie vitrée qui donne directement sur le jardin et les ruines de l’ancien abbaye distillerie.
Comment ne pas tomber amoureux de ces alambics ? Franchement, cela me serait difficile d'y résister...
J'applaudis ce projet de longue haleine (j’ai eu la chance de rencontrer Drew MacKenzie-Smith, le directeur et sa femme, il y a 16 ans lors de mon premier voyage en Ecosse...Ce projet n’était même pas encore connu) qui est de redonner vie à la plus ancienne distillerie répertoriée par les services des impôts comme ayant produit du whisky dès 1494...grâce à des moines. Le propriétaire, dont les origines sont liées au lieu, a conçu un lieu qui fait le lien avec le passé (évocation de la vie des moines) jusque dans la partie cantine/café qui ne sert à manger volontairement que des soupes, histoire de rester dans l’esprit médiéval…-j'ai testé pour vous elles sont très bonnes!-soutien à la faune et à la flore locale par des réalisations de sauvegarde et culture comme par ex le miel fait juste à côté, et bien sûr préservation des ruines de la distillerie et traditions locales.
Le chai pour l'instant unique de la distillerie, avec un très rigoureux marquage des fûts. Notez les fûts d'ARDBEG (en blanc) qui servent à des expérimentations tourbées.
Cela juxtaposé avec des installations de distillerie ultra-modernes, une intelligente mise en valeur du lieu (avec le concours notamment de l'excellente agence Stranger & Stranger, pour élaborer le visuel des premières bouteilles, mais aussi de talents locaux, comme Laura, designeuse), Certes le distillat, l’ « Aquavitae », actuellement vendu également en France, est jeune, mais son "aromatisation" (par des herbes, épices et plantes locales) est intéressante (sans compter aussi que c'est une super base cocktail), plutôt réussie, et là encore, il faut rappeler à nos lecteurs que c'est à peu près ainsi que furent produits les premiers "whiskies" de l’histoire du whisky (pas de vieillissement et des additifs naturels), tout comme les plus anciens vins aussi…Une aventure qui, paradoxalement, ne fait que commencer !
J'en profite pour adresser un grand merci à Helen & Drew MacKenzie-Smith ainsi qu'à toute leur équipe pour leur accueil chaleureux, pour le repas, ainsi que pour des attentions particulières 'voir photo plus loin).
Helen, la guide, m'explique que la distillerie souhaite expérimenter différents types de vieillissement, et le type de fûts présents en ce moment dans le chai (voir plus haut).
MY VISIT:
This visit was, as I sensed it, the pinnacle of our journey to Scotland this time. As the founders, Drew & Helen MacKenzie-Smith (who I had the chance to meet 16 years ago, when they were project wasn’t known yet) were away for a moment when we arrive (fortunately I met them towards the end of my visit), it is Helen Welsh (who is also a food blogger) who was our tour guide this time, providing us precious informations & well as her passion for the place and its history. One has to imagine that the first part of the visit is more a museum than a distillery & it is well like this. So, yes, I enjoyed how the distillery visitor center is focused on a medieval/renaissance allusive presentation of the past activity (the ancient distillery was run by monks since its foundation in 1191), with a clever & stunning hall honoring the wood (drawings & texts explain what was going on previously there), the use of metal, but also some stone relics of the old abbey. This impressive educational process (& a great tour guide) leads slowly to the modern distillery in the same building & there it is also wood (washbacks) that paves the place, and of course brand new stills before a large window bay to admire the ruins & the garden.
A mon arrivée je remarque ces fûts ayant contenu du Bourbon WOODFORD RESERVE, une excellente référence, qui vont être utilisés pour le vieillissement du distillat produit ici.
The distillery logo (made by Stranger & Stranger, one of the most brilliant design companies these days) & the inside architecture & furtinure, accessories, are splendid as well, skillfully thought by Laura, a local artist. The bar has also a view on the ruins, and the dining room (with more average contemporary decoration-to be honest this maybe the only weak point here...it doesn't work out well with the rest) provides excellent soups to visitors (another medieval wink, if needed). The shop is full of classy branded items but also has a booklet & a book which explains the story. This respect for the past but also an ambitious project for the future makes this place very special in my opinion compared to other distilleries. A highly recommended pilgrimage for every whisky anorak, but also for history amateurs. And this is just starting !
I need here to thank again very much Helen & Drew MacKenzie-Smith, the founders of the distillery, and all their staff for their warm welcome, for the soup, as well as for the kind personal attentions (see below, to the end of the report).
Votre serviteur au Whisky Live Paris 2018, avec, au centre, Helen & Drew MacKenzie-Smith, les fondateurs de la distillerie, pour la première fois dans un salon français.
Version en dégustation à la distillerie durant notre visite:
(The expression available to sample during our visit)
-LINDORES Abbey Distillery "Aqua Vitae", Spirit Drink with herbs & spices, Ecosse, 40 %:
Couleur : Or clair, à reflets dorés. Nez : Le nez est jeune, typique d’un distillat pur (ou « new make »), marqué par des notes d’eau-de-vie de prune et de poire, d’artichauts bouillis, mais aussi par des notes complexes de plantes aromatiques (certaines étant rares et locales, je n’ai pu les identifier), mais aussi d’épices douces. Notes sucrées d’orge proches de celles d’une vergeoise, voire de genièvre. Bouche : Douce, délicate, évidemment jeune et non vieillie, mais agréable et délicate, additionnée de notes variées d’épices douces, de plantes aromatiques (souvent locales et rares, dont difficilement identifiables pour moi) dont je n’ai pu reconnaître que le cerfeuil. Mêmes notes qu’au nez d’eau-de-vie de prune & d’artichauts bouillis, mais atténuées par une douce note sucrée liée à l’orge maltée (vergeoise, voire sirop d’orgeat, fruits secs dont des dattes & raisins secs) et verveine. Cette sucrosité (moderée) étant fondue avec des notes florales & végétales (la verveine, notamment, très présente), elle n’est pas gênante. Belle fusion des saveurs avec des notes d’esters qui commencent à s’exprimer au second plan. Finale élégante et fine, sur ces mêmes notes fondues. Tenue à la dilution : L’eau accentue la fusion des saveurs. Une des recettes de long drink proposées par la distillerie suggère d’ajouter un peu de miel et de servir l’Aqua Vitae sur glace. Cela fonctionne, pour ma part. J’ai également essayé d’autres recettes dont une des plus rafraîchissantes a semblé être avec du thé matcha & du concombre à la menthe. Conclusion : Le new make, additionné d'herbes, épices et de plantes aromatiques locales, mis en bouteille à l’ancienne, comme les premiers « whiskies » de l'histoire, apparemment..., je peux déjà vous dire que certes il est jeune, mais agréable sec, et intéressant sur glace ou en cocktail, grâce aussi aux herbes & épices locales qu’il contient. Conclusion : Recommandé, si l’on ne pense pas « whisky » mais spiritueux à base de whisky. Indication de Prix : Autour de 50 €, MdW & certains cavistes./Pas de note chiffrée (comme c’est toujours le cas pour un new make sans aucun vieillissement pour ma part).
Bien avant qu'il soit en vente en France, je découvrais l'étonnante "Aquavitae" au salon Cocktail Spirits 2018.
ENGLISH TASTING NOTE:
Important Note: As the whisky is not ready yet (it has less than one year, where it needs legally 3 years of maturation to be called Scotch whisky), the distillery has the interesting idea to propose a spirit drink based on the new make, but reduced to 40 % and flavoured with natural & local ingredients, wether it will be local botanicals, spices or herbs, some being rare. The idea of this drink is in fact much closer to what whisky must have been in the early days than what it is now, according to whisky historians. Spices & botanicals were natural remedies as well as cooking and flavour ingredients, and also in early forms of wine, a thing people tend to forget sometimes. The result of these experiments, the "Aquavitae", can be drinked neat or in cocktails. The distillery proposes several cocktail recipes at the distillery but also on line.
Tasting notes: Color pale yellow (as there is no ageing at all it is due to the natural ingredients added). The nose is typical from a new make, with pear & plum spirit, boiled artichokes, but also some complex botanical notes (some being local & rare, I couldn’t identify them). I get also sweet spices & malted barley sugar notes, some close to juniper & vergeoise (syrup sugar used in pastry but some also call it « cassonade »). The palate is sweet, pleasant & delicate, with some added sweet spices, botanicals (often local or rare) of which I could only recognize chervil. verbena is strong there. The palate has also the same plum spirit & boiled artichokes notes than on the nose, but they are sweetened by malted barley sugary notes (same as on the nose, plus some dried fruit-dates & sultanas mostly), which brings some richness but do not interfere with the overall balance. There is a nice melting of the flavors with now some estery notes on the second ground. The finish is elegant, on the same notes. Water softens things even more, and the distillery’s tip, to add some ice & honey to it, for instance to make it a long aperitive drink, works well. I tried myself my own mixing recipes, one of which I prefered was with cold matcha tea drink which contained also cucumber juice & mint. Conclusion : This whisky spirit from yesteryear-like recipe seem to be the way it was consumed in the early years of whisky (always unaged & with botanicals added). For now, I can say it is sure young, but nice & easily drinkable, excellent on ice, with these local herbs & spices, and quite interesting to combine as a cocktail base. No rating (as I never rate unaged new makes), but recommended !
Versions en dégustation liées au Tweet Tasting du 15/10/2018 :
(Expressions tasted during October, 15 Tweet Tasting)
Le 15/10/18, le blog The Whisky Wire de Steve Rush co-organisait avec la distillerie un « Tweet Tasting » (pour une dégustation sur inscription un jour donné, sur un Twitter, en direct, parmi une vingtaine de personnes sélectionnées), pour lequel j’ai pu recevoir 3 échantillons de la distillerie (en deux temps puisque l’un d’entre eux avait été endommagé par la poste, merci à Gary Haggart, le maître-distillateur, qui m’en a envoyé un nouveau entre temps), soit l’ « Aquavitae » que j’avais déjà, le distillat pur sorti de l’alambic (« New Make ») et un assemblage de plusieurs fûts de la distillerie âgés de quelques mois, assemblage nommé « Cask Blend » réduit à 60 %. Pour rappel, sauf rare exception, je ne donne pas de notes chiffrées à des distillats qu’on ne peut pas encore nommer whiskies, mais j’ajouterais une succinte appréciation.
E.S.: On October, 15 of this year, Steve Rush’s blog “The Whisky Wire” was organising a “Tweet Tasting” about the LINDORES Abbey distillery & I did participate to it, though one of the samples of the set broke during the transportation (thanks again to Gary Haggart, the master-distiller, who kindly replaced it), so it’s only now that I can give you my impressions about the whole set of samples,starting with the “Aquavitae” (I had a bottle of it already), then the “New Make” (unreduced spirit, direct from the still) and finally an aged high strength blending of several casks called “Cask Blend”. Reminder: I usually don’t give ratings to new makes that can’t be called whisky yet (with some rare exceptions), but will give a short appreciation.
Une des annonces pour la dégustation publique organisée avec le site The Whisky Wire, que je remercie pour la photo.
-Dégustation (hors session) du distillat pur (« NEW MAKE SPIRIT »), à 73 %* :
Couleur : Incolore, évidemment, puisque la couleur vient avec le vieillissement en fûts. Nez : Eau-de-vie de fruit, dont poire, artichauts boullis, boullie d’orge, voire porridge, et de la verveine ensuite, seulement. Bouche : Intense, violente, sèche et épicée (gingembre). Eau-de-vie de poire, artichauts, boullie d’orge, mais aussi croissants chauds au beurre, puis la verveine, très présente. L’alcool est très puissant, donc difficile à évaluer sans dilution. Avec un peu d’eau, les notes précédentes sont rejointes par des notes d’amandes effilées, et la verveine domine. Pas forcément agréable, je dois dire. Un New Make de caractère, différent de nombre d’autres distillats purs dégustés jusqu’ici. L’on comprend qu’il lui faudra un certain temps (plusieurs années, probablement plus que 3 ans à mon avis) pour s’exprimer & s’épanouir. Conclusion : Intéressant.
English Tasting Notes: Color: Obviously colourless, because color comes from the ageing in casks. The nose has notes of pear & plum eau-de-vie, artichokes, raw boiled barley (say porridge), then almost only verbena. Palate: Intense, violent. Pear eau-de-vie (fruit spirit), Dry & spicy (ginger), it displays the same notes as on the nose (pear & plum eau-de-vie, artichokes, porridge), a huge verbena note, plus, more astonishing, French just made croissants with butter. The alcohol is very powerful, so it is difficult to assess this spirit without water. With some water, the previous notes are here, joined by notes of flaked almonds & of course a lot of verbena. This is not necessarily pleasant, I have to say. A full of character new make, different from a lot of other new makes I’ve been trying so far. One understand this one will need some time to express itself & blossom (several years, probably more than 3 years in my opinion). Conclusion: Interesting.
-Dégustation du « CASK BLEND » (assemblage de plusieurs fûts âgés d’environ 7 mois, de fûts de Bourbon de premier remplissage-distillerie Old Forester-des fûts toastés & re-brûlés, ainsi que des fûts de Sherry Oloroso), à 60 % :
Couleur : Or pâle, à reflets or clair. Le signe d’un début de vieillissement. Nez : Proche du distillat pur (eau-de-vie de poire, artichauts, boullie d’orge, plus maintenant des notes tropicales et briochées inattendues (provenant des esters d’un ou plusieurs des fûts devant être assez actif, sans doute). Bouche : Puissante, sèche et épicée (gingembre), elle est marquée par la verveine, mais aussi par une note distincte d’ananas au sirop, suivie au second plan par des notes briochées (les croissants chauds au beurre) sur une fine couche de vanille, voire de vanille agrémentée de noix de coco. Avec un peu d’eau, tout en restant sec et épicé, le distillat « commence à parler », si je puis dire, et sa conversation est intéressante...Les fûts sont très extractifs et je soupçonne ceux de premier remplissage (ex-Bourbon) de dominer, du coup c’est un agréable tandem ananas au sirop/verveine, puis vanille/coco qui marque cet assemblage. Un assemblage bien plus agréable que le new make, et qui est prometteur. Je suis curieux de voir le résultat du vieillissement de ces fûts dans 3, 5, 8 ans déjà. Conclusion : Encourageant !
English Tasting Notes: Note: It is a blend of several casks of around 7 months old, first fill Bourbon barrels from Old Forester distillery, taosted & re-charred casks, and Oloroso Sherry butts. T.N.: Color: Pale gold, with clear gold reflections, the sign of a start of an ageing. The nose is close to the new make (with some pear eau-de-vie, artichokes, porridge, plus now some unexpected tropical fruit & brioche type notes (coming probably from some first fill Bourbon casks dominating here, usually expressing a lot of esters). Palate: Powerful, dry & spicy (ginger), it displays also important verbena notes, distinctive pineapple notes (canned, with some syrup), then on a second ground the brioche notes of the nose getting more precise (French just made croissants with butter), on a bed of vanilla, topped with some coconut. With a dash of water, it stays spicy & dry, but “starts to talk” if I may say, and I have to say that “the conversation is interesting”. The casks are pretty active, there’s a lot of extractive elements here for sure, with a domination of esters (first fill Bourbon casks are leading the way), but this is a pleasant duo of pineapple with syrup & verbena at first, and then only, vanilla & coconut. A more pleasant spirit than the new make, and which is promising. I’ll be very curious to see how it evolves with for instance this recipe (blend of casks) in 3, 5 and 8 years of maturation to start with. Conclusion: Promising !
*Depuis peu, la distillerie propose désormais en vente sur place ou en ligne une bouteille de 20 cl du New make réduit à 63,5 % (voir sur le site internet de la distillerie).
*Lately the distilleries sells now on line or on site at the distillery a bottle of 20 centiliters of his New Make, reduced to 63,5 % (please go to the on line site)
Merci à la distillerie pour la photo de ce superbe flacon désormais disponible à la vente.
***
Puis en revenant vers EDINBURGH, nous traversons un gigantesque pont blanc le Queensferry Crossing et ses longs câbles suspendus (tel un pont conçu par l'architecte Calatrava, sauf qu'il est construit par un groupe écossais) long de 2,7 km débuté en 2011 et achevé en 2017, duquel nous pouvons apercevoir pas moins de 2 autres ponts, le plus classique Forth Road Bridge, long de 2,5 km et achevé en 1964, et enfin plus ancien et spectaculaire Forth Bridge peint en rouge (réservé aux chemins de fer), qui franchit lui aussi le Firth of Forth, un pont visible alors qu'il est à 14 km du centre-ville d'EDINBURGH. La construction de ce pont fut achevée en 1890, et il est d'une longueur de plus de 2,5 km. En conduisant, l'on ne peut voir les 2 autres ponts depuis le Queensferry Crossing que lorsque l'on revient de PERTH vers EDINBURGH, pas dans l'autre sens à cause de volumineux blocs posés entre les deux groupes de voies (travaux à venir), et là alors c'est vraiment impressionnant et en dit long sur le trafic routier dans la région.
On our way to go back to EDINBURGH to fly to Paris, we crossed a gigantic white bridge called the Queensferry Crossing, with its beautiful suspended cables (it looks a bit some other ones of this type designed by Spanish architect Calatrava, so I thought it was his work, but no, it’s a Scottish group creation), 2,7 km long, builded in 2011-2017, from which one can see no less than 2 other bridges, the more classical Forth Road Bridge, 2,5 km long, finished to be build in 1964, and the oldest one, the spectacular Forth Bridge, painted in red, which also crosses the Firth of Forth, a bridge that one can see from EDINBURGH although it is located at 14 km of its center ! This bridge, of 2,5 km long, was finished in 1890, and you can see it only when you’re going back from PERTH to EDINBURGH by the Queensferry Crossing, because of some huge blocs located between the different directions lanes (there are some works in it). This it very impressive and speaks volumes about local road trafic.
L'extraordinaire juxtaposition des 3 ponts reliant EDINBURGH au Nord de l'Ecosse, une histoire qui s'étale sur plusieurs siècles.
CONCLUSION :
Au delà de quelques inconvénients en quittant EDINBURGH, par exemple (oublions cette triste histoire à la douane), au final le bilan est très positif pour ce très beau voyage, avec durant ces 4 jours et 3 nuits, des moments inoubliables et émotionnellement un voyage qui compte double ! La seule autre conclusion que je souhaitais vous dire, ayant été très long à le décrire, c’est que cela donne envie d’y retourner vite, à EDINBURGH visité bien trop vite faute de temps) comme dans d’autres lieux, et je vous laisse avec quelques photos souvenirs de quelques petites choses rapportées de là-bas, en espérant vous avoir donné envie de vous y rendre à votre tour !
Beyond a few drawbacks while leaving EDINBUGH, for instance (let’s forget this customs unfortunate story), I have to say that the appraisal of this journey is very positive, it was an unforgettable journey, with during these 4 days & 3 nights some unforgettable moments & emotionally, for a trip that for me sounded as lasting twice ! Let me tell you that the only conclusion then I can draw is that it makes me want the same and quickly, in EDINBURGH (visited way too quickly as we were running out if time) as well in other places. I leave you with a few souvenirs-pictures of a few things I brought back from Scotland, hoping it will give you the desire to visit this beautiful country too !
Les bouteilles rapportées d'Ecosse lors de ce voyage (sans parler des samples), dont la première sur la photo, dédicacée par la direction de la distillerie !
Mon Voyage ne serait pas le même sans les cadeaux de ces 2 très généreuses personnes que je tiens à remercier ici spécialement...:
(My Journey wouldn't have been the same without those 2 very generous persons's gifts I wanted to thank especially here...)
Moira R. Cairns, de STOCKAN'S oatcakes (de succulents gâteaux d'avoine, idéals pour accompagner une dégustation de whisky) pour son généreux envoi,
récupéré chez CRANACHAN & CROWDIE à EDINBURGH...que je remercie à nouveau également...
Et Dave, du WESSEX WHISKY CLUB, qui, avant même que je lui envoie des samples de mon côté, m'a fait livrer dans un des hôtels visités, les siens
(dont je vous reparlerais bientôt, j'ai effet commencé à les déguster que récemment et ils sont superbes !)
Ce voyage était donc / So, this journey was....
Je crois que c'est clair, non ? / I think it's clear enough, isn't it?
Merci de votre patience / Thanks for your patience !
Rappel de la rédaction : Certes le sujet principal de ce site est le whisky, mais comme je l'explique dans ma rubrique "Autres Spiritueux" (cliquez sur le titre/please click on title), j'ai souhaité que les grands spiritueux élevés en fûts que peuvent être le Cognac, l'Armagnac ou encore le Rhum, principalement, puissent figurer également dans les grandes rubriques du site, en espérant que les visiteurs de celui-ci aient suffisamment d'ouverture d'esprit et de curiosité pour s'y intéresser. Je considère en effet que certaines des eaux-de-vie décritent ci-dessous égalent aisément les meilleurs whiskies. Pour les inconditionnels du whisky, en revanche, ils trouveront après ce sujet un "Gros Plan" spécial, le premier du site, consacré à la distillerie écossaise HIGHLAND PARK. Bien sûr d'autres "Gros Plans" sur le whisky suivront celui-ci, alors patience, et laissez-vous séduire en attendant par un spiritueux bien de chez nous...
GROS PLAN No 2 / FOCUS No 2:
VOYAGE AU PAYS DU COGNAC:
1/ Chez GUILHEM GROSPERRIN, des COGNACS LA GABARE S.A. (négociant-éleveur),
à Saintes & Chermignac, 2014 /révisé en 2021
2/Chez les VALLEIN-TERCINIER*, Domaines des FORGES (producteur, pour son compte)
à Chermignac, 2014/ nouveau (*ajout 2021)
3/ CONCLUSION, incluant un hommage à la famille RIVIERE, producteur de Pineau des Charentes
Mise à jour & révision du : 17 & 19/01/2021 (Updated in 2021)
Avant-Propos : La vie est ainsi faite, l’on pense faire les choses rapidement, dans la foulée d’un beau voyage, l’on pense faire les choses bien (oui, j’ai un peu trop attendu des corrections, des précisions techniques–certaines demeurent encore en suspens mais il fallait bien lancer le sujet- ou des ajouts de notes de dégustation personnelles), puis des tuiles personnelles ont ralenti encore la chose, résultat le sujet sort plus d’un an après !… Pas grave, c’est ainsi, mieux vaut tard que jamais, dirons-nous, et en plus, par pudeur, par respect, ce sujet est hélas un peu tronqué, je le regrette un peu, et en même temps, non, car dans ce monde de communication tous azimuts parfois bien trop exhibitionniste, il faut bien que certaines choses et moments privilégiés, intimes, puissent le demeurer…. Oui je n’ai pas fait le voyage seul, mais avec une joyeuse bande d’amis fins connaisseurs (j'en profite pour leur rendre hommage ici, ils se reconnaîtront), et notre chemin nous a conduits également vers d’autres contrées du Cognac comme du Pineau des Charentes, mais cela c’est une autre histoire (certes effleurée à la fin du reportage)...à suivre. Sans parler de l’Armagnac, un très beau spiritueux français également, hélas souvent méconnu et encore mésestimé, dont je vous reparlerais.
Guilhem GROSPERRIN dans son "labo" d'assembleur, au siège de Saintes, avant notre dégustation verticale et horizontale...
Photo © Grégoire Sarafian
INTRODUCTION :
Notre périple nous a donc conduit dans la jolie ville de SAINTES (Charente Maritime, plus de 61000 habitants) et ses environs, une ville pleine de vestiges gallo-romains (dont l’Arc de Germanicus, les Thermes de Saint Saloine, le Musée Archéologique…), et de bâtiments anciens très bien conservés comme l’Abbaye aux Dames (ancienne abbaye bénédictine, datant de 1047), aujourd’hui « cité musicale » ou nous avons passé une nuit (c’est en effet à la fois une résidence, un lieu de concerts de musique ancienne, baroque, classique, voire autre, mais aussi un centre européen de recherche sur la pratique musicale). Une option d’hébergement à bon rapport qualité/prix que je recommande au passage pour qui souhaite visiter les terroirs du Cognac à moindre frais.
L' Abbaye aux Dames, un étonnant lieu pour faire un break culturel à Saintes.
Photo © Grégoire Sarafian
1/ Chez GUILHEM GROSPERRIN, des COGNACS LA GABARE S.A. (négociant-éleveur),
à Saintes & Chermignac, 2014
J’étais donc avec quelques amis le 10 Mars 2014 chez Guilhem GROSPERRIN, pour une visite prévue de longue date et repoussée à diverses reprises, et qui nous a permis de nous rendre compte du travail de cette société, et au-delà, à travers également d’autres visites, notamment chez VALLEIN-TERCINIER (producteur de Cognac de A à Z), puis chez Dominique RIVIERE, un distillateur de Pineau des Charentes (marque « François 1er ») sur 8 générations qu’il nous avait recommandé de voir, de nous rendre compte de la richesse du terroir français, qui n’a d’un certain point de vue rien à envier à celui des whiskies écossais. Le fondateur de la société GROSPERRIN en 1999 est Jean GROSPERRIN, d’abord bouilleur de cru, puis courtier de campagne, et sa volonté était de mettre en valeur, en contact étroit avec les récoltants, la spécificité de l’eau-de-vie Cognac, trop souvent noyée dans les assemblages des grandes maisons, en lui donnant parfois, à travers des mises en bouteille de petits lots voire de fûts uniques, une stature et une signature aromatique (ça c’est moi qui ajoute ces termes) comparable aux meilleurs single-malts. C’est son fils Guilhem qui dirige aujourd’hui la société, ce depuis 2004, et poursuit l’aventure, avec, je l’ai encore constaté cette fois encore, beaucoup de pédagogie sur les métiers et la nature du Cognac, bien souvent méconnu par les amateurs de whiskies. Guilhem a appris à goûter les Cognacs depuis l’âge de 15 ans.
Le siège de La Gabare S.A., la société de Guilhem GROSPERRIN, à Saintes.
Photo © Grégoire Sarafian
PRESENTATION:
Le siège des Cognacs GROSPERRIN, autrement dit du domaine La Gabare S.A. (du nom de la gabare, désignant les anciens bateaux à fond plat destinés au transport de marchandise en zone fluviale, notamment dans la région Atlantique, et par exemple en Charente) est situé à SAINTES (17100), le long de la Charente, près du Port la Rousselle, et tant une partie des bureaux, la chaîne d’embouteillage et un chai sont situés en zone inondable, en fait construits sur d’anciens marais. C’est pourquoi lors de la visite du chai de SAINTES (que j’appellerais par commodité le Chai N°1, car le domaine possède d’autres chais à CHERMIGNAC -17460- à quelques kms de là), j’ai pu constater que les fûts étaient déposés sur des parpaings en ciment. Les bureaux, et le laboratoire d’assemblage sont situés au premier étage, avec une belle vue sur la Charente. On y voit des bouteilles des différentes gammes de la maison, mais aussi sur des étagères, des flacons historiques de divers Cognacs, du XX ème mais aussi du XIX ème siècle, certains parfois dépourvus d’étiquettes et visiblement très vieux. D’autres types de boissons alcoolisées anciennes frappent le regard, de vieux Pineau des Charentes, mais aussi comme cette ancienne et improbable bouteille de « Cherry Cognac » (en réalité du triple-sec de Grand Marnier).
Des flacons qui remontent jusqu'au XIX ème siècle trônent sur les étagères de Guilhem, véritable bibliothèque
du goût "à l'ancienne". Photo © Grégoire Sarafian
Les étagères sont également remplies d’échantillons en cours d’analyse, une des activités de Guilhem GROSPERRIN, qui rappelons-le est, en amont, d’être courtier et négociant en Cognacs de collection, qu’ils soient liés ou non à des successions. C’est la matière première dirons nous de son travail, sélectionner des eaux-de-vie de grande qualité pour les mettre au mieux en valeur. C’est à partir des eaux-de-vie qu’il rachète qu’il décide lesquelles doivent rester en fût plus longtemps, être embouteillées telles quelles ou assemblées à d’autres lots ou tout simplement revendues pour acquérir d’autres types de Cognacs pour tel ou tel type d’assemblage. Au fait, dans le Cognac, on utilise souvent le mot « coupe » pour désigner l’assemblage des eaux-de-vie de Cognac (ce qui peu prêter à confusion pour l’amateur de whisky avec le « cut », moment ou l’on sépare le cœur de chauffe des têtes et queues de distillation).
Le "labo", ou atelier de Guilhem GROSPERRIN, dans lequel les assemblages encore en cours d'élaboration cotoyent ceux qui sont déjà approuvés, sous forme d'échantillons. L'on peut voir, entre autres choses, sur la table, une douelle issue d'un fût de chêne du Limousin, pour expliquer la maturation aux visiteurs. Photo © C.
Par ailleurs, comme cela a été visible durant la visite, rappelons que la démarche de Guilhem est globalement de type artisanale, et sauf commande expresse très spécifique pour tel ou tel marché étranger, il ne procède pas au filtrage à froid et lui préfère un filtrage doux (identique à celui de certains whiskies de négoce, voire officiels), et il expérimente même en ce moment un nouveau type de filtration douce qui va plus loin que celui-ci dans la recherche de la préservation du plus possible de composants aromatiques présents dans les corps gras de l’alcool (nous y reviendrons sans doute dans un sujet spécifique mais qui englobera aussi le whisky). De même, Guilhem utilise rarement le colorant artificiel, et quand c’est le cas, il utilise le E 150 A qui semble réellement sans goût, à ma grande surprise (nous avons fait le test), sauf si l'on en mets beaucoup. Il existe d’autres types de caramel artificiel, notamment pour l’international, certains types étant réellement avec du goût (cf test effectué avec John Glaser de COMPASS BOX lors de ma visite en 2007). Il effectue parfois des réductions de ses Cognacs, parfois plusieurs sur le même fût ou lot, et est adepte comme John Glaser adepte d’une réduction très progressive et donc très lente, sans quoi le distillat est violenté et dégradé nous explique t’il. Je veux bien le croire !
Etonnante vue en contrejour des étagères consacrées aux Cognacs (pas seulement les marques produites par GROSPERRIN) dans la boutique "La Cale", à La Gabare S.A. Photo © Grégoire Sarafian
QUELQUES REPERES SUR LE COGNAC (cf informations du B.N.I.C., voir plus loin):
La production de Cognac, comme le whisky, doit répondre à des critères très stricts, mais qui sont différents de celui-ci, critères que je vais tenter de résumer ici (j’ai enlevé quelques obligations administratives pour simplifier):
Le Cognac doit utiliser une méthode spécifique traditionnelle en deux temps (cahier des charges), procédé devant produire un « brouillis » puis la repasse. Le Cognac est réalisé par double-distillation de vin (tandis qu’une seule est exigée pour l’Armagnac). Le « brouillis » est l’équivalent du « first run » en anglais (1èere distillation, comme dans le whisky, par exemple) et la « bonne chauffe », l’équivalent de « second run » (2 ème distillation).
Le Cognac doit titrer 40 % au minimum, et le titre volumique de distillation ne doit pas dépasser 72,4 % à 20 °C (souvent les producteurs limitent l’abv à 70 % et réduisent le degré à 65 % avant enfûtage pour augmenter l’extraction du bois).
Pour obtenir l’appellation Cognac, celui-ci doit avoir subi 24 mois et un jour minimum de vieillissement dans des fûts de chêne après la distillation. Les seuls additifs autorisés sont l’eau de réduction déminéralisée ou distillée, le sucre (souvent du saccharose brut), le caramel (E 150 a), l’infusion de copeaux de chêne. Le bois de chêne provient soit de la forêt du Tronçais (avec des tannins plus légers), soit du Limousin (tannins plus lourds). Un Cognac doit vieillir 24 mois en fûts de chêne neuf, puis il est ensuite mis à vieillir dans des fûts ayant subi plusieurs remplissages.
La capacité des alambics de Cognacs, qui doivent être des alambics dits charentais est limitée à 30 hectolitres dont 25 de charge pour la 2 ème chauffe. Il est interdit de distiller après le 31 Mars de l’année qui suit celle de la récolte du vin qui sera utilisé pour le Cognac (la distillation a traditionnellement lieu en hiver, jusqu’au mois de Mars. Le chauffage des alambics à feu nu est la règle pour le Cognac, mais de plus en plus de distilleries utilisent le gaz à la place.
Rappelons également que pour le Cognac, qui date du XVII ème siècle, étant donné que la matière première est du vin, la notion de terroir est essentielle, et que la région de production a été déterminée par le décret du 1 er Mai 1909 : Elle s’étend du département de la Charente-Maritime à une grande partie de la Charente et à quelques communes des Deux-Sèvres et de la Dordogne. Les vins destinés à l’élaboration des eaux-de-vie ayant droit à l’appellation « Cognac », « Eau de vie de Cognac » et « Eau-de-vie des Charentes » doivent provenir des cépages suivants : Colombard B., Folle Blanche B., Montils B., Sémillon B., Ugni Blanc B., Folignan B. (ce dernier ne représentant au maximum que 10 % de l’encépagement). La presse manuelle du raisin a fait place à un procédé plus mécanique, mais la vis d’Archimède est proscrite (English: The grapes are then immediately pressed. In most cases, producers will use pneumatic bladder presses, which apply gentle pressure to the grapes. However, traditional artisans continue to employ basket plate presses. Nevertheless, Archimedes’ screw presses are not allowed for making cognac). Le vin une fois fermenté titre à environ 9 % avant distillation.
En effet, les caractères du distillat diffèrent selon les régions, codifiées en A.O.C. comme suit, et plus précisément en 6 crus: Les plus prestigieuses sont situées à Cognac même et au Sud : Ce sont les « Grande Champagne » et « Petite Champagne ». Puis juste au Nord est située les « Borderies », le plus petit cru en taille à la réputation de maturation rapide. Ensuite viennent les « Fins Bois », zone assez importante, également de maturation rapide, puis les « Bons Bois », en zone côtière comme en vallée, et au Sud de Cognac. Enfin viennent les « Bois Ordinaires ou « Bois à terroirs », situés près de l’Océan Atlantique, et jusque sur l’île de Ré et d’Oléron.
La maturation des Cognacs de collection, souvent très âgés, nécessite une surveillance constante, puis, lorsque le titrage menace de tomber sous les 40 % (via la part des anges) ou tout simplement que tel ou tel distillat risque d'ête trop boisé, on l'extrait de son contenant et on le reconditionne dans des dames-jeannes afin de stopper son vieillissement et préserver ainsi au maximum ses qualités organoleptiques. Photo prise dans une des salles à l'étage du chai en pierre de Chermignac © Grégoire Sarafian
Rappelons également que pour le Cognac, qui date du XVII ème siècle, et, étant donné que la matière première est le vin, la notion de terroir est essentielle, et que la région de production du Cognac a été déterminée par le décret du 1 er Mai 1909 : Elle s’étend du département de la Charente-Maritime à une grande partie de la Charente et à quelques communes des Deux-Sèvres et de la Dordogne. Les vins destinés à l’élaboration des eaux-de-vie ayant droit à l’appellation « Cognac », « Eau de vie de Cognac » et « Eau-de-vie des Charentes » doivent provenir des cépages suivants : Colombard B., Folle Blanche B., Montils B., Sémillon B., Ugni Blanc B., Folignan B. (ce dernier ne représentant au maximum que 10 % de l’encépagement).
Les terroirs du Cognac...ont aussi leurs îles, comme en Ecosse ! (ïle d'Oléron, ïle de Ré).
En effet, les caractères du distillat diffèrent selon les régions, codifiées en A.O.C. comme suit, et plus précisément en 6 crus: Les plus prestigieuses sont situées à Cognac même et au Sud : Ce sont les « Grande Champagne » et « Petite Champagne ». Puis juste au Nord est située les « Borderies », le plus petit cru en taille à la réputation de maturation rapide. Ensuite viennent les « Fins Bois », zone assez importante, également de maturation rapide, puis les « Bons Bois », en zone côtière comme en vallée, et au Sud de Cognac. Enfin viennent les « Bois Ordinaires ou « Bois à terroirs », situés près de l’Océan Atlantique, et jusque sur l’île de Ré et d’Oléron.
Quelques unes des bouteilles dégustées ce jour là, toutes sans aucun additif ni filtration à froid.
Photo © C.
STATISTIQUES GENERALES SUR LE COGNAC :
Pour le Whisky d’Ecosse, l’on dénombre environ 130 distilleries, pour 1 milliard de litres d’alcool pur produit par an, alors que pour le Cognac, il existe près de 3000 distilleries (avec notamment 500 installations qui ne produisent pas plus de 0,5 % du volume total) pour une production de seulement 160 000 bouteilles par an.
-Coût de production très élevés, supérieur à ceux mis en œuvre pour produire du whisky (explication ?-sans doute liée à l'exploitation de la vigne, pour les producteurs en tout cas, mais c'est moins vrai pour les négociants)
-80 % du stock de Cognac est détenu par les négociants. Il existe 270 négociants, mais 80 % ne mettent pas en bouteille eux-mêmes.
-98 % du Cognac est exporté à l’étranger (notons que la Chine exige une coloration au caramel pour les cognacs).
-Les millésimes pour le Cognacs étaient interdits jusqu’en 1988
-Loi française : Pas d’obligation de « sceller les alcools » (sauf exception) comme en Ecosse au moment de la phase de sélection du distillat (pas de coffre à alcool).
L’auteur tient à remercier Guilhem GROSPERRIN pour son accueil et les précieuses informations sur le Cognac qu’il m’a communiqué, bien sûr, mais également les auteurs de la plaquette « Le Cognac (Le Cognac, quand l’esprit s’ouvre » (12/2009) éditée par le BNIC (Bureau National Interprofessionnel du Cognac). Voir leur site web ici :
Guilhem GROSPERRIN dans le chai N°1, admirant la robe du millésime "1972" (42 ans) avant que nous ne le dégustions. Une véritable merveille de gourmandise. Photo © Grégoire Sarafian
LES COGNACS GROSPERRIN :
Bref Historique : Le père de Guilhem a travaillé dans la vigne avant de fonder la société Grosperrin, en 1980, avant de devenir courtier de campagne, et pour aller vite, c’est en 2004 que son fils Guilhem reprend les rennes de l’entreprise.
Entre la boutique et les chais, la société produit 25000 bouteilles par an. La Gabare S.A. possède un stock de Cognacs de plus de 30 ans pour chacun des 6 crus reconnus (A.O.C.), datés d’avant 1940 aux années 1990, voire plus jeunes.
Elle possède sa propre chaîne d’embouteillage qui embouteille fût par fût à raison d’un fût par mois, ce qui donne entre 300 et 600 bouteilles environ (bien sûr moins pour les cognacs plus âgés), et 2 heures suffisent à embouteiller 40 à 60 bouteilles.
Autre particularité des Cognacs GROSPERRIN, la rigueur de la traçabilité de ceux-ci, ce par quatre garanties :
1/ L’indication de chaque millésime est le résultat soit d’un vieillissement sous contrôle d’état depuis la distillation, soit d’un vieillissement bénéficiant d’une traçabilité exceptionnelle, minutieusement contrôlée par la DRCCRF.
2/ Toute intervention ou manipulation ne peut s’effectuer qu’en présence d’un huissier de justice et les transports s’effectuent sous scellés.
3/ L’âge ou le millésime indiqué sur l’étiquette peut à tout moment être prouvé soit par les archives et la datation au carbone 14 ou par la durée de stockage sous contrôle d’état.
4/ Chaque cognac millésimé ou bénéficiant d’une indication d’âge porte sur son bouchon une bande de garantie qui certifie que toutes les manipulations réalisées autour de ce cognac ont bien été effectuées en présence d’un huissier de justice, à une date précise.
Une vue générale de la chaîne de mise en bouteille des Cognacs GROSPERRIN. Oui, c'est moins glamour que de belles vieilles bouteilles des siècles passés, mais c'est aussi cela la réalité des spiritueux et j'ai pensé qu'il était intéressant de le montrer également. Photo © Grégoire Sarafian
Les Cognacs GROSPERRIN, que des single-casks ?
Non, car la société GROSPERRIN produit également plusieurs autres marques de Cognac, dont des Cognacs d’assemblage sous la gamme « LE ROCH », de sélection également drastique (le « VSOP » provient seulement de la région de la « Petite Champagne », tandis que le « XO » de « Grande Champagne » à raison de 50 % minimum, le reste pouvant ne provenir que de la « Petite Champagne »).
Toute la gamme des Cognacs "Le Roch", et encore d'autres flacons plus expérimentaux ou anciens, dans le labo de Guilhem GROSPERRIN. Photo © Grégoire Sarafian
Par ailleurs, même pour les lots issus d’un seul fût initialement, il est difficile de parler vraiment de single-cask dans tous les cas, car parfois l’on change de fût (quand il y a trop de « part des anges », l’on peut être amené à transvaser le contenu dans un fût neuf ou un fût plus petit), et en fait nombre d’alcools passent leur existence par plusieurs fûts. Par ailleurs pour éviter un vieillissement trop important ou s’il y a risque de dégradation, les Cognacs peuvent être à tout moment transvasés dans des dames-jeannes qui stoppent tout vieillissement (capacité de 20 à 30 litres environ). On le sait peu, mais cette pratique est également courante dans le monde du whisky, et notamment pour les vieux et très vieux whiskies. Il est vraiment rare qu’un seul et même fût puisse accueillir sans le dégrader un distillat pendant plus de 50, 60 ou à fortiori plus de 70 ou 100 ans. Par exemple, nombre de vieux DALMORE ont été reconditionnés dans des fûts plus jeunes avant assemblage avec des fûts encore plus jeunes, ou l’ont parfois été à plusieurs reprises. La distillerie communique parfois sur ce sujet (j’ai pu l’apprendre de la bouche même de Richard Paterson).
Dans le même esprit que la photo précédente, de montrer un peu l'envers du décor du monde du Cognac, l' une des
pièces ou se prépare l'expédition des bouteilles des Cognacs GROSPERRIN. Photo © Grégoire Sarafian
Pour en savoir plus sur les Cognacs GROSPERRIN, voici le lien vers leur site web: https://cognac-grosperrin.com/
Quelques données brutes :
-Guilhem GROSPERRIN achète en vrac et aux bouilleurs de crus.
-La réduction de l’alcool est progressive et répétée si nécessaire en cours de vieillissement, mais au final, le plus souvent, les Cognacs sont mis en bouteille entre 45 et 55 %, ou bien proposés sans aucune réduction (ils peuvent titrer jusqu’à plus de 60 %) ni additifs, avec juste une petite filtration douce.
-Il a récemment acheté un alambic dans le but de distiller dans un futur proche.
-400 cavistes sur Paris et région parisienne distribuent les Cognacs GROSPERRIN, mais ils sont disponibles également sur la carte de restaurants étoilés.
-Les Cognacs de la maison GROSPERRIN ne sont pas filtrés à froid, à l’exception de ceux destinées à la Chine, pour lesquelles elle est obligatoire. Qui plus est, celle-ci exige une coloration artificielle des eaux-de-vie, car elle les préfère ambrées.
-Les marchés étrangers sont changeants, les russes par exemple développent ces derniers temps un véritable goût (et des connaissances) pour les alcools, au-delà de certaines tendances spéculatrices, tandis que de nouvelles contraintes sont récemment apparues concernant le marché chinois, au sujet des alcools occidentaux (longtemps le Cognac était « la » boisson alcoolisée de prestige pour les cadeaux d’entreprise comme pour les cadeaux touristiques ou pour les grands événements, mais il y a quelque temps, le gouvernement chinois a décidé que cela avait assez duré et légiféré en ce sens, dans un soucis d’économie comme de lutte anti-corruption).
A l'entrée du siège, plusieurs "cognacothèques" comme celles-ci, montrant l'étendue de l'offre en Cognacs
de collection de la maison GROSPERRIN. Photo © Grégoire Sarafian
VISITE ET DEGUSTATION DANS LE CHAI N°1, DE SAINTES, situé très près de la Charente
(Dégustations directement du fût) :
Il s’agit d’un chai inondable, dont les fûts sont surélevés par des parpaings de béton d’environ un mètre de hauteur. Le bâtiment est ancien, en pierre, et de grande hauteur de plafond. Des dames-jeannes y côtoient de nombreux fûts de toute époque, certains remontant même aux années 1930…
Le chai N°1 (sec) de la maison GROSPERRIN, surrélevé par des parpaings, rappelle que celui-ci à été construit dans une zone inondable, puisque situé à près d'une dizaine de mètres de la Charente. Les dames-jeannes au pied des fûts (d'une contenance d'environ 26 litres) sont destinées soient à contenir ce qu'il reste de certains fûts, afin de stopper leur vieillissement, soit par exemple à faciliter le transport d'un Cognac (rappelons que Guilhem à un autre chai à Chermignac, à quelques kilomètres de celui-ci. Photo © Grégoire Sarafian
1-« PETITES EAUX », à environ 27 % : Il s’agit d’eau additionnée d’un peu de Cognac servant à réduire les Cognacs. Guilhem a tenu a nous la faire déguster afin de préparer notre palais à la dégustation et pour mieux nous faire comprendre l’esprit de la réduction qu’il pratique. Je ne sais pas si c’est une pratique courante chez les autres producteurs de cognac. Evidemment, ce n’est pas d’un goût absolument renversant, et évoque plus du bois mouillé.
2-« GRANDE CHAMPAGNE », Distillé en 2005-2006, environ 60 % (réduit, car il était à 70 %) : Prête à être mise en bouteille en 2014, je l’ai trouvée un peu fermée et peut être pas aboutie, mais assez jolie tout de même.
Pas de notes chiffrées
3-« GRANDE CHAMPAGNE » (Folle Blanche), assemblage de lots de 2008 à 2013 réduit à 40 %, l’équivalent d’un V.S.O.P. : Assemblage à 33 % remonté jusqu’à 40 % par l’adjonction de fûts de 2008. Joli, assez rond, plutôt floral, faisant preuve d’un bel équilibre. Un Cognac un peu « intermédiaire » selon Guilhem…Pas de notes chiffrées
4-Cognac de Collection Jean GROSPERRIN « GRANDE CHAMPAGNE », nommé « N°72 » (42 ans), distillé en 1972, échantillon tiré directement du fût, chai N°1, sans filtration ni coloration, soutiré à environ 58 % le 10/03/2014 – (un fût m’a-t-on dit similaire au lot N°326, mis en bouteille à 55,4 % le 30/05/2013) : Notes correspondant à l’échantillon tiré du fût, pas à la bouteille : Couleur : Vieil or, à reflets orangés soutenus. Nez : Lourd, capiteux (floral), très fruité (fruits frais dont pêches, abricots, clémentines), également marqué par de somptueuses notes végétales (feuilles de thé Earl Grey à la bergamote, peut être du tabac à cigare Havane de qualité supérieure). Envoûtant. On est loin du caractère aseptisé qu’ont nombre de Cognacs d’assemblage (même si certains d’entre eux sont fabuleux, qu’on s’entende bien), celui-ci est bien plus typé et expressif. Le titrage naturel élevé y est également pour quelque chose. Bouche : Puissante, gourmande, chaude, épicée, florale (fleurs capiteuses dont iris, lys, jasmin, lilas, violette), avec non seulement le goût des fruits (pêches, abricots, entre autres), avec la peau de ceux-ci, et des notes de clémentine et d’épices rappelant également un Pure Pot Still (dit également Single-Pot Still) irlandais, voire même un Rye Whiskey. Un Cognac pâtissier (tarte aux fruits variés, crumble aux abricots et aux pêches). Au second plan, un complexe et subtil mélange de notes de solvant, de fruits mûrs, et un peu de cire. Le touché en bouche est presque satiné, du moins lors des premières dégustations (rien ne remplace d’ailleurs la toute première dégustation, qui eu lieu dans le chai N°1, à température ambiante, un grand moment). Succulente, bien équilibrée, mais légèrement alcooleuse, elle fait preuve de beaucoup de profondeur (avec une grande maîtrise du bois), mais elle est plus facile à déguster avec un léger ajout d’eau. Tenue à la dilution : Le nez se alors fait plus suave, la bouche devient mi-soyeuse, mi-crémeuse, et offre beaucoup de souplesse pour laisser s’exprimer notamment les notes florales et fruitées. Magnifique ! Conclusion : Pour la petite histoire, il s’agit du même fût (en fait il y en a 2 similaires) que celui dans lequel Guilhem avait puisé pour une masterclass d’assemblage (incluant votre serviteur et 5 autres personnes) de plus de quatre heures chez Nicolas Julhès le 19/05/2012, au cours de laquelle nous avons élaboré grâce à l’aide de Guilhem pas moins de 7 versions assemblant des Cognacs de 1972 à 2003. Ce millésime 1972 est une cuvée extraordinaire, exubérante, très florale, très fruitée, d’une belle complexité, enveloppé dans un bel écrin de cire… Un alcool d’une grande qualité, proche des meilleurs rye whiskeys âgés, mais rivalisant également avec les meilleurs Irish whiskeys ou les meilleurs single-malts élevés en fûts de Sherry (évoque tantôt un BENRIACH officiel de 1976, avec moins de fruits exotiques, tantôt un GLENLOSSIE de négoce). Note confirmée : 96,5/100
Plan rapproché d'une bouteille du Cognac "N° 72" (distillé en 1972, mis en bouteille en 2013 pour celui-ci), issu du lot 326, l'un des deux dégustés au cours de ce voyage. L'étiquette mentionne toujours l'origine du Cognac et les certifications lorsqu'elles ont été possibles (sous contrôle d'huissier) et même dans le cas contraire comme ici, qui interdit la mention "millésimé 1972". La bouteille était vendue à l'époque dans les 150/200 €. Photo © Grégoire Sarafian
5-Cognac de Collection Jean GROSPERRIN « GRANDE CHAMPAGNE », nommé « N°71 », distillé en 1971 (43 ans), échantillon tiré directement du fût, chai N°1, sans filtration ni coloration, soutiré à environ 63 % (chais secs) le 10/03/2014 : Notes correspondant à l’échantillon tiré du fût, pas à la bouteille : Couleur : Vieil or, à reflets acajou assez denses (Bourbon). Nez : Puissant, intensément boisé, épicé, pâtissier également (« Pecan pie », tarte aux noix de pécan, crumble aux pommes très caramélisées), il évoque davantage un bourbon whiskey ou un vieux whisky de grain qu’un cognac ou un single-malt. Bouche : Assez différente là aussi du millésime « 1972 », elle est plus puissante, plus sèche, profondément boisée (bois précieux, érable) et épicée (sur un registre « plus américain que français », avec de la cannelle, de la girofle, de la muscade, du gingembre, voire une pointe de piment), des noix nobles, un caractère pâtissier plus lourd, avec malgré tout de belles notes fruitées à l’arrière-plan (abricots, pruneaux, dattes, mûres), mais assez difficile à déguster sans eau (63 % tout de même !). Tenue à la dilution : Il faut juste un peu d’eau car le profil de ce cognac ne permets pas une grande dilution (sinon le boisé et les épices dominent). Le nez est alors un peu plus civilisé, la bouche devient plus équilibrée, dévoilant même des notes inattendues d’orge, de croquant de céréales et de fruits rouges (mais cela demeure assez ténu) rappelant des whiskeys irlandais. Conclusion : D’une belle présence et d’une grande densité en bouche, ce cognac là lorgne du côté de nos amis nord-américains, mais pas seulement. Un peu sur le fil du rasoir (plus boisé et épicé qu’autre chose), pas aussi équilibré que le millésime « 1972 », ce millésime « 1971 » est néanmoins superbe et un rien atypique. Note confirmée : 93/100
Une partie des bouteilles de la dégustation chez Guilhem GROSPERRIN...Photo © Grégoire Sarafian
6-« GRANDE CHAMPAGNE », distillé en 1967, lot à 48 % : Assez fin, bel assemblage.Un bon lot, mais nettement moins spectaculaire que d’autres du même millésime (mais lot N°123, à 47,5 %) qui avait été noté 98/100 & Hors catégorie (voir la page consacrée aux spiritueux sur le site). Note chiffrée (sous réserve) estimée à 86+/100
7-« FINS BOIS », distillé en 1967, lot à ? % (non noté): Assez fin, joliment fruité, bel assemblage. Notes de rancio de qualité.Superbe.Le cran au dessus, cette fois, clairement. Note chiffrée (sous réserve) estimée à 94/100
8-« GRANDE CHAMPAGNE », distillé en 1933, lot nommé « Hillaire » (inscription sur le fût-probablement le nom du propriétaire initial du lot), à 48 % : De couleur ambrée, au nez et à la bouche très fins, exprimant un boisé intense mais néanmoins encore appréciable, cet étonnant Cognac évoque lui aussi un vieux Bourbon whiskey plutôt qu'un Cognac ou même qu'un Single malt…Un vraie page d'histoire. Note chiffrée (sous réserve) estimée à 92/100
Une certaine émotion nous envahit lorsque Guilhem soutire, à l'ancienne, un peu de ce Cognac de collection
datant de 1933...Photo © Grégoire Sarafian
9-« PINEAU DES CHARENTES » de 30 ans d’âge, environ 17 % : Etonnant, très joli et gourmand en fruits, mais aussi très oxydatif…on atteint la limite de ce qui est possible en termes d’équilibre à mon avis. Mais c’est superbe. Pas de notes chiffrées.
VISITE ET DEGUSTATION AU « LABORATOIRE » D’ASSEMBLAGE DE SAINTES
(Dégustations de bouteilles et de samples, pas seulement de Cognac) :
Le laboratoire, situé au premier étage de la bâtisse principale, est un des lieux ou Guilhem accueille ses visiteurs et clients, mais aussi le lieu dans lequel il élabore ses nouveaux assemblages, décide des réductions ou non pour tel ou tel millésime et fût, voire décide l’embouteillage fût par fût. Un lieu impressionnant, avec une belle vue sur la Charente, rempli de flacons anciens et modernes, d’échantillons dont le contenu date parfois de plus de 200 ans…
Cette fois-ci en photo le "line-up' complet de la dégustation, pour la partie Cognac en tout cas, avec les verres permettant d'apprécier les différences parfois infimes de robe entre eux (même avec fort écart en termes d'années). Notez la teinte verdâtre de l'avant-dernière bouteille sur la droite, datant de 1893 (voir plus loin). Photo © Grégoire Sarafian
10-« FINS BOIS », distillé en 2001, lot ? , en bouteilles de 0,50 cl, certification AB (Agriculture biologique), 46,8 % :
Déjà dégusté (autre lot), assez doux, léger et bien construit, un très beau Cognac jeune.Mi-fruité, mi-floral, il fait preuve d’un bel équilibre. Note chiffrée (sous réserve) estimée à 86/100
11-« GRANDE CHAMPAGNE », distillé en 1988, lot 309, 63 % : Très exubérant, plutôt dur, alcooleux, limite en déséquilibre, mais avec tout de même des qualités. Note chiffrée (sous réserve) estimée à 82-84/100
12-« BORDERIES », distillé en ? (33 ans), Chais humides, lot ?, 41,2 % : Très doux, marqué par de belles notes d’orange, mais aussi de solvant, de vernis un peu entêtant. Trop pour mon goût. Note chiffrée (sous réserve) estimée à 80-82/100
13-« FINS BOIS », distillé en 1979, 55,4 % : Profil un peu dur, assez déconcertant. Pas d’autres commentaires effectués, ni de notes chiffrées.
14-« PETITE CHAMPAGNE », distillé en 1973, lot 311, à 50,6 % : Entêtant (alcooleux, notes de solvant un peu trop fortes), mais bien fait. Difficile à juger. Note chiffrée (sous réserve) estimée à 80-82/100 ?
15-« PETITE CHAMPAGNE », distillé en 1969 (pas de précision sur le lot), à 50,5 % : Exubérant, très fin, notes de solvant, mais beau fruité, mais il lui manque quelque chose.Dommage. Note chiffrée (sous réserve) estimée à 84-86/100
*Extrait de caramel (E 150 a), testé dans un demi-verre d’eau : Intéressant, presque pas d’influence. Guilhem nous dit qu’il n’y en a aucune, pourtant je sens un petit quelque chose, pas tellement en goût qu’en texture (soupçon de caractère sirupeux possible, comme dans nombre de blended-whiskies écossais, mais aussi de cognacs classiques). Apparemment ce ne serait pas le même caramel utilisé à l’international (E150 d)= Sulfate d’ammonium, dit Guilhem), à vérifier.
Nota : Il n’a pas été question de diluer une seconde les Cognacs qui suivent, étant donné leur finesse et leur âge, cela aurait constitué un crime…
16-« BONS BOIS », distillé en 1944 (pas de précision sur le lot), embouteillé au degré naturel (brut de fût), 42,3 % : Couleur : Ambre profond. Nez & Bouche : Au départ assez marqué par des notes de solvant, puis s’équilibre, avec de belles notes fruitées (fruits confits,fruits mûrs, belles notes d’orange confites) évoquant un whisky du Speyside fort en sherry. Superbe boisé, finesse et puissance à la fois. Finale interminable.Superbe, un grand Cognac, d’une grande complexité et d’un équilibre parfait.Très lisse et très doux. Beau rancio, beaucoup de profondeur…Déjà dégusté et noté auparavant : Conclusion : Un Cognac d’anthologie !!! -Prix + de 500 €-Note confirmée = 98 à 100/100 & Hors catégorie.
La couleur de ce millésime "1944" parle d'elle-même : Du fruit (gourmand), du bois (maîtrisé), et plein d'autres choses encore... Magnifique ! Photo © Grégoire Sarafian
17-(”Trésors de La Gabare”), Cognac Hors commerce nommé « N°22 » (probablement distillé en 1922), environ 87 ans (maturation stoppée en cours de route via un stockage dans des dames-jeannes), 42 % : A Noter : Il s’agit d’un assemblage de fûts du lot intitulé N° 22 – titrant, part des anges oblige, seulement 33 % d’alcool - & du lot N°24 (ce dernier étant officieusement de 1924), ceci dans le but de présenter un titrage alcoolique minimum de 40 %, conforme à la législation pour l’appellation Cognac. L’absence de preuves de datation suffisantes interdisant le millésime ou toute mention officielle de l’âge.
Commentaires & note chiffrée révisés en 2015 : Couleur : Ambre profond, à reflets acajou orangés foncés. Nez : Une merveille ! Sublime. Un Cognac faisant preuve d’un très bel équilibre entre rancio (très beau), fruits, fleurs, et bois (très beau). Bouche : Un fondu exceptionnel, d’une harmonie incroyable, couche sur couche de saveurs fruitées, florales, boisées, à peine épicées, semblant ne jamais s’achever…Difficile de faire plus fin que ce Cognac ! Conclusion : J’ai déjà évoqué ce cognac exceptionnel (sans doute issu d’un autre lot) sur le site. Il y a encore peu (car les prix flambent aussi dans le domaine du Cognac) celui-ci était encore d’un rapport qualité/prix assez exceptionnel (je disais à l’époque, la première fois que je l’ai dégusté et je peux le redire maintenant que « les single-malts commencent à être très sérieusement en danger comparés à ce nectar »), avec un prix d’un peu plus de 500 € pour une bouteille. Ce prix n’est plus d’actualité évidemment. Note chiffrée (sous réserve) estimée à 98/100 & Hors Catégorie
Deux Cognacs d'exception de la maison GROSPERRIN, des Cognacs datant de 1822 et 1820 !
Photo © Grégoire Sarafian
18-(”Trésors de La Gabare”), Cognac Hors commerce nommé « N°20 », de « GRANDE CHAMPAGNE », distillé en 1820….d’environ 99 ans (maturation stoppée en cours de route via un stockage dans des dames-jeannes), mis en bouteille en 1919, titrant environ 40 % : A Noter : Il s’agit d’une bouteille sans étiquetage officiel, d’une mise en bouteille de réserve, qui a pour vocation de n’être qu’un d’échantillon, provenant d’un des plus vieux fûts de la réserve de ce négociant. Il y aurait 250 bouteilles de ce Cognac.
Commentaires & note chiffrée révisés en 2015 : Couleur : Ambre profond (comme la pierre, pas comme le ton foncé associé habituellement aux whiskies colorés), à reflets acajou orangés. Nez & Bouche : Un Cognac d’exception, « sublissime » et fondu au possible, tout en demeurant gourmand (floral, fruité, avec de belles notes de bois précieux) et d’un raffinement inouï. Semble encore plus abouti encore que le précédent pourtant au delà de mes espérances. La complexité, la sérénité et le velouté de ce Cognac, encore plus généreux et gourmand que le « N° 22 » me laisse pantois….Il m’évoque, en mieux, le single-malt DALMORE officiel 50 ans mis en bouteille en 2009, contenant parmi les plus vieux fûts des whiskies (certes reconditionnés régulièrement au fil du temps) de la distillerie, datant de 1868. Conclusion : Une des plus belles eaux-de-vie jamais dégustées, à la hauteur des plus grands vins, un miracle incroyable et pour donner une image plus tangible, ici, le sommet de l’Everest est depuis longtemps dépassé !!!! Comme ce n’est pas la première fois que je déguste ce « N°22 » (tout comme le « N°20 », d’ailleurs), j’ai certes un peu moins d’émotions que les fois précédentes, mais tout est relatif : L’on a affaire ici à l’égal des plus grands malts. (Hors commerce, mais estimé à 5000 €) - Note confirmée (rationnalisée autant que possible !) : 100/100 & Hors catégorie !
Le "Grande Champagne" 1820, plus qu'un Cognac, un morceau d'histoire.
Photo © Grégoire Sarafian
19-Rhum millésimé « 1893 », mais étiqueté comme Cognac (au XIX ème, Guilhem nous apprend qu’on assemblait souvent Cognacs et Rhums ensemble !) : Etonnante, la couleur à la base de la bouteille est réellement verdâtre. Un rhum plutôt joliment fait, certes atypique, assez végétale, austère au début, puis plus agréable, avec clairement une note de canne à sucre, et beaucoup de rancio bien maîtrisé. Note chiffrée (sous réserve) estimée à 87-89/100
Enfin, cerise sur le gâteau, pour terminer notre périple, Guilhem nous a proposé de déguster 3 single-malts whiskies écossais du négociant ADELPHI (que distribuait en France jusqu’en 2012 la maison Grosperrin) :
Signalons à ce stade, qu’une boutique, nommée « La Cale », propose au visiteur un choix assez conséquent tant de Vins, de Whiskies que de Cognacs ou autres spiritueux, et que j’en recommande la visite…
Une partie des étagères consacrées aux whiskies (pas seulement Adelphi, marque distribuée à l'époque en France par GROSPERRIN) dans la boutique "La Cale", à La Gabare S.A. Un choix impressionnant. Photo © Grégoire Sarafian
-DALMORE 17 ans (1990-2007), Single-cask N°3527 ayant donné 590 bouteilles, Cask Strength, 59,7 % : Assez joli DALMORE, un peu atypique, plutôt végétal et herbacé, si mes souvenirs sont bons, plutôt bien fait. Note chiffrée (sous réserve) estimée à 86/100
-SPRINGBANK 34 ans millésimé « 1969 » (1969-2004), Single-cask N°149 ayant donné 425 bouteilles, Cask Strength, 58,5 % : Couleur or, nez végétal, voire presque marin, boisé, malté, très fin. Bouche très fine et très équilibrée, avec des notes typiques de la distillerie (coco, bouillie de céréales, épices, chêne sec, herbes sèches). Très élégant, son profil aromatique est ténu, mais au final c’est une petite merveille de finesse et de complexité. Note chiffrée (sous réserve) estimée à 94/100
Rares sont les whiskies qui peuvent tenir après une telle dégustation !
Photo © C.
-CAOL ILA 23 ans (1984-2008), Single-cask N° 6262, ayant donné 232 bouteilles, Cask Strength, 57,3 % : (note de dégustation complétée par une note précédente, deuxième dégustation, donc) :
Couleur : Or clair, reflets à peine dorés, mais avec éclat. Nez : Typique des versions âgées de qualité, avec la toile de jute en premier lieu, puis les notes marines et tourbées, puis d’autres, mais pas de note d’olive. Bouche : De même, avec une belle harmonie entre les notes florales et fruitées, soulignées par une tourbe fine et légère. Pas d’agressivité non plus au niveau de l’alcool. Belle finale salée et florale, à peine anisée. Tenue à la dilution : Excellente, et comme souvent avec les bons fûts âgés de CAOL ILA, une proximité aromatique heureuse avec nombre de PORT ELLEN de négoce (pour les plus équilibrés, et vieillis en fûts de Bourbon et dans les 22/26 ans d’âge s’entend). Devient crémeux et plein de charme. Fleurs, agrumes, embruns, sel, anis, fine fumée de tourbe. Conclusion : Déjà noté par ailleurs, car déjà dégusté auparavant (2011), c’est un superbe CAOL ILA, parfaitement équilibré, bien tourbé, avec une pointe de badiane, presque aérien, mais avec de la gourmandise et beaucoup de classe. « For relaxing time…. ».Note chiffrée confirmée : 93,5/100
Un grand CAOL ILA de chez Adelphi...Photo © Grégoire Sarafian
VISITE ET DEGUSTATION AU CHAI DE CHERMIGNAC :
Il s’agit d’un lieu plus récemment acquis par la maison GROSPERRIN, une bâtisse traditionnelle avec un chai de petite taille, sur plusieurs pièces, un autre étant d’ailleurs en construction sur le flan arrière. Non loin des fûts sont entreposés, sur une mezzanine, comme à Saintes, des dames-jeannes d’environ 26 litres, destinées à sauvegarder le contenu de fûts trop âgés et/ou dont le titrage menace d’être inférieur à la limite légale (40 %) pour l’appellation « Cognac ». C’est un lieu bien plus petit que le chai N°1 de Saintes, mais qui a son charme, encore plus campagnard pour le coup…
Le chai actuel situé à Chermignac...plus petit que celui de Saintes, mais en cours d'expansion.
Photo © Grégoire Sarafian
20-« BONS BOIS », distillé en 1991, échantillon de brut de fût au degré naturel, 67,8 % : Boisé intense, avec un alcool très présent, difficilement soutenable sans eau. Guilhem pense le laisser encore vieillir et l’assembler avec d’autres Cognacs peut être moins brutaux. Note chiffrée (sous réserve) estimée à 88 ?/100
Votre serviteur (à gauche) avec Guilhem (à droite), dans le chai de Chermignac, dégustant un échantillon qu'il avait gardé pour nous il y a un moment déjà du "Bons Bois" 1991, un véritable feu d'artifice dans le palais, un Cognac certes encore à dompter (à laisser vieillir encore un peu, assembler, peut être?) mais impressionnant. Par contre celui là a clairement besoin d'eau ! Photo © Grégoire Sarafian
21-COGNAC jeune (2011), pas d’autres précisions : Jeune, rien à voir, plus proche d’un autre type d’alcool, note de pin assez importante. Evoque curieusement alors un single-cask de chez MACKMYRA (distillerie suédoise de whisky). Note chiffrée (sous réserve) estimée à 84-86/100
Votre serviteur dans le chai de Chermignac, traditionnel, ou l'on distingue des fûts en grande majorité neufs et jeunes.
Photo © Grégoire Sarafian
2/Chez les VALLEIN-TERCINIER*, Domaines des FORGES (producteur, pour son compte)
à Chermignac, 2014 (visite le 11/03/2014):
Catherine ROUDIER-TERCINIER, fille de Robert TERCINIER, dirige le domaine avec son frère Louis, une affaire de famille depuis 5 générations (voir l’historique ci-dessous). Au Domaine des Forges, qui existe depuis 1850, on y produit du Cognac, du Pineau des Charentes, des liqueurs à base de Cognacs, des vins de Pays, des confitures, etc...Après la visite des lieux, nous avons dégustés 13 Cognacs, puis, par la suite, d’autres encore, lors de présentations sur Paris, et il me reste à déguster 2 échantillons à priori exceptionnels (voir à la fin) et d’y ajouter mes notes sur la version récente nommée « VT 46/Small Batch », embouteillée sans filtration à froid & sans coloration à 46 %.
L'entrée principale des chais & boutique du Domaine des Forges. Photo © Grégoire Sarafian
Pour la présentation historique de la famille VALLEIN-TERCINIER, j’ai préféré laisser parler Catherine, via sa présentation sur le site officiel de société :
« Robin Tercinier est arrivé en Saintonge en 1480 et s’y est installé avec sa famille. Louis Vallein achète en 1791 le Domaine des Forges. Son fils Napoléon partagera la Propriété entre ses 2 descendants. L’un de ses deux fils, Georges Vallein crée alors en 1850 une entité commerciale et commence à vendre le Cognac en bouteille. Propriétaire du Domaine, distillateur et négociant en vins & spiritueux, Georges développe la Maison. Lui succède son fils Paul Vallein, qui restera célibataire et achètera vers 1920 la société Camille Dupuis qui crée ses propres assemblages et propose du Cognac en bouteille. Sa sœur Édith convole en juste noce et mettra au monde Louis Tercinier, petit-fils de Georges qui poursuivra l’activité avec son oncle Paul dès son retour de la « Grande Guerre ». Louis donnera une impulsion décisive à la Maison en développant ses marchés sur toute l’Europe : Tchécoslovaquie, Finlande, Allemagne, Grande-Bretagne, etc...
En 1947, Robert rejoint son père Louis. C’est l’après-guerre, les marchés sont florissants. Pendant les 30 Glorieuses, les 8 chaudières de la distillerie alimenteront autant les besoins de la Maison que ceux de nombreux négociants. Pourtant, vers 1980, la Maison Vallein-Tercinier saura trouver de nouveaux débouchés. Grâce à sa réputation et à son sérieux, à la qualité de ses eaux-de-vie, au respect de ses engagements, elle confortera ses marchés européens et exportera alors vers l’Asie. Les années 1990 verront le partage du travail de la Terre et du Négoce entre Louis et Catherine, fils et fille de Robert Tercinier. Fiers de poursuivre l’œuvre ancestrale, ils marchent ainsi sur le chemin tracé de leurs aïeux. ».
Site web : https://www.cognac-tercinier.com/fr/
Catherine ROUDIER-TERCINIER, ici avec un outil ("dog", en anglais) servant à soutirer le Cognac du fût pour le servir. Photo © Grégoire Sarafian
MA VISITE :
1/ LA SALLE DES ALAMBICS:
La distillerie VALLEIN-TERCINIER pratique 2 distillations (comme il se doit dans le Cognac, rappelons que l’on en pratique qu’une seule pour l’Armagnac) dans des alambics charentais typiques: La première donne un distillat de 30 %, la deuxième entre 72 et 76 %. Seul le coeur de chauffe est gardé. Le domaine viticole est dans la famille depuis 1452, mais pour ce qui concerne la production de Cognac, la date de début d'activité est autour de 1850. Les alambics à repasse (en cuivre repeint) sont chauffés au gaz (la saison de distillation est de début Novembre au 31 Mars, ce qui est lié aux périodes des vendanges) et sont identiques ou presque de capacité d'une distillerie de Cognac à l'autre (25 hectolitres, soit 2500 litres). Le cépage utilisé est l'Ugni blanc, en majorité, mais on utilise ici aussi parfois un peu de Folle blanche.
Les alambics charentais typiques du Cognac, avec des formes différentes pour des styles différents. Photo © Grégoire Sarafian
2/ LES CHAIS (dont « Le Paradis » & Le Petit Paradis »):
Le chai dit « Petit Paradis » comprend des cuves d’assemblage en bois, un espace semblable à un musée (ou de vieux outils et tireuses à Cognac sont exposés), et renferme également une boutique qui comprend un espace bar de dégustation dédié avec un hommage (sous forme de portraits au mur) aux ancêtres des producteurs actuels (comme par exemple son fondateur, un viticulteur-distillateur a vécu de 1839 à 1911), dont Catherine Roudier-Tercinier est la descendante (5 générations). La part de viticulture demeure cependant faible.
La pittoresque salle servant à la fois de chai (cuve d'assemblage), boutique & bar de dégustation. Photo © Grégoire Sarafian
Le Chai dit « Le Paradis » & les autres chais: Il y a plusieurs chais anciens (comme celui nommé « Le Paradis », que j’ai visité) et comme chez d'autres producteurs, un certain nombre de Cognacs âgés sont conservés en dame-jeanne, afin de stopper la progression du vieillissement (une pratique marginale dans le monde du whisky, sauf pour les maisons ayant conservé des fûts très anciens, la pratique courante dans ce cas étant plutôt changer de fût après quelques dizaines d’années). La capacité des fûts (en chêne du Limousin ou du Tronçais) de Cognac chez Vallein-Tercinier est de 500 à 550 litres et le fût le plus âgé est de 1965, mais parmi les cognacs conservés en dame-jeanne, certains datent de 1934, voire de 1922. Le plus ancien Cognac, qui a été transféré en dame-jeanne, date de 1875. Le chai principal (de type traditionnel, ou « dunnage warehouse » en anglais) accueille environ 40 fûts à l'heure actuelle, mais il y a d'autres chais d'une capacité d'environ 1000 hectolitres, qui accueillent au total actuellement environ 120 fûts. Il comprend aussi, et surtout pourrait-on dire, évidemment, comme chez Grosperrin, de nombreuses dame-jeanne (en anglais « demi-john »), des bonbonnes de verre renfermant des Cognacs parfois centenaires qui ont subi une part des anges démente (Catherine estime à 20 millions de bouteilles par an la part des anges!).
L'un des plus vieux chais avec de vieux fûts & des dame-jeanne, renfermant les plus anciens Cognacs de la maison. Photo © Grégoire Sarafian
3/ Les produits de VALLEIN-TERCINIER:
La maison VALLEIN-TERCINIER produit des Cognacs, en édition limitée (souvent brut de fût, mais pas toujours), ou en édition classique, comme par exemple des « V.S. » (minimum 2 ans d’âge), « V.S.O.P. » (minimum 4 ans d’âge) , « X.O. » (minimum 10 ans d’âge), ou encore des « Hors D’Age » (minimum 6 ans à bien plus). Pour rappel, la distillerie produit aussi des « Fine Champagne », une A.O.C. (appellation d’origine contrôlée) définissant la présence dans l'assemblage de 50 % de Grande Champagne et 50 % de Fine Champagne. Quand au Cognac « Napoléon » (équivalent de « X.O. », Hors d’Age, « Vieille Réserve », « Très Vieux »), rappelons qu’il désigne une eau-de-vie d’au moins 6 ans d’âge (comme pour les autres, à compter du 1er avril de l’année suivant la vendange). Ces références sont disponibles en bouteilles classiques tout comme parfois aussi en carafes (« decanters »), bouteilles personnalisables, etc...La maison produit également des apéritifs aromatisés à base de Cognac, des Pineaux des Charentes (multiples références, dont la plus ancienne, nommée « l’oublié », est de 30 ans d’âge), des liqueurs d’orange, de poire, de mandarine ou encore de café, toutes aromatisées au Cognac, des pineaux aromatisés, des confitures aux Cognac, etc...
Pour ce qui est du Cognac, il existe plusieurs gammes et plusieurs types de traitement de ceux-ci. Suivant leur destination (marché, comme par exemple chinois, ou les additifs sont exigés...) et leur type, ils peuvent être filtrés à froid, recevoir des additifs (caramel, saccharose brut, essence de boisé). Les V.S.O.P. et X.O. sont filtrés à froid, tandis que les bruts de fûts haut de gamme ne sont pas traités.
Cette vue montre l'étendue de la production de la famille, avec à la fois les Cognacs, les Pineaux des Charentes & les liqueurs.
Photo: © Grégoire Sarafian
LISTE DES COGNACS DEGUSTES/BREVES NOTES (sauf 2 notes complètes récentes, 2021):
1/ X.O. flacon tassé de 0,50 litres, "Compte 10"/"Bois Ordinaires/Ile d'Oléron", 40 %:
Nez et bouche assez douces, fin et léger, mais comme aseptisé. Note estimée à 12/20 (= 79/100)
2/ X.O. flacon tassé de 0,50 litres, "Compte 10"/"Bons Bois", 40 % (sans additifs):
Le nez est un peu vert (végétal), en bouche il est vraiment très léger, presque insignifiant, moins présent que le premier dégusté. Note estimée à 11/20 (= 77/100)
3/ X.O. flacon tassé de 0,50 litres, "Compte 10"/"Fins Bois", 40 % (sans additifs):
Encore un peu vert (nez, bouche), et peu expressif. Il est encore jeune. Pas de note chiffrée.
4/ X.O. flacon tassé de 0,50 litres, "Compte 10"/"Petite Champagne", 40 % (sans additifs):
Nez fin et ouvert. Bouche plus expressive que les précédents, avec des notes florales & fruitées décentes, mais la réduction à 40 % lui est dommageable. A 45 % il aurait été bien meilleur. Note estimée à 13/20 (= 82/100)
5/ X.O. flacon tassé de 0,50 litres, "Compte 10"/"Grande Champagne", 40 % (sans additifs)-PVC Local = 56 €:
Nez fin et léger, assez joli, expressif, en bouche il apparat comme ciselé comme un bijou. Bel équilibre entre notes florales, fruitées, boisées & épicées. Note estimée à 15/20 (= 87/100)
6/ X.O. flacon tassé de 0,50 litres, "Compte 10"/"Borderies", 40 % (sans additifs):
Couleur: Or clair. Nez : Fin et capiteux. Bouche: Assez parfumé (entre solvant et orange en sorbet). Ses notes florales & fruitées sont déjà plus perceptibles & bien appréciables. Note estimée à 14/20 (= 85/100)
La gamme "XO", une bonne introduction au caractère léger & fin des Cognacs de la maison, ici ceux que j'ai dégustés. Photo © Grégoire Sarafian
7/ Cognac Millésimé "Odyssée 2000" (mis en bouteille en 2013, d’environ 13 ans), "Fins Bois" (sans additifs), « Très Vieux Cognac », initialement un brut de fût à 70 %, mais réduit à 46 % /Notes de dégustation révisée en 2021 :Couleur: Or, à reflets vieil or. Nez: Complexe, exubérant, tant sur le plan floral (fleurs capiteuses, dont lys, lilas) que fruité (orange, pêche, fruits secs caramélisés, pruneaux, abricots). Notes de solvant puissantes, qui s’atténuent à l’aération. En bouche : Complexe & gourmand, gorgé de fruits, l’orange en tête, puis la pêche, l’abricot & le bourgeon de cassis (ce qui le rapproche fortement d’un Irish Single Pot Still whiskey, comme un Power’s ou Redbreast 12 ans sous stéroïdes), avec une note de solvant désormais plaisante, typique, quelques épices douces, et la finale (ou plutôt la rétro-olfaction, juste après) est sublime, longue, à la fois en exubérance & en finesse. Beaucoup d’élégance. Avec dilution : Quelques gouttes d’eau et cet ensemble est encore plus séduisant et plus facile d’accès. Belles notes vanillées & finement épicées. Conclusion: Un très bel exemple de ce que peut être un « Fins Bois » de toute beauté, sans additifs, avec un titrage idéal, avec beaucoup d’exubérance florale & fruitée. Prix : 63 € sur place en 2014. Epuisé. Note confirmée : (Note de plaisir à 18,75/20), note finale de 94/100
Le fameux "Odyssée 2000", un très joli Fins Bois, demeure l'un de mes favoris abordables de chez V.T. Photo : © Grégoire Sarafian
8/ Cognac Millésimé "1969", dit "L'érotique", "Grande Champagne" mis en bouteille en 2013 (environ 44 ans), version réduite à 48 % (sans additifs) : (Autres Notes de dégustation à venir pour celui-ci)-PVC = 169 € sur place: Couleur: Or clair à reflets orangés. Nez : D'une grande finesse, fleurs capiteuses et notes fruitées très complexes (d'oranges, mais aussi de mandarines, de clémentines). En bouche, c'est un véritable enchantement...Note sous réserve estimée 18+/20, soit environ 92/100?
9/ Cognac Millésimé "Odyssée 2000" (mis en bouteille en 2013-environ 13 ans), "Fins Bois", en version dite "brute de fût", à 56,2 % (sans additifs): Puissant et un peu alcooleux, entêtant, marqué par des notes de solvant. Il lui faut sûrement plus de temps dans le verre pour pouvoir l’apprécier, son profil étant plus dur, plus marqué. Pas de note chiffrée.
10/ Cognac sans millésime, mais mention "Lot N°65" (« 65 » pour distillé en 1965, d’environ 48 ans), "Très vieux Cognac" mis en bouteille en 2013, "Grande Champagne"), version initialement à 68 %, réduite à 47 % (sans additifs) /PVC sur place = 220 €): Il s'agit d'un assemblage comportant une petite part de fûts datant de 1922. Couleur: Ambrée. Nez et Bouche: Très fin et complexe, dense, autour à la fois du fruit, du rancio et du bois, mais très élégant. Note chiffrée estimée à 17,5/20, soit environ 89/100
11/ Cognac sans millésime, mais mention "Lot N°65" (« 65 » pour distillé en 1965, d’environ 48 ans), "Très vieux Cognac" mis en bouteille en 2013, "Grande Champagne", version légèrement réduite (hors commerce/STFC/sans additifs) à 56,2 %: Couleur: Ambrée à reflets vieil or. Nez et bouche : Marqués par le solvant avant tout, la cire, le miel. Mais un très beau Cognac tout de même. Note sous réserve estimée 18-/20, soit environ 89?/100
Un des plus beaux Cognacs de la maison, millésimé "1965". Photo © Grégoire Sarafian
12/ Cognac sans millésime, mais mention "Lot N°49" ou "CONJUGAISON 49" (« 49 » pour distillé en 1949, d’environ 64 ans, mais il contient aussi des fûts de 1922 , âge estimé entre 63 & 93 ans), "Très vieux Cognac", mis en bouteille en 2013, "Grande Champagne", version réduite à 46 %(sans additifs) (PVC sur place = 390 €): Couleur : Ambrée. Nez : Fleurs capiteuses, bois précieux, fruits variés. Bouche: Sans fin, avec de la profondeur, mais manquant sans doute d'un peu plus de complexité. T.D. non tentée. Conclusion : Un plus que superbe Cognac en définitive ! Note estimée à 19/20, soit environ 95/100 (Autres Notes de dégustation plus précises à venir, sur mignonnette)
Un impressionnant Cognac. Photo, courtesy of Vinmedmere.dk on line shop
13/- « VT 46 », lot de 2020, une création récente, assemblage de fûts de Cognac « FINS BOIS » (25 ans d’âge) & de « BONS BOIS » (15 ans), non coloré & non filtré à froid, réduit à 46 %:Couleur: Or clair, à reflets vieil or. Nez:Complexe, floral (plus classique), assez herbacé (herbes sauvages),modérément fruité (agrumes, abricots, voire pêches et orange, mais en second plan). Peu de notes de solvant. En bouche :L’on retrouve cette complexité, mais non sans une certaine austérité, avec une emphase sur les herbes sauvages & les épices douces, les notes fruitées & florales étant présentes, mais jouant les seconds violons, presque...Un peu déconcertant, mais intéressant. Un peu plus de notes boisées, mais restant modérées. Une certaine austérité qui nécessite sans doute plus d’attention & plus d’aération de la bouteille. Avec dilution : Quelques gouttes d’eau et l’ensemble se fait plus équilibré & plaisant, ramenant un peu de fruité & de floral au centre de la palette, qui fait par ailleurs de plus en plus penser à un Highland single malt whisky par l’emphase sur les herbes & les épices. Conclusion: Un Cognac pour lequel il m’est un peu difficile pour le moment de lui donner une note définitive, car je l’ai ouvert il y a peu, et je pense qu’il nécessite un temps d’aération plus grand pour s’exprimer pleinement. Ceci étant dit, il est expressif, et se rapproche du terrain du whisky écossais typé Highlands. Je suis curieux de son évolution. Prix : 67,50 €, en ligne (site de la Cognathèque.com).Note provisoire: (Note de plaisir à 18-/20), note après 2 dégustations de 90/100 (à confirmer)
L'un des derniers nés de la famille VALLEIN-TERCINIER, le "VT 46" ("Small Batch"), un étonnant Cognac qui établit clairement une plateforme entre Cognac & Whisky.
Photo: © Grégoire Sarafian
14/- « LOT 65 », millésimé 1965, mis en bouteille en 2010 (45 ans), Lot L1-65001, non réduit, 57,7 %, (fourni par C.), (sans additifs).Non encore dégusté dans cette version, notes de dégustation sur sample à venir...
A NOTER: Je tiens à remercier chaleureusement Catherine ROUDIER-TERCINIER pour son chaleureux accueil, les dégustations et toutes ses explications sur le Domaine des Forges & la production de ses Cognacs...
Catherine ROUDIER-TERCINIER, une véritable passionnée qui tient haut & fort le flambeau familial. Photo : © Grégoire Sarafian
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CONCLUSION :
Ce voyage fût riche d’enseignements: D’abord celui de battre en brèche certaines idées reçues sur le Cognac (mais cela, certes, j’avais déjà commencé à le faire suite à plusieurs rencontres et masterclass données par Guilhem GROSPERRIN sur Paris), mais aussi de me permettre de mieux connaître ses spécificités, ses ressemblances comme ses différences avec le whisky, et puis au-delà de toutes ces considérations, la révélation que oui, nous aussi, en France, savons produire de beaux alcools vieillis en fûts, avec un véritable terroir, un savoir-faire unique, des liens étroits entre producteurs, courtiers et négociants, mais aussi distributeurs, producteurs de Pineau des Charentes, etc…
J'éprouve une certaine émotion devant des trajectoires très différentes et parfois rares et difficiles comme celles de la famille GROSPERRIN & la famille VALLEIN-TERCINIER et je tenais à leur faire part ici, modestement, de ma plus grande considération pour leur travail. Alors encore un grand merci à Guilhem & Catherine pour leur accueil chaleureux et qui n’ont pas compté leur temps malgré son emploi du temps surchargé. Je n’oublierais pas (moi et mes compagnons de visite) ce voyage !
J’ai également visité lors de ce voyage, en compagnie d'amis amateurs de whisky, mais ouverts aux autres spiritueux & à nos créations nationales, un producteur de Pineau des Charentes à qui je tenais à rendre hommage pour conclure ce reportage. Rappelons qu'un pineau est un mélange constitué à 75% de jus de raisin frais-non fermenté-et de 25% de Cognac. Celui de la famille Rivière provient à 80% de vignes âgées de 90 ans (cépage Colombard, et Cabernet pour le pineau rosé).
La famille RIVIERE, dont certains membres sont producteurs de Pineau des Charente depuis 8 générations, nous a reçu les bras ouverts (merci à Guilhem pour ce tuyau en or !). Nous avons eu la chance de visiter l'endroit, non loin de Chermignac (à Angeac), pendant la saison de distillation, qui ne dure que...15 jours par an ! Les alambics sont encore chauffés au bois (et parfois aussi au charbon) comme il y a bien longtemps. Le Pïneau produit ici est commercialisé sous la marque "François 1er" (tous vieillis en fûts de chêne du Limousin), et il est superbe. Le 15 ans d'âge est un régal et très abordable en prix (51 € PPC). Le plus ancien millésime dégusté lors de notre passage fut un "1978" (de plus de 30 ans d'âge si mes souvenirs sont bons; et sachez qu'ils commercialisent aussi en une luxueuse carafe un 40 ans d'âge, et que les plus anciens fûts vus lors de notre passage datent de 1929 !), d'une grande densité.
Le splendide 15 ans d'âge de la gamme régulière des Pineaux "François 1er". Photo: © Grégoire Sarafian
Je regrette que face à tout ce savoir-faire, ces talents, cette gourmandise et ce raffinement typique du Cognac, celui-ci demeure encore vendu à l’étranger en très grande majorité (98 %), et que, de même que pour l’Armagnac, celui-ci soit quelque peu trop boudé encore dans notre pays. Puisse cet article (et celui à venir sur un négociant en armagnac) changer un peu cette vision et ces pratiques…
Lien vers le site internet des Pineaux François 1er: https://pineauf1.com/
Chez la famille Rivière, producteur de Pineau des Charentes depuis 8 générations, Domnique Rivière, un ami de Guilhem Grosperrin.
Notez l'alambic chauffé, au bois, à feu nu... Photo © Grégoire Sarafian
Bonne visite à venir dans le fabuleux univers du Cognac...!